

Le Parcours
Un long parcours que l’on peut décomposer en 3 temps distincts. Tout d’abord, les 68 premiers kilomètres au départ d’Edimbourg ne présentent aucune difficulté particulière. Vient ensuite la seconde partie plus vallonnée avec notamment l’ascension de Crow Road. Rien de vraiment méchant malgré tout.

Après la descente, les coureurs vont parcourir une vingtaine de kilomètres avant d’entrer dans la troisième partie du parcours. La partie décisive de la course avec ce circuit dans Edimbourg.
Le Circuit
Les coureurs entreront sur le circuit final au kilomètre 120 et devront le parcourir 10 fois d’affilée. Nous allons étudier ce parcours en détail, en partant de la ligne d’arrivée.
Moins de 100 m après avoir franchi la ligne, les coureurs doivent enchaîner deux virages à 90° sur la droite, puis un troisième virage cette fois-ci sur la gauche 150 m plus loin. Cela nous donne donc 3 virages à angle droit sur les 300 premiers mètres de course.




Suivra ensuite une ligne droite de 250 m au bout de laquelle une courbe sur la droite attend les coureurs. Une ligne droite de 140 m puis un nouveau virage sur la droite. Les coureurs seront alors sur du pavé de ville. Après 250 m en ligne droite, les coureurs prendront sur la gauche, toujours sur ce même pavé de ville. Les coureurs retrouveront enfin une chaussée classique en revenant sur Hope Street, au kilomètre 1.25.





Une fois sur Hope Street, les coureurs vont aborder la première côte du circuit, avec ses 600 m à 4.7 % de moyenne avec deux virages à négocier. Au sommet de la côte, une courte descente attend les coureurs, avec un virage à 90° sur la gauche à négocier.




La ligne droite de 500 m qui suivra va déboucher sur un virage à droite, suivi à peine 100 m plus loin par un virage à gauche sur un large boulevard. Les coureurs pourront alors profiter d’une longue ligne droite d’un peu plus d’un kilomètre avant de prendre à droite en direction de Kelvingrove Park.




La traversée du parc sera sinueuse, avec plusieurs courbes et 3 virages à négocier entre autres. Il y aura aussi 2 courtes côtes et une descente, le tout sur 1.4 km et une route parfois peu large.


A la sortie du parc, les coureurs tourneront à gauche et aborderont une ligne droite de 700 m et le pied d’une nouvelle courte côte (200 m à 6% de moyenne) qui sera suivie d’une descente de 500 m et d’un virage à droite. Nouvelle ligne droite de 200 m avant un énième virage à 90° sur la droite.




Les coureurs se trouveront alors au pied d’une nouvelle côte, plus pentue cette fois-ci (300 m à 8 % de moyenne, une portion de 100 m à 11 % au milieu). La côte sera suivie d’une courte portion plus plane de 50 m où s’enchaînent 2 virages à 90° avant le début de la descente en ligne droite. Une droite longue de 500 m qui va déboucher sur un virage à droite pour prendre de nouveau par le parc.




La traversée du parc en direction de Park District sera courte mais sinueuse et en côte sur 500 m (5.3 % de moyenne), avec deux virages notables. La route va s’aplanir autour de Park Circus pour redescendre dès la sortie de la place. Les coureurs devront négocier une large courbe en S qui débouche sur une descente pavée longue de 200 m menant à un virage à droite, au kilomètre 8.





Rien à signaler sur les 700 m suivant jusqu’au virage à gauche sur Scott Street (km 8.7), une côte d’un peu moins de 200 m à 11 % de moyenne et une partie centrale à près de 15 %. Au sommet, les coureurs prendront à droite pour aller chercher une descente rapide et technique où les 4 virages à angle droit vont s’enchaîner sur 900 m jusqu’à la fin de la descente au km 9.7.






Il y aura 3 nouveaux virages à angle droit à négocier sur les 350 m suivant sur une route légèrement vallonnée, oscillant entre courtes côtes et descente. Le 3e virage va déboucher sur une ligne droite d’un kilomètre, sur laquelle il y aura un repecho de 250 m à environ 4 %. Puis, nouveau virage à angle droit sur une large route au kilomètre 11.2.






