Les Equipes Engagées
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Le Maillot Rouge
Trois hommes pour un titre ?
Alors qu’il avait en partie axé sa saison sur le Giro, Evenepoel a malheureusement été contraint à l’abandon au lendemain du deuxième chrono, touché par le Covid. La décision a finalement été prise de l’aligner sur La Vuelta et lui permettre de défendre son titre acquis l’année passée.
S’il a pu montrer quelques signes de faiblesse à certains moments de la saison (sur l’Alto Colorado en Argentine (perte du CG) – décroché par Yates sur l’étape de Jebel Hafeet (sans incidence au CG) – mis dans le rouge par Roglic et à l’arrêt dans le final de l’étape reine en Catalogne (perte du CG) – hors du coup pour les championnats du Monde sur route), il a à chaque fois su répondre présent sur ses objectifs annoncés : Liège – Championnat national – Klasikoa et championnat du Monde du c.l.m. Remco est extrêmement bon pour préparer ses grandes échéances et ne se loupe que très rarement, un des tous meilleurs à ce jeu là.
Nul doute qu’il sera fin prêt pour La Vuelta, ne vous laissez pas tromper par son mauvais résultat sur les championnats du Monde sur route. Son punch et sa nouvelle pointe de vitesse vont être un atout non négligeable sur cette Vuelta où un bon nombre d’étapes vont se jouer au terme d’une seule et unique ascension en fin d’étape. Toujours en dessous de Roglic dans le domaine, il devrait malgré tout pouvoir se défendre de belle manière. Idem sur le chrono, ses qualités de rouleur ne sont plus à prouver, encore moins après son récent titre de champion du Monde. Il aurait certainement préféré un chrono plus long, ou une seconde étape contre-la-montre afin de se créer un matelas plus conséquent en vue de la montagne. Remco l’a montré l’année dernière, il profitera de la moindre occasion dès le départ pour grappiller du temps.
Si j’avais des doutes (que j’ai toujours jusqu’à preuve du contraire) sur sa capacité à enchaîner les grosses étapes de montagne que proposent le Tour mais aussi et surtout le Giro, il a prouvé l’année passée que La Vuelta est un GT totalement dans ses cordes. Le vrai point d’interrogation le concernant est probablement l’étape 13 et cette arrivée au Tourmalet. Intéressant aussi de voir ce qu’il se passera sur l’Angliru entre lui et de meilleurs grimpeurs comme Roglic (qui a remporté haut la main le dernier chrono du Giro et ses 7.5 km à 12 % de moyenne) mais surtout Vingegaard, le meilleur grimpeur au Monde.
Roglic se trouvera une nouvelle fois sur le chemin de Remco. Si le slovène avait dû quitter les routes de La Vuelta l’année passée, c’est Remco qui s’est retiré du Giro cette année. Espérons que cette fois-ci les deux iront au bout de ce Grand Tour. Le slovène réalise pour le moment une saison d’exception : il a remporté les 4 CPE auxquelles il a pris part, prenant 9 victoires d’étapes au passage. D’après son coach, Primoz arrive dans une condition pour cette Vuelta encore meilleure qu’en 2019. Cette année-là, il avait déjà doublé Giro et Vuelta, faisant 3e en Italie et premier en Espagne.
De ce qu’on a pu voir à Burgos, la forme est bonne et il devrait encore être très difficile de le décrocher. Surtout que son état de forme devrait se construire encore pour atteindre son pic au cours de La Vuelta. Ce GT est un terrain de jeu idéal pour lui qui excelle dans les ascensions à forts pourcentages et les courses de côte. Sur un sprint entre leaders, il est quasiment impossible à battre. Le vrai souci semble plutôt de pouvoir rester sur son vélo, et potentiellement la 13e étape et cet enchaînement de longs cols.
Différence de taille par rapport aux dernières confrontations Roglic / Evenepoel : la présence du double vainqueur du Tour de France, Jonas Vingegaard.
