La Vuelta a España 2023 Preview

à l’instar de l’édition 2022, La Vuelta 2023 s’ouvre sur un c.l.m par équipe. 15 km à parcourir dans Barcelone et un peu moins d’une vingtaine de virages qui seront assez larges pour la plupart.

Une deuxième étape accidentée dont la principale difficulté sera placée dans le premier tiers de course. Si cela ne devrait pas éliminer les sprinters, le final de l’étape sera bien plus difficile à gérer. Les amateurs du Tour de Catalogne reconnaîtront la montée vers le château de Montjuic et ses pentes à deux chiffres au sommet de laquelle seront accordées des bonifications. Les leaders pour le général pourraient déjà vouloir en profiter.

©LaVuelta.es

Troisième étape et déjà une arrivée au sommet ! Le passage en Andorre va marquer le début de la montagne sur cette Vuelta avec l’enchaînement Coll d’Ordino et sa descente assez technique / Arinsal et ses pentes irrégulières passant régulièrement les 10 %. Premier vrai test pour ceux visant le général.

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Deux ascensions répertoriées dans les 60 derniers kilomètres, mais cette étape devrait se jouer au sprint. Les 5 derniers kilomètres seront malgré tout jalonnés de repechos, avec 500 derniers mètres à 4 % de moyenne. Un sprint pour costauds.

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La principale difficulté de cette étape sera située à une cinquantaine de kilomètres de l’arrivée, ce qui pourrait laisser le temps aux équipes de sprinters de rentrer sur les fuyards. Les 15 derniers kilomètres seront totalement plats dans cette étape qui devrait revenir aux sprinters.

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Parcours vallonné tout du long avec 3 ascensions répertoriées, mais c’est bien la dernière qui fera les différences. L’ascension vers l’observatoire de Javalambre avait vu Madrazo s’imposer en 2019, au terme d’une échappée victorieuse. 11 km à 8 % et une seconde moitié d’ascension très pentue (5 derniers km à près de 10 % de moyenne).

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Une étape qui devrait selon toute vraisemblance se décider au sprint. Attention tout de même aux 70 derniers kilomètres le long de la côte.

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Pas de haute montagne pour cette 8e étape, mais les ascensions vont s’enchaîner toute la journée. Peu ou pas répit pour les coureurs de La Vuelta ! Le très pentu Xorret de Cati (4 km à 11.4 %) situé à 3 km de l’arrivée sera le juge de paix du jour. Une étape taillée pour les baroudeurs.

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Le sort de l’échappée dépendra de la volonté des leaders au CG de se jouer la victoire ou non. La première ascension devrait permettre à un bon groupe de grimpeurs de sortir, et tout se jouera dans l’ascension finale. Une ascension très irrégulière qui pourrait faire des dégâts chez les coureurs aimant monter “au train”.

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Un c.l.m individuel au lendemain de la première journée de repos. Une côte à négocier dans le premier tiers de course, puis un terrain plus plat jusqu’à l’arrivée. Un chrono urbain avec quelques virages notables mais aussi de bons bouts droits qui permettront aux spécialistes d’exprimer toute leur puissance.

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Pas de difficultés notables sur cette étape jusqu’à l’ascension finale. Une pure course de côte où le vainqueur sera désigné au sommet de la Laguna Negra et ses 6.5 km à 6.8 %. En 2020, Dan Martin s’y était imposé au sprint devant Roglic.

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Aucune difficulté répertoriée sur cette étape, la victoire devrait revenir aux sprinters du peloton.

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L’étape Reine de cette Vuelta 2023. Une étape très difficile dans les Pyrénées pour cette escapade en France. Les cols et descentes techniques vont s’enchaîner sur cette étape de seulement 135 km, avec un final au sommet du mythique Tourmalet.

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Une nouvelle étape difficile à près de 4 000 m de dénivelé positif au lendemain de l’étape Reine. Quatre ascensions répertoriées sur les 100 derniers kilomètres avec 2 hors-catégorie et une arrivée au sommet du Puerto de Belagua. Une ascension peut-être un peu trop roulante pour y voir les meilleurs creuser de gros écarts, à moins que la fatigue ne commence à faire son effet.