Après une courte ligne droite de 150 m, les coureurs prendront à gauche pour aborder une nouvelle descente pavée, très vite coupée par un virage à droite sur Castle Street et une ligne droite de 600 m.



Sur les 500 m suivant, 4 virages à angle droit vont s’enchaîner. Au km 12.3, les coureurs devront négocier une courte côte pavée (150 m à 4.3 %) avant de revenir sur George Street au km 12.5.






Un repos de courte durée car à peine 250 m plus loin, les coureurs prendront à droite pour aller chercher la côte de Montrose Street. Une méchante côte de 200 m à 11 % de moyenne.


Au sommet de la côte, les coureurs prendront à gauche pour revenir sur Cathedral Street et amorcer la descente. Nouveau virage à angle droit 300 m plus loin, et un autre qui le suivra 150 m après à la fin de la descente, à moins d’un kilomètre de l’arrivée. La route sera alors en ligne droite sur 400 m jusqu’à ce que les coureurs doivent contourner l’église.





Il restera alors deux virages à angle droit à négocier pour arriver sur la dernière ligne droite longue de 400 m.



Météo
Des températures sous les 20° mais surtout des risques d’averses pendant la course. Si le circuit est déjà technique de base, la pluie viendra le rendre encore plus dangereux.
Le Scenario
Si les 120 premiers kilomètres devraient être anecdotiques (à moins qu’une équipe ne veuille durcir très tôt, à l’image de la France l’année dernière), le circuit sera bien évidemment le point clé de la course. Au-delà des 3 500m de D+ sur ces 270 km, c’est particulièrement la technicité du parcours qui jouera un rôle.
Des successions de courtes côtes et descentes, quelques passages pavés, une chaussée parfois étroite et pas moins de 48 virages répartis sur ces 14 km dans Glasgow, dont un grand nombre à angle droit. Un circuit très exigeant tout en relance qui devrait coller parfaitement aux qualités des cyclo-cross men et autres coureurs de classiques. 48 virages sur 14 km cela revient à une moyenne d’un virage tous les 300 mètres environ.
La bataille pour rester placé à l’avant sera une affaire de tous les instants, et il pourrait finalement s’avérer salvateur d’aller à l’avant au sein d’un groupe plus réduit et s’économiser un peu au vue de toutes les relances que le parcours va proposer. Se trouver en milieu de peloton en sortie de virage pour aborder une côte sera une grande source de débauche d’énergie. Mener la chasse sera aussi compliqué pour un peloton à cause de tous ces virages. Et si la pluie vient s’en mêler, alors cela ne fera que renforcer cet aspect.
L’année passée, toutes les grosses nations se sont fait piéger en ne marquant que Van Aert au moment où Remco a décidé de sortir en contre à 75 km de l’arrivée. Une bonne partie des grandes nations était représentée à l’avant, mais seule la Belgique avait un des favoris à la victoire dans le groupe de tête, et il ne s’est pas loupé.
Les côtes de Park District mais aussi et surtout celle de Montrose Street devraient être les lieux des attaques franches des meilleurs puncheurs dans les 4 ou 5 derniers tours du circuit. Des ascensions très courtes (300 et 200 m) mais extrêmement pentues. Malgré tout, je reste persuadé que la course se sera déjà décantée bien en amont dans les premiers tours de circuit, tant être à l’avant semble être la bonne idée.
Les Prétendants