La doublette Roglic / Vingegaard avait eu raison de Pogacar l’année dernière lors de l’étape du Granon, encore dans toutes les mémoires. Cette année, tout semble pointer vers la 13e étape pour les manœuvres de grande envergure. Le chrono par équipe devrait aussi leur revenir, bien que les écarts ne devraient pas être énorme, tout du moins ils devraient prendre un avantage sur la Soudal et Remco. Sur le chrono individuel, Roglic est un bon ton en dessous de Remco, mais Vingegaard semble en mesure de limiter les dégâts sur le belge, surtout sur un chrono assez court comme celui proposé sur cette Vuelta.
S’il est à 100 %, personne au Monde n’est au niveau du danois sur un Grand Tour, Pogacar en a encore fait les frais cette année. Pas besoin d’être à 100 % même, il n’est pas le meilleur coureur de GT pour rien. La vraie question est donc de savoir dans quelle forme il se présentera 1 mois seulement après avoir remporté le Tour ? D’après son directeur sportif, l’équipe est assez confiante sur le fait qu’il puisse atteindre un second pic de forme sur la course espagnole.
Le danois, un peu à l’image de Remco, a montré être en capacité de se préparer à la perfection pour son objectif annoncé, à savoir le Tour de France, tout en laissant passer d’autres occasions comme Paris – Nice. Pour la première fois de sa carrière, il va prendre part à 2 GT dans la même saison, avec le statut de leader / co-leader qui plus est. Un terrain inconnu pour lui comme pour les suiveurs. Une chose est sûre cependant, si Jumbo et Jonas ont pris la décision de l’aligner sur cette Vuelta, c’est qu’ils estiment que le danois sera en mesure d’y jouer les premiers rôles et ne viendra pas uniquement pour donner quelques relais à Roglic dans les cols. Concernant le leadership, j’ai le sentiment que Vingegaard sera là en “assurance” de Roglic et qu’il ne fera pas sa course de son côté à tout moment. Il aura l’occasion de briller sur la 13e étape et l’Angliru entre autre, mais mon feeling me fait penser que le 1er leader sur cette Vuelta est bien Primoz. Le danois fera bien évidemment sa course et ne mettra pas une potentielle victoire au général en danger pour sauver Roglic si celui-ci à un coup de moins bien, au contraire d’ailleurs, d’où la carte “assurance Jumbo” que j’évoque.
Si Jumbo joue son coup à la perfection en harcelant Remco, ils devraient pouvoir le faire sortir de ses gonds. Le jeune belge possède des qualités physiques hors du commun, mais son sens tactique n’est pas forcément sa qualité première. Son équipe ne me semble pas non plus en mesure de lui fournir le soutien nécessaire lors des moments clés de cette Vuelta et il pourrait bien se retrouver plus d’une fois avec les deux leaders de la Jumbo sur le dos à devoir aller chercher les attaques de l’un puis de l’autre, jusqu’à épuisement.
Cela aura une influence moindre sur les courses de côte, mais sur les quelques étapes avec plusieurs cols, s’il se retrouve seul, les conséquences pourraient être plus lourdes. J’étais confiant pour Pogacar en 2021 et le slovène a sombré face aux assauts répétés de la Jumbo, avec le trio Van Aert / Roglic et Vingegaard en fossoyeurs. Si les deux leaders de la Jumbo sont effectivement prêts comme le staff le laisse entendre, j’ai du mal à imaginer un autre scénario pour Evenepoel cette année.
De simples outsiders ou de réels prétendants à la victoire ?
Les 3 hommes cités dessus sont clairement les favoris à la victoire finale, ils sont tout de même les vainqueurs des 3 derniers Grands Tours. La startlist de cette Vuelta sera malgré tout composée d’autres hommes de qualité.