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Une étape vallonnée qui semble taillée pour les baroudeurs de la Vuelta. Rien d’assez difficile pour que les leaders ne fassent rouler, surtout après les deux précédentes journées usantes.

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Une étape extrêmement courte de 120 kilomètres. Un parcours légèrement vallonné tout du long jusqu’aux 5 derniers kilomètres. Les coureurs auront alors à faire au juge de paix du jour, la montée vers Bejes. 5 km à 8.8 % de moyenne et des pentes irrégulières. Puncheurs et leaders devraient s’y jouer la victoire.

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Nouvelle courte étape. Deux cols de 1ère catégorie vont s’enchaîner dans la seconde moitié de l’étape, mais ne seront qu’un amuse bouche en vue du final. L’arrivée sera jugée sur le fameux Angliru, l’une des ascensions les plus difficiles que les coureurs doivent affronter dans leur carrière. 12 kilomètres à 10 % de moyenne, les 6 derniers affichent 13.5 %. Une défaillance ici, et c’est certainement la Vuelta qui s’envole.

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5 ascensions répertoriées pour cette 18e étape et une nouvelle arrivée au sommet. Il y a fort à parier que les choses se décantent dans l’entrée sur le circuit final, à une trentaine de kilomètres de l’arrivée. Les coureurs devront gravir par deux fois La Cruz de Linares, ainsi que sa descente technique. Une étape qui pourrait revenir aux échappés si un bon groupe de grimpeur aborde ce circuit avec assez d’avance.

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Nouveau sprint attendu pour cette 19e étape.

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Une avant dernière étape qui peut réserver une agréable surprise si les écarts au général sont toujours serrés. Pas de longues ascensions, mais un enchaînement incessant de côtes et de descentes sur un circuit sinueux. Plus de 200 kilomètres à parcourir pour une étape qui pourrait faire des dégâts.

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Arrivée au sprint pour cette dernière étape, une victoire de prestige dans les rues de Madrid à la clé.


Mon Avis sur le Parcours de La Vuelta 2023

Semaine 1

Le chrono par équipe est relativement court et ne devrait pas creuser d’écarts monumentaux, sauf incident. à titre de comparaison, l’année passée Jumbo avait pris 13″ et 14″ d’avance en 23 km sur INEOS et Quickstep. Ce chrono aura le mérite de créer une première hiérarchie.

Les choses sérieuses ne tarderont pas à démarrer avec l’étape d’Andorre dès le 3e jour. Une étape sur laquelle les premiers écarts pourraient déjà se faire entre ceux qui sont arrivés près pour la Vuelta et ceux dont la forme n’est pas encore optimale. Suivront deux jours qui devraient convenir aux sprinters avant d’attaquer la première des 4 ou 5 “courses de côte” que va compter cette Vuelta. Des étapes qui ne devraient pas présenter un immense intérêt jusque dans les tout derniers kilomètres. La première semaine va se conclure par un enchaînement sprint / étape accidentée / course de côte.

Ces 9 premiers jours vont offrir un terrain de jeu pour tous les types de coureurs, mais une seule pour les plus purs grimpeurs, en Andorre. Puncheurs, sprinters et baroudeurs auront cependant de quoi se mettre sous la dent lors de cette semaine d’ouverture.

Une semaine intéressante mais assez peu d’endroits propices aux grandes manœuvres entre les leaders. Il est plus probable qu’ils attendent les derniers kilomètres des étapes punchy pour les bonifications. Mettre l’étape d’Andorre en tout début de Vuelta est aussi une bonne idée, aux coureurs d’en tirer quelque chose. Peut-être trop tôt dans la course pour espérer y voir de grosses attaques, à moins qu’un des leaders montre des signes de faiblesse et que ses adversaires ne sentent l’odeur du sang.

Semaine 2

La deuxième semaine s’ouvre avec l’unique c.l.m individuel de cette Vuelta, pour seulement 26 km. Une information qui ne va pas forcément ravir Evenepoel, mais il faut composer avec ce qu’on nous offre. Le belge, fraîchement couronné champion du monde de l’exercice, devrait tout de même en profiter pour mettre du temps entre lui et ses adversaires. Un c.l.m urbain plus technique que celui de l’année passée, mais pas assez pour qu’un spécialiste comme lui n’y brille pas !