Comme chaque année depuis un petit moment, la Belgique est la grande favorite au titre mondial. Elle se présente sur ces championnats du Monde avec une équipe très solide qui sera de nouveau articulée autour de ses deux piliers : Van Aert et l’actuel champion du Monde, Evenepoel.
Wout réalise une excellente saison mais est pourtant passé à côté de ses objectifs principaux jusqu’ici. Encore épatant sur les routes du Tour en juillet, il n’aura pas réussi à décrocher une victoire d’étape. Un Tour qu’il a dû quitter prématurément pour assister à la naissance de son 2e enfant. Si l’évènement en soi peut galvaniser, l’arrivée d’un enfant bouleverse le quotidien et les sportifs de haut niveau ne font pas exception à la règle. Quid de son sommeil ? De son entraînement lors de ces deux dernières semaines ? Le belge semble cependant assez confiant sur son état de forme en vue de ces mondiaux.
Deux éléments concrets peuvent jouer en sa faveur. Tout d’abord, il semble que les coureurs sortant du Tour de France volent en ce moment ! Lutsenko, Mohoric, Bilbao, Kwiatkowski ou encore Majka, tous ont réalisé de très belles prestations dans les jours qui ont suivi le Tour. Remco est lui devenu champion du Monde en 2022 deux semaines après avoir remporté la Vuelta. Des signes encourageants donc, mais ce n’est pas tout. Le circuit dans Glasgow avec ses successions de courtes côtes et ses innombrables virages et relances laisse à penser que c’est un parcours taillé pour un cyclo-cross man. Et cela tombe bien, Van Aert est un des tout meilleurs !
Evenepoel se présente après avoir de nouveau remporté la Klasikoa, mais pour la première fois pas en solitaire. Cela nous a donné l’occasion d’apprécier à quel point il a amélioré son sprint en à peine plus d’un an, au point de pouvoir battre Bilbao, loin d’être mauvais dans l’exercice.
Avec la Vuelta dans le collimateur, on peut imaginer que Remco ne soit pas encore à 100 % de ses capacités, mais de ce qu’il a montré sur la Klasikoa cela devrait être bien suffisant pour jouer les premiers rôles. Outre son sprint, c’est sa capacité à être extrêmement frais dans le final de courses longues et éreintantes qui impressionne et lui permet de faire la différence pour décrocher ses adversaires de sa roue : Liège – Wollongong – Klasikoa – Championnat national.
De par sa technicité, ce parcours devrait donner la prime aux attaquants, comme je le dis plus haut, et Evenepoel devrait indéniablement en être, lui qui aime lancer la course de loin. C’est d’ailleurs un élément à prendre en compte dans ses victoires. En imprimant un rythme soutenu d’assez loin, il essore ses adversaires qui se retrouvent vidés pendant que le jeune belge peut continuer à écraser les pédales. S’il parvient à s’échapper, seul ou au sein d’un petit groupe de costauds, il y a très peu de chances qu’il soit revu sur un parcours où les chasseurs n’auront quasiment jamais leurs “proies” en vue.
Je ne dirais pas cependant que ce parcours est taillé pour Evenepoel, il ne me frappe pas spécialement comme étant l’un des meilleurs vireurs et il disposera d’assez peu de longs bouts droits pour faire parler ses jambes et creuser un écart seul. Je ne dis pas que c’est impossible, simplement que ça ne sera pas aussi simple que cela.
S’avancer avec deux archis favoris n’est pourtant pas synonyme de victoire assurée, les belges peuvent garder l’amère souvenir des mondiaux à la maison en 2021. Il faudra jouer ses cartes intelligemment car, cette fois, il y a fort à parier que les leaders des autres nations ne commettront pas l’erreur de laisser Remco s’en aller au sein d’un groupe sans réagir en ne marquant que Van Aert.
Est-ce que Van Aert restera passif cette année encore ? Il est très certainement conscient que si son équipier sort du peloton en bonne compagnie, cela signera la fin de ses chances de victoires. Il ne serait pas étonnant de le voir lui même tenter de forcer la décision d’un peu plus loin cette fois-ci et ne pas rester encore dans l’ombre de Remco, surtout avec Philipsen en 3e option qui pourrait lui attendre le sprint (qui ne viendra pas).
A la suite des déclarations de Philipsen, disant qu’il ne sera pas l’homme qui roulera derrière Van der Poel, Van Aert avait dit qu’il espérait voir Van Hooydonck et Benoot dans la sélection belge pour avoir au moins deux équipiers avec lui. Quand on se rappelle des tensions au sein de l’équipe il y a à peine deux ans, on peut aussi imaginer que les égos pourraient reprendre le dessus, peu importe l’enjeu.