Commençons tout d’abord par le jeune Ayuso. Troisième de la Vuelta pour son premier GT à seulement 19 ans, Ayuso a pris rendez-vous avec l’avenir. Retour à la compétition en avril sur le Tour de Romandie. Résultat : Une seconde place au sprint sur la 2e étape avant de remporter le contre-la-montre le lendemain. En manque de forme, il explosera dans Thyon 2000, mais les premiers signes étaient bons. Il récidive 1 mois et demi plus tard, toujours en Suisse, en remportant en solitaire la 5e étape ainsi que le chrono du Tour de Suisse, prenant la deuxième place finale de la course par étape.
L’espagnol va se présenter sur la Vuelta avec assez peu de jours de course dans les jambes comparé à d’autres leaders. à voir si cela lui permettra de faire la différence niveau fraîcheur en 3e semaine. Difficile d’évaluer ses capacités en montagne en fin de de Grand Tour tant la Vuelta de l’année passée présentait une troisième semaine sans grand intérêt. En revanche, il était bien présent parmi les 10 meilleurs sur la Pandera et en Sierra Nevada.
Assez peu de doute sur le fait qu’il remportera un Grand Tour un jour, est-ce que cette Vuelta le fera entrer dans une autre dimension ? Il a fait un vrai bon de qualité en chrono cette année, à l’image de ses collègues chez UAE, ce qui devrait lui permettre de bien mieux limiter les dégâts que les 2’20” perdues lors du chrono l’année passée. Il pourrait aussi profiter d’un potentiel marquage entre Jumbo et Soudal à certains moments de la course, et récupérer du temps.
Car, si le trio cité plus haut semble un ton au-dessus par le palmarès, je ne suis pas certain que le Ayuso actuel ai beaucoup de choses à envier à Roglic et Evenepoel en montagne (Vingegaard est hors-catégorie). Il sera pour moi le 4e homme de cette Vuelta, le premier des outsiders. S’il est un clair prétendant au podium, je ne le sors absolument pas du jeu pour la victoire finale.
Troisième du dernier Giro, Almeida sera lui aussi de la partie. Si le portugais est un modèle de régularité sur les Grands Tours (4 top 6 sur ses 4 GT terminés) il semble malgré tout manquer d’un petit quelque chose pour espérer remporter le classement général. Il faudra voir quelle sera la tactique adoptée par UAE sur cette Vuelta, mais l’équipe ne manquera pas de qualité avec la présence de Vine.
L’australien avait le maillot de meilleur grimpeur sur les épaules avant de devoir abandonner sur chute l’année dernière. Son début de saison laissait présager de très belles choses avec un titre national sur le chrono ainsi que sa victoire au général sur le Tour Down Under. Il restera éloigné des pelotons pendant près de 3 mois à cause d’une blessure avant de revenir pour le Giro, sur lequel il ne pèsera pas. Ayuso me semble la meilleure carte pour tenter de décrocher une belle place au général. Ce qui laisse planer le doute est que UAE a une fâcheuse tendance à courir bizarrement lorsque Pogacar n’est pas là…
Une saison en dent de scie pour Vlasov. 5e du général du Tour de la Communauté de Valence en début de saison, ses courses suivantes n’auront pas été à la hauteur de ce qu’on pouvait attendre de lui, jusqu’à son abandon sur le Giro (il pointait déjà à près de 2′ au soir de la 9e étape). Sa reprise sur la Klasikoa aura été excellente, il termine 3e à moins de 30″ du duo Evenepoel/Bilbao.
Il a parfois montré des lacunes sur les longues ascensions, la Vuelta semble par conséquent le Grand Tour le plus adapté à ses qualités. 4e du Giro 2021 et 5e du Tour 2022, lui aussi fait partie de ces coureurs qui peuvent décemment prétendre à une place dans le top 5 régulièrement sur les GT. Cependant, quand on regarde la startlist cette année, difficile d’en faire un favori au podium. Il reste malgré tout un outsider sérieux. Ses qualités de bon rouleur devraient lui permettre de limiter les dégâts contre-la-montre et son punch le mettra en mesure de jouer sa chance sur les nombreuses courses de côte de cette Vuelta. Enfin, il est aussi un des tous meilleurs sur les pentes à 2 chiffres, il retrouvera l’Angliru où il avait pris la 2e place derrière Carthy en 2020.