Cette deuxième semaine devrait être la plus décisive en ce qui concerne le classement général. Outre le chrono, l’enchaînement des étapes 13 et 14 pèsera énormément dans la balance. Deux étapes de montagne qui mettront les organismes des coureurs à rude épreuve.

Un sprint, une course de côte et une étape taillée pour les baroudeurs viendront compléter cette semaine de tous les dangers. Le placement du chrono en début de semaine est une excellente idée, surtout avec le profil des étapes 13 et 14 qui appellent aux attaques lointaines et aux stratégies d’équipe. Pour le spectacle, il faudrait que Remco possède de l’avance sur le duo Vingegaard / Roglic. Un team Jumbo forcé d’attaquer sur l’enchaînement de ces deux étapes pour nous offrir un moment d’anthologie.

Semaine 3

Le début de la 3e semaine pourrait fortement ressembler au festival de la course de côte. Peu de doutes à ce sujet pour la 16e étape, j’ai aussi du mal à imaginer autre chose qu’une course de côte au sommet de l’Angliru le lendemain, malgré les ascensions placées en amont. L’ascension est tellement difficile en elle-même qu’il n’y a aucune raison de dépenser de l’énergie inutilement avant de l’aborder. Après la semi déception d’un duel trop attendu sur le Puy de Dôme lors du Tour de France, l’Angliru s’occupera de mettre chacun à sa place. Si les écarts entre les meilleurs au sommet en 2020 n’étaient pas les plus conséquents, on se souvient que Roglic était passé à 2 doigts de sombrer sans l’aide de son ange gardien Kuss.

L’étape la plus intéressante de cette dernière semaine pourrait très bien être la 20e. Pas de longues ascensions mais le tracé semble parfait pour tenter le tout pour le tout. Un leader isolé ici pourrait se retrouver en immense difficulté. Une étape dont le profil peut faire penser à la 20e étape de La Vuelta 21′ qui nous avait offert un beau spectacle et un changement au top 5 final.

à la différence de la Vuelta 2022 où le vainqueur était connu dès la fin de l’étape de la Sierra Nevada (avec ou sans la chute de Roglic, la Vuelta était jouée), les écarts creusés lors de la 2e semaine pourraient ne pas être définitifs. Cette édition 2023 promet potentiellement de rester indécise jusqu’à la veille de l’arrivée à Madrid.

Conclusion

Un parcours de manière générale qui ne révolutionne pas ce qu’est la Vuelta avec un bon nombre d’étapes qui ne seront que des courses de côte. Cependant, le placement des chronos et des différentes étapes de montagne devrait permettre de nous tenir en haleine tout au long de ces 3 semaines de course. Répartir de manière assez équitable les difficultés ne va pas tout concentrer sur une journée ou deux, comme cela a malheureusement été le cas sur le Giro.

Un gros regret tout de même avec le peu de kilomètres contre-la-montre à l’image de celui du Tour de France, un kilométrage indigne d’un GT. Second point négatif, mais c’est une constante, une seule “vraie” étape de montagne avec enchaînement de cols, celle du Tourmalet. Je reste ouvert au débat pour intégrer la 14e étape dans cette catégorie. Le tracé appelle aux stratégies d’équipe, où les équipes de leaders enverront des coureurs satellites à l’avant pour la plaine entre les deux derniers cols et préparer une attaque des leaders dans l’avant dernier col. Si tel est le cas, les deux premiers cols auront leur utilité, sinon…

Je reste malgré tout optimiste pour le spectacle sur les étapes qui seront propices aux attaques entre les leaders, la startlist est très relevée et devrait nous offrir une belle bataille. Entre le collectif Jumbo, les différents leaders (quasiment tous présents sauf Pogacar) et les jeunes loups, nous devrions assister à de belles batailles, pour le général et les étapes. Concernant la lutte baroudeurs / leaders au CG pour les victoires d’étape, un bon tiers des courses vont présenter des difficultés dans les 50 premiers kilomètres, ce qui devrait permettre à des groupes de baroudeurs – grimpeurs costauds de se former. De quoi animer certaines étapes.


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