Première mission pour les Pays-Bas, enfermer Mathieu dans sa chambre et cacher la clef jusqu’au lendemain. Ensuite, le mettre dans les meilleures dispositions pendant la course pour lui permettre d’exprimer au mieux son talent.
Le circuit de Glasgow semble avoir été taillé sur mesure pour Van der Poel avec ses courtes côtes explosives et toutes ses relances sur 14 km. Lui aussi sort du Tour et, s’il n’y a pas été forcément brillant à titre personnel (à défaut d’avoir été le meilleur poisson pilote), avoir terminé ces 3 semaines lui aura permis de faire ce travail de fond nécessaire pour arriver à 100 % en vue des Mondiaux.
Van der Poel a encore montré cette année à quel point il est dangereux lorsqu’il a ciblé un objectif. Ses résultats sur les Monuments en 2023 ? Victoire sur Milan – Sanremo et Paris – Roubaix, 2e du Tour des Flandres. Excusez du peu. Aux côtés de Van Aert et Remco, il sera clairement un des immenses favoris au titre mondial sur ce circuit. Son explosivité sur des côtes de quelques centaines de mètres n’a quasiment aucun égal, tout comme sa faculté à négocier des virages compliqués comme un damné pour y prendre quelques dixièmes. Tout cela forcera ses adversaires directs à prendre des risques qu’ils ne pourront pas assumer ou bien à dépenser encore plus d’énergie dans leurs relances. Mis bout à bout, ces éléments semblent faire pencher la balance vers Mathieu qui n’a de plus aucun souci avec les attaques lointaines !
Le néerlandais performe aussi dans les conditions dantesques mais attention à la fringale ! J’ai deux souvenirs de lui réalisant de grandes choses sous la pluie mais finissant complètement vidé. Sur l’étape des murs de Tirreno 2021 où il parvient à garder assez d’avance sur Pogacar pour s’imposer. Et sur les Mondiaux 2019 à Harrogate où il explose complètement du groupe de tête dans les derniers kilomètres. Attention à l’alimentation !
Si Mathieu sera le grand leader, il y a fort à parier que Van Baarle ne sera pas ici uniquement comme simple équipier. Le néerlandais l’a montré à plusieurs reprises, le sous-estimer est une erreur monumentale. Vainqueur de Paris – Roubaix et second du Ronde en 2022, vice-champion du Monde en 2021, Dylan est excellent sur les courses longues et exigeantes. Capable de tenir un solo sur de nombreux kilomètres, il ne faudra pas le perdre de vue. Une vraie belle carte dans la manche des hollandais tant Van der Poel devrait attirer tous les projecteurs.
Si Van Baarle est une option crédible pour les Pays-Bas, pas certain que Mathieu ne se contente d’attendre derrière patiemment, à moins que Dylan ne parte en solo. Il est plus probable, selon moi, de voir les deux tenter d’être dans le même groupe et de toujours essayer d’être à l’avant de la course. C’est dans cette configuration que Van Baarle sera d’une plus grand aide pour Mathieu, en forçant leurs adversaires directs à rouler ou en couvrant les attaques de Mathieu.

Le Danemark arrive sur ces championnats du Monde avec une équipe incroyablement compétitive sur le papier. Pedersen sera très certainement le danois dont il faudra particulièrement se méfier. Plutôt décevant sur le Giro, malgré une victoire d’étape, il aura eu du mal sur les sprints massifs du Tour (une victoire impressionnante sur un sprint en côte malgré tout). Mads a surtout impressionné par son travail d’équipier, notamment sur les départs d’étapes pour accompagner Ciccone dans les échappées en montagne.
De la pluie sur des routes en Grande Bretagne ? De quoi rappeler de très bons souvenirs à Pedersen ! Il était en effet devenu champion du Monde en 2019 à Harrogate, un peu à la surprise générale. Mais que de chemin parcouru depuis pour celui qui s’affirme de plus en plus comme un top sprinter doublé d’un excellent classic man (ou l’inverse).
Ce qui caractérise probablement le plus Mads est sa capacité à résister sur les parcours longs et difficiles. Depuis son titre de champion du Monde en 2019, il a fini dans le top 10 de toutes les courses de plus de 250 km qu’il a terminé avec de très gros résultats sur les 3 Monuments auxquels il a pris part cette année : 6e de MSR, 3 du Ronde et 4e de Paris – Roubaix. Le fait qu’il ai semblé un peu moins tranchant sur les sprints récemment se trouve peut-être aussi dans ces résultats, on peut imaginer qu’il a plus travaillé en vue de ces championnats du Monde que sur son sprint pour le Giro et le Tour.
Il sera entouré d’une équipe solide avec notamment Asgreen qui s’est montré très à son avantage sur la fin du Tour et qui a frôlé le doublé lors de la 19e étape. J’aurais tendance à éliminer Cort de la course au titre vu ses résultats très moyens sur les courses d’un jour mais, lui aussi sortant du Tour, il pourrait avoir de bonnes jambes. Skjelmose a abattu un travail monstre en 2e moitié de Tour pour permettre à Ciccone de décrocher le maillot à pois. Le danois était clairement en excellente forme et possède ce profil un peu plus “punchy” qui pourrait lui servir sur le parcours de Glasgow et les jambes “post-Tour”.