Il a prouvé sur le Tour de Burgos que sa forme est bonne, mais un ton en dessous de ce que Roglic et Yates ont montré. Si son pic de forme est bien géré, il devrait monter en pression au cours de la Vuelta et, s’il parvient à trouver de la régularité, devenir un vrai prétendant au top 5, voire un peu mieux.
Il sera intéressant de suivre le jeune Uijtdebroeks pour son 1er Grand Tour. Vainqueur du Tour de l’Avenir l’année passée, le belge réalise une très bonne saison jusqu’ici, ayant signé des top 10 au général des 4 courses par étapes auxquelles il a prit part. Un top 10 est-il réaliste pour lui ? Il a le talent, reste à voir s’il peut encaisser 3 semaines à haute intensité.
Troisième du Tour 2022 et second du Giro 2023, Thomas retourne sur la Vuelta 8 ans après son dernier passage. Le gallois a prouvé ces deux dernières saisons qu’il était toujours un homme sur lequel compter sur les Grands Tours.
Coureur complet, il fait partie de ceux qui ne devrait pas prendre un tir sur le chrono et rester dans la course au général après le c.l.m. Ses qualités de grimpeur lui permette de jouer avec les meilleurs sur les longues ascensions comme sur les côtes plus courtes à forts pourcentages. La gallois va prendre part à son deuxième GT en l’espace de 3 mois, chose qu’il n’avait pas fait depuis 2017. à désormais 37 ans, la question d’un second pic de forme se pose.
Ses deux derniers Grands Tours et sa capacité à gérer ses efforts parlent pour lui. Un vrai candidat au podium qu’il ne faudra pas sous-estimer.
Quid d’Arensman ? Le jeune néerlandais a montré de très belles choses l’année passée, avec notamment sa 6e place au général de La Vuelta. Son début de saison chez INEOS a clairement été en dessous des attentes placées en lui… Jusqu’au Giro. Sa 6e place sur la course italienne est donc son second top 6 sur les 2 derniers GT auxquels il a pris part. S’il semble pour le moment un peu limité pour viser plus haut, il pourrait tout de même être un très bon atout pour INEOS et Thomas.
Jusqu’au Dauphiné, Mas réalisait une bonne saison. Puis, tout comme Carapaz, le rêve a vite tourné au cauchemar avec cette chute dès la première étape du Tour de France. Bilan, une fracture de l’omoplate droite qui l’aura tenu éloigné du vélo pendant de nombreuses semaines. Il n’a pu reprendre l’entraînement qu’assez récemment et pourrait donc manquer de foncier à l’approche de La Vuelta.
Mas a été impressionnant sur la fin de saison 2022, et s’il parvient à retrouver le niveau affiché sur la Vuelta 22′ et sur les courses de fin de saison en Italie, à 100 %, il peut de manière tout à fait réaliste accrocher le podium. 6 top 6 en 10 Grands Tours, dont 3 podiums, Mas est un coureur très régulier quand arrivent les GT. Je crains qu’il ne soit malheureusement trop juste pour peser au général sur cette Vuelta.
Bahrain se présente sur cette Vuelta avec deux leaders annoncés : Landa et Buitrago. L’espagnol vit l’une de ses dernières courses avec eux, il rejoindra Soudal dès 2024. Il est l’auteur d’une excellente première partie de saison, mais son Dauphiné et surtout son Tour de France ont été complètement manqué. 17e de la Klasikoa, résultat assez quelconque, difficile de deviner quelle version de Landa nous aurons lors de ces 3 semaines.
Buitrago sera co-leader sur un GT pour la 1ère fois. Le jeune colombien est aussi l’auteur d’une très bonne saison, avec notamment deux top 3 au CG de la Ruta del Sol et du Saudi Tour, ainsi qu’un podium sur Liège – Bastogne – Liège et une victoire sur le Giro. Peut-être plus en apprentissage ici qu’en réelle chance de top 10 sur 3 semaines, l’avenir nous le dira.
Le duo de la Jumbo et Evenepoel attirent quasiment toute l’attention, mais nous l’avons vu, la startlist ne manque pas d’excellents coureurs et d’équipes solides. La profondeur de l’effectif de la Jumbo fait qu’il sera difficile de les prendre à revers, d’autant plus si leurs deux leaders sont au niveau annoncé par leur DS. Il reviendra cependant aux autres de faire “tomber” la Jumbo et les priver d’un triplé historique, verrons-nous des alliances de circonstance ? à certains moments lorsque les situations de course rendront cela possible peut-être, mais je n’imagine pas Ayuso et Thomas s’allier à Evenepoel pour contrer les Jumbo dès le départ et tout le temps.
Mon Top 10
| 🥇 Roglic |
| 🥈 Ayuso |
| 🥉 Vingegaard |
| 4. Evenepoel |
| 5. Vlasov |
| 6. Thomas |
| 7. Almeida |
| 8. Arensman |
| 9. Dunbar |
| 10. Uijtdebroeks |
Le Maillot Vert
- Basse difficulté – Les points sont attribués aux 15 premiers comme suis sur les étapes 4 – 7 – 19 – 21
| 50 | 30 | 20 | 18 | 16 | 14 | 12 | 10 | 8 | 7 | 6 | 5 | 4 | 3 | 2 |
- Etapes accidentées – Les points sont attribués aux 15 premiers comme suis sur les étapes 2 – 5 – 9 – 12 – 15 – 16
| 30 | 25 | 22 | 19 | 17 | 15 | 13 | 11 | 9 | 7 | 6 | 5 | 4 | 3 | 2 |
- Haute difficulté (et c.l.m) – Les points sont attribués aux 15 premiers comme suis sur les étapes 3 – 6 – 8 – 11 – 13 – 14 – 17 – 18 – 20
| 20 | 17 | 15 | 13 | 11 | 10 | 9 | 8 | 7 | 6 | 5 | 4 | 3 | 2 | 1 |
- Chaque sprint intermédiaire attribuera des points aux 5 premiers coureurs.
| 20 | 17 | 15 | 13 | 10 |
Là où le Giro offrait 7 étapes à 50 points pour le vainqueur et le Tour de France 9, la Vuelta affiche un total de… 4 étapes à 50 points. Un total assez maigre pour les plus purs sprinters. Il est d’ailleurs assez étonnant que les 5e et 12e étapes ne soient pas incluses dedans, alors que la 4e et ses 500 derniers mètres à 4 % l’est.
Les étapes 5 et 12 devraient revenir aux sprinters, mais les vainqueurs n’empocheront que 30pts au lieu de 50. Une énorme différence si on prend en compte le fait que toutes les autres étapes seront trop difficiles pour eux. Autre difficulté pour les sprinters, le placement des sprints intermédiaires et le fait que seuls les 5 premiers soient récompensés, contre les 15 premiers sur les 2 autres GT. Si, en plus, un sprinter ne domine pas mais que les points se retrouvent répartis au terme des étapes en offrant le plus, les grosses cuisses pourraient avoir du mal à repartir avec le maillot.
Si l’on prend tous ces éléments en compte, il ne serait pas étonnant de voir un coureur au profil plus polyvalent, ou même un des leaders au CG, terminer premier de ce classement annexe.
Il y a de bonnes chances que les étapes 2, 9, 15 et 16 (30pts au vainqueur) reviennent à un des leaders au général, avec en prime le sprint intermédiaire dans le final de la 2e étape. Enfin, les étapes classées en “haute difficulté” rapportant 20pts au vainqueur représentent près de 50% des étapes en ligne. Des étapes que se partageront les baroudeurs et les leaders au général. En 2021, Roglic avait pris la 2e place de ce classement par points à 50pts de Jakobsen qui avait pourtant dominé les sprints massifs (3 victoires et 2 deuxième places).