Pas de Roglic, ce qui est certainement pour le mieux car il fait parti de ces coureurs qui ont de grandes chances d’aller au tapis sur ce type de circuit, mais Pogacar sera bien présent pour défendre les couleurs de la Slovénie ce week-end. Second du Tour, Tadej a finalement craqué en 3e semaine. Manque de forme ? Maladie ? Malgré tout, ces 3 semaines auront très probablement un impact positif sur sa forme lors de ces championnats du monde, si la récupération a été bonne.
Un parcours pas forcément taillé pour lui mais, à l’image de Remco, Pogacar est capable de tout. Si la pluie s’invite sur le circuit de Glasgow, alors Tadej pourrait devenir un véritable monstre avec ce fameux “bonus”. Il ne sera pas mis en difficulté sur les courtes côtes, lui qui est très certainement dans le top 3 des tout meilleurs puncheurs au Monde.
Sur ses 10 dernières courses d’un jour (Classiques et Monuments confondus) Pogacar enregistre la statistique suivante plutôt ahurissante : 7 victoires, 2 podium et une 4e place. Un spécialiste des courses d’un jour, devenu classic man hors pair, sans aucune discussion. Le problème pour Pogacar est très certainement la relative faiblesse de son équipe, il devra se débrouiller en grande partie seul pour se placer. Lui non plus n’est pas réticent à l’idée de lancer la course de loin et il y a fort à parier qu’il suivra le coup si un des favoris part à l’avant. Sa pointe de vitesse lui permettra de croire en ses chances en cas de sprint en petit comité.

Un parcours qui il y a encore quelques années aurait convenu à Alaphilippe, malheureusement il ne semble plus être en mesure de tenir les roues des meilleurs, à la pédale du moins. De plus, si la pluie tombe sur Glasgow, cela lui compliquera grandement la tâche lui qui éprouve une certaine aversion face à ces conditions météo.
Une carte me semble tout de même sortir du lot dans cette équipe de France, il s’agit de Laporte. Le français réalise une très bonne saison et une excellente campagne de classique flandrienne particulièrement. Ses performances sur le Tour, et notamment en tant que premier wagon du train sur les étapes de montagne pour maintenir les échappés à portée de tir, ont été vraiment impressionnantes. Signe qui ne trompe pas que la forme est vraiment bonne. Les conditions météo difficiles ne devraient pas lui poser problèmes.
Vice-champion du Monde un peu par miracle l’année passée, il pourrait confirmer son statut en décrochant une nouvelle place dans le top 10.