Il est aussi important de noter qu’aucun top sprinter n’est présent sur la course, ce qui va laisser la charge de la chasse et du contrôle de la formation des échappés à des effectifs peut-être moins équipés pour ce travail et surtout, aucun homme ne semble en mesure de survoler les quelques sprints massifs que nous devrions avoir.
Les Sprinters
Vainqueur d’une étape sur le Giro 22′ et le Giro 23′, Dainese a prouvé posséder la pointe de vitesse nécéssaire pour s’imposer en GT. Quand on regarde le plateau présent, il fait probablement partie des 3 meilleurs sprinters et aura une vraie chance de s’imposer sur une étape de la Vuelta. Sprinter passant plutôt bien les côtes, il est aussi très résistant et performant en 3e semaine de GT. Pour remporter le maillot vert, il lui faudra cependant dominer la plupart des sprints, et que son équipe roule pour lui sur les étapes de plaine. Pas sûr.
Groves sera finalement bien présent sur cette Vuelta. Sur le papier, peut-être le meilleur sprinter du plateau. Vainqueur plus tôt cette année sur les routes du Giro, et sur la Vuelta 22′, il doit selon toute vraisemblance accrocher encore au moins une victoire en GT cet été. Malgré tout, je ne le pense pas en capacité de dominer les sprints massifs, condition sine qua non à mon sens pour le gain du maillot par points.
Coquard va trouver une énorme occasion de s’imposer pour la première fois de sa carrière sur un GT, quelques mois après sa première victoire en World Tour. Pas de podium sur le Tour, mais de bons résultats sur les sprints massifs. Face à un plateau si peu relevé, il aura l’occasion de briller. Sur le Tour, nous l’avons aussi vu à 2 ou 3 reprises se glisser dans les échappées et prendre des points sur les sprints intermédiaires. Une stratégie qui pourrait de nouveau s’avérer payante tant je ne vois pas un homme dominer les sprints massifs.
Thijssen sera le sprinter attitré d’un team Intermarché qui viendra uniquement chercher les victoires d’étapes. Il est donc permis d’imaginer qu’ils feront partie des équipes qui rouleront sur les étapes de plaine. A l’image des hommes cités au-dessus, ce faible plateau le fait rentrer dans le jeu pour les victoires et potentiellement le maillot vert. Mais, comme les autres, pas certain qu’il soit en mesure de dominer les sprints massifs et amasser assez de points.
Excellente saison de Van den Berg qui va prendre part à son 1er Grand Tour. On l’a vu cette saison s’imposer 3 fois, dont récemment sur le Tour de Pologne. Il a pour lui de très bien passer les côtes et d’être très rapide sur les arrivées punchy, un atout non négligeable sur cette Vuelta.
UAE vient avec l’objectif principal de remporter le général avec Almeida ou Ayuso, mais l’équipe emmène aussi Molano dans ses bagages. 3 victoires cette année pour le colombien qui avait notamment remporté l’étape de Madrid l’année dernière. Pas un homme régulièrement cité parmi les meilleurs sprinters au Monde, mais il est très rapide et rapporte son petit lot de victoires annuelles. Cette année, il va trouver une parfaite occasion de s’imposer de nouveau sur la Vuelta face à un plateau moindre.
Les Leaders
Pour les raisons évoquées plus haut (peu d’étapes à 50 pts, faible plateau de sprinters sans clair favori, beaucoup d’arrivées au sommet), je fais entrer Roglic dans le jeu de la course au maillot vert. Cela dépendra surtout de la stratégie que Jumbo va adopter. S’ils choisissent de rouler pour la victoire d’étape (et les bonifications) sur une bonne partie des courses de côte, Primoz pourrait très bien remporter ce classement annexe.