L’équipe d’Italie avait très bien joué le coup l’année dernière du début à la fin de la course pour décrocher une place, jusqu’au dernier kilomètre. Cette année, l’équipe arrive de nouveau en tant qu’outsider et devrait encore adopter cette stratégie de placer un ou 2 coureurs dans chaque coups.
Deux hommes me semblent ici sortir du lot sur le collectif : Bettiol et Trentin. Dans ses meilleurs jours, Bettiol est le type de coureur qu’il est extrêmement difficile à faire sauter de ses roues. Avec un meilleur sens tactique, nulle doute que sa carrière aurait encore plus de belles victoires que celles qu’il affiche déjà. En bon classic man, ce parcours devrait lui convenir, et ses qualités de puncheur seront un bonus sur les 7 courtes côtes du parcours. L’année dernière, dans le groupe des favoris en Australie, il était l’un des tout meilleurs dans la roue de Van Aert sur chacune de ses accélérations. Pour enfoncer une porte ouverte, tout dépendra de son état de forme ce jour là.
Mon attention sera plutôt portée vers l’expérimenté Trentin. Outre le fait que Matteo soit un excellent coureur de classique, il a cette capacité à se sublimer sur ces grosses échéances internationales : Champion d’Europe en 2018, vice-champion du monde en 2019, 4e en 2017 et 5e en 2022. Un homme sur qui il faut compter.
Trentin est un très bon vireur et totalement en mesure d’encaisser l’effort punchy que demanderont les côtes du parcours. La Grande Bretagne lui réussi plutôt bien,il est devenu en 2018 champion d’Europe ici-même à Glasgow en battant au sprint Van Aert et Van der Poel au sein d’un petit groupe. Le parcours n’était pas totalement identique et un peu moins technique, mais certaines des routes empruntées alors le seront aussi dimanche. L’année suivante, il échouera à Harrogate à la seconde place derrière Pedersen, se couchant très vite après avoir lancé son sprint aux 200 m.
Les conditions météo difficiles lui iront parfaitement aussi. Sa fin de Tour et sa 4e place sur le circuito de Getxo semblent indiquer que la forme est ascendante. Si l’Italie parvient à le placer idéalement dans le groupe de tête, Trentin sera un prétendant au podium plus que crédible.

Enfin, un mot pour celui qui aura été une des très grandes révélations de cette saison : Ben Healy. Si son Giro reste dans les mémoires, ses prestations sur les courses d’un jour cette année ont été excellentes avec notamment deux 2e place sur la Flèche Brabançonne et l’Amstel, une 4e place sur LBL et sa victoire sur les championnats nationaux d’Irlande.
Sa reprise était plutôt bonne avec sa deuxième place sur l’Ordiziako Klasika, mais c’est un Ben bien moins fringuant qui s’est aligné quelques jours plus tard sur la Klasikoa. En soufflant le chaud et le froid de la sorte sur un intervalle assez court, difficile d’en faire un clair favori.
S’il est un très bon puncheur et rouleur, son problème principal reste sa pointe de vitesse. Il doit à tout prix arriver seul s’il veut espérer s’imposer, et j’ai du mal à imaginer ce scenario se produire. Je ne serais pas étonné de le voir réaliser un très bon championnat du Monde, la longueur de la course ainsi que le mauvais temps ne seront pas un souci pour lui, mais même le podium pourrait être trop compliqué à aller chercher s’il est au sein d’un petit groupe.
Mes Choix
Avantage aux hommes sortant du Tour pour moi ! Comme je l’ai dit, ce circuit va convenir aux meilleurs puncheurs / vireurs et dans cette catégorie un homme sort clairement du lot : Van der Poel. Le néerlandais est mon favori au titre de champion du Monde que je le vois remporter en solitaire après s’être isolé au sommet d’une des côtes du circuit dans le dernier tour de course. Je ne serais pas surpris de voir la Belgique passer un peu au travers de ces championnats du Monde, ne pas dominer la course comme on pourrait s’y attendre pour être plus précis. Si beaucoup semblent s’accorder à dire que ce parcours est parfait pour Evenepoel, je dois dire mon désaccord. Le jeune belge est quand même assez régulièrement au sol et, sur un circuit aussi technique et potentiellement rendu dangereux par la pluie, je ne le vois pas prendre du temps dans ces portions, lui qui n’est pas non plus le meilleur vireur. Mais c’est surtout cette rivalité Van Aert / Remco qui pourrait causer des soucis à la Belgique, j’ai du mal à imaginer Wout accepter de nouveau de jouer les faire valoir cette année. Pour revenir au podium, un petit groupe se joue les deux places restantes derrière Mathieu, avec Pogacar et Trentin pour compléter le top 3.