Mon Top 3
| 🥇 Roglic |
| 🥈 Evenepoel |
| 🥉 Groves |
Le Maillot Blanc à Pois Bleu
- Col du Tourmalet – Cima Alberto Fernandez, points attribués aux 6 premiers coureurs (étape 13)
| 20 | 15 | 10 | 6 | 4 | 2 |
- Hors Catégorie – Les points sont attribués aux 6 premiers coureurs au sommet des 4 cols Hors-catégorie
| 15 | 10 | 6 | 4 | 2 | 1 |
- 1ère Catégorie – Les points sont attribués aux 5 premiers coureurs au sommet des 13 cols de 1ère catégorie
| 10 | 6 | 4 | 2 | 1 |
- 2ème Catégorie – Les points sont attribués aux 3 premiers coureurs au sommet des 10 cols de 2ème catégorie
| 5 | 3 | 1 |
- 3ème Catégorie – Les points sont attribués aux 3 premiers coureurs au sommet des 21 cols de 3ème catégorie
| 3 | 2 | 1 |
Après un bref changement l’année passée, retour de l’ancien barème et des cols Hors-catégorie rapportant 15 points au premier coureur. Pas de points doublés lors des arrivées au sommet, mais 20pts accordés au sommet du Tourmalet, toit de la Vuelta 2023.
Dans l’histoire récente de la course, le maillot de meilleur grimpeur n’est pas remporté par un homme jouant le top 10 du général. L’année passée, plus de la moitié des étapes ont été remportées par les échappés qui ont pu faire le plein de points au classement de la montagne. Premier des leaders au CG au classement de la montagne, Mas avait fini avec 28pts, contre 73pts pour Carapaz. Une différence énorme pour ce classement.
Il y a fort à parier que les regards seront tournés vers Jumbo et Soudal pour contrôler la course. Le sort des échappés sur les étapes de montagne / étapes vallonnées dépendra grandement de leur volonté d’aller chercher les victoires (et les bonifications qui vont avec) ou non. J’aurais tendance à penser que la relative faiblesse du collectif Soudal, et le fait que Remco sera probablement battu au sprint par Roglic, n’incitera pas l’équipe belge à forcément chasser les échappés.
Le collectif Jumbo est vraiment impressionnant pour la montagne, mais je le trouve un peu plus léger pour le plat. Non pas que les coureurs présents ne soient pas capable de faire le travail pour maintenir des fuyards à vue, mais un plus pur rouleur n’aurait pas été de trop. Avec Roglic dans l’effectif, on peut imaginer qu’ils voudront profiter de ses qualités de bon puncheur pour aller chercher les bonifications au terme de sprints entre favoris au sommet de certaines étapes (les 2, 6, 9, 11 et 16 sont de parfaits exemples). Ils l’ont montré sur le Tour, ils sont capables de tout lorsqu’ils ont décidé d’aller chercher une étape. Et pourtant, Vingegaard n’est cette fois pas reparti du Tour avec le maillot de la montagne.
Un baroudeur / grimpeur menant intelligemment sa barque peut tout à fait remporter ce classement annexe. La 8e étape ainsi que le premier tiers de la 9e seront très importants. Point positif pour ceux désirant jouer le maillot sans être une menace au général, ils auront eu l’occasion de perdre assez de temps lors de la 3e étape en Andorre afin de bénéficier d’un bon de sortie sans conditions.
La 14e étape pourrait être un point clé dans la quête de ce maillot, tout dépendra du moment où les leaders décideront de mettre en route. Vu le tracé, j’aurais tendance à imaginer qu’ils ne sortiraient que dans le second col afin de récupérer un équipier placé en satellite à l’avant pour la portion de plaine, laissant donc les 2 cols hors-catégorie aux échappés. Un avis que je pourrais revoir selon le scenario de la course d’ici là, bien entendu.
Si la 17e étape devrait se jouer entre les leaders au sommet de l’Angliru, les 2 cols de 1ère catégorie placés en amont pourraient eux revenir aux échappés, comme cela avait été le cas en 2020. 20pts à récupérer ici, contre 15 pour le vainqueur au sommet de l’Angliru.
Au moins la moitié des points de l’étape 18 pourraient revenir à l’échappée. Enfin, concernant la 20e, bien malin qui peut prédire le scenario en amont.
Si les leaders décident de se jouer toutes les courses de côte ainsi que les étapes 13 et 14, alors un homme jouant le podium du général pourrait repartir avec le maillot à pois bleu. Mais je doute que quelqu’un fasse rouler son équipe autant, surtout que ce maillot est moins symbolique que le maillot blanc à pois rouge du Tour. Je me dirigerai de nouveau vers un baroudeur grimpeur cette année, mais la lutte pourrait être serrée avec certains leaders au général.
Movistar se présente sur cette Vuelta avec une belle équipe et, si Mas sera le leader, il y aura d’autres hommes à surveiller : Rubio et Lazkano en tête. Aux portes du top 10 sur le Giro, difficile de voir Rubio viser mieux sur cette Vuelta. Cependant, avec l’incertitude que Mas peut représenter, il pourrait bénéficier d’une certaine liberté et ne pas simplement être cantonné au rôle d’équipier. A moins que Movistar ne lui demande de s’accrocher le plus possible en vue d’un potentiel top 10, le colombien est un très bon prétendant au maillot de meilleur grimpeur. Sa forme, ainsi que celle de son équipier Lazkano, était vraiment bonne à Burgos, en espérant qu’ils le seront toujours sur la Vuelta !
Après avoir dû abandonner la Vuelta 22′ sur chute alors que le maillot de meilleur grimpeur lui tendait les bras, Vine aura-t-il l’occasion d’aller finir le travail ? Avec le CG en ligne de mire pour Ayuso et Almeida, difficile de savoir quel sera son rôle exact. Il l’a déjà montré, dans ses grands jours il peut rivaliser avec bon nombre de grimpeurs et se hisser très haut dans la hiérarchie. J’ai plus de doute sur sa capacité à être leader sur 3 semaines, c’est pour cela que je l’imagine plus dans un rôle d’électron libre. Si on lui en laisse l’occasion, le maillot à pois bleu est à portée de main.
Kämna avait décidé de se tester sur les CG cette année, avec pour résultat une 9e place au général du Giro. Coureur très régulier mais qui, je pense, ne peut pas vraiment espérer plus en ce qui concerne les CG sur les Grands Tours. Le voir dans un rôle de chasseur d’étape comme sur le Giro et le Tour 2022 est ce qui lui convient le mieux. Et qui dit chasseur d’étapes pour baroudeur / grimpeur, dit candidat potentiel au maillot à pois. Lorsqu’il est en forme, très peu sont les hommes en échappés meilleurs que lui sur les étapes accidentées.
DSM a sélectionné une équipe très intéressante, savant mélange entre expérience et jeunesse. Il semblerait que les jeunes viennent pour se tester au général, mais il n’est pas fait mention de Bardet à ce niveau là. Un Romain plutôt dans le rôle du chasseur d’étape, comme sur la Vuelta 21′ où il avait terminé à la deuxième place au classement du meilleur grimpeur, derrière son équipier Storer.
Avec autant d’arrivées au sommet et des étapes pour les leaders rapportant énormément de points, il faut citer le duo Roglic / Vingegaard dans les prétendants à ce maillot. Bien évidemment, ça n’est pas un objectif, mais ils pourraient le remporter “par défaut” si Jumbo décide de jouer la gagne sur une grande partie des étapes, privant les baroudeurs d’un grand nombre de point. Avantage Roglic dans ce duo de mon point de vue, de par son punch lui permettant de remporter les courses de côte.
Mon Top 3
| 🥇 Vine |
| 🥈 Roglic |
| 🥉 Bardet |