CLASICA SAN SEBASTIAN
230.3 km

Le Parcours
Changement de parcours cette année pour revenir à un tracé quasiment identique à celui de l’édition 2019. Trois ascensions répertoriées sur les 80 premiers kilomètres, mais les différences ne se feront clairement pas à ce moment de la course.



Après le passage au sommet d’Alkiza, à 150 km de l’arrivée, le parcours restera vallonné sur les 45 km qui suivront et qui vont mener les coureurs au pied de l’ascension de Jaizkibel, là où les festivités pourront vraiment commencer.
JAIZKIBEL
- 7.9km à 5.5%
- Ascension en deux temps. 3 premiers kilomètres assez pentus qui ne passeront pas sous les 6% de moyenne et qui monteront jusqu’à 9%.
- Une portion de replat d’un kilomètre avant de repartir sur une partie plus pentue.
- Sommet situé à 93 km de l’arrivée

Les coureurs vont ensuite aborder la descente de 10 km jusqu’à Hondarribia puis traverser Irun pour aller chercher le pied de l’ascension suivante.
ERLAITZ
- 3.9 km à 10.6 %
- Un mur qui va naturellement faire l’écrémage entre les tout meilleurs et les autres.
- Au sommet, la route continuera à s’élever légèrement avant que les coureurs n’entament la descente
- Sommet à 73 km de l’arrivée

Une fois le sommet franchi, il y aura une longue portion descendante de 12 kilomètres, irrégulière avec quelques repechos et portions planes à certains endroits. Une descente suivie d’une portion plane de près de 17 kilomètres, et la traversée de San Sebastian, qui attendra les coureurs avec un premier passage sur la ligne à un peu moins de 50 km de l’arrivée.
Une fois sortis de San Sebastian, les coureurs iront chercher le pied de l’avant dernière difficulté du jour.
MENDIZORROTZ
- 4.1 km à 7.3 %
- Les 2 premiers km sont les plus pentus, ils correspondent à la côte Murgil qui sera gravit une fois de plus dans le final
- Cette fois-ci, les coureurs prendront à gauche après la partie raide pour continuer l’ascension
- Les 2 km suivant seront plus roulants, affichant à peine 5 % de moyenne
- Sommet à 37 km de l’arrivée

Après le sommet, les coureurs vont entamer la descente longue de 6 km et assez technique dans sa partie centrale.

Une fois la descente terminée, c’est une longue portion de plaine de 20 km qui attend les coureurs et qui va les ramener au pied de la côte de Murgil, dernière difficulté du jour.
MURGIL
- 2.1 km à 10.1 %
- Un effort court mais intense qui conviendra aux hommes possédant un excellent punch
- Sommet à 8.1 km de l’arrivée

Il restera 8 kilomètres à parcourir au sommet, dont 5 en descente jusqu’au retour dans le centre de San Sebastian. Sans être extrêmement technique, il faut tout de même être vigilant ici, on se souvient d’Honoré parti à la faute dans un virage, ayant entraîné le pauvre Rota avec lui.

A partir de ce point, les 3 derniers kilomètres se font sur le plat. Mollema l’a montré en 2016, un homme seul peut résister dans la descente à un groupe de poursuivant, et sur les 3 kilomètres de plat derrière.

Météo
25° attendus et pas de pluie, un vent qui soufflera à 15 km/h en provenance du Nord.
Le Tour de France : Meilleure préparation pour la Klasikoa ?
Pour se pencher plus en détail sur la liste des prétendants, il est intéressant de noter un point concernant cette course : elle sourit en général aux hommes sortant du Tour de France.
En 2021, Powless et Mohoric sortent du Tour de France. Dans le top 10, quatre hommes n’avaient pas pris part à la Grande Boucle.
En 2019, sur les 3 hommes sur le podium seul Van Avermaet avait pris part au Tour une semaine auparavant. En revanche, 7 membres du Top 10 étaient bien sur les routes du Tour.
Sur le podium en 2018, seul Anthony Roux n’avait pas pris part au Tour de France avant de s’aligner sur la Klasikoa. En tout, ce sont seulement deux coureurs du Top 10 qui n’étaient pas sur les routes du Tour.
Les 3 hommes sur le podium en 2017 étaient bien présents sur les routes du Tour. Cette année-là aussi seuls deux membres du Top 10 n’avaient pas pris part au Tour la semaine précédente.
Les 3 hommes sur le podium de l’édition 2016 sortaient tous du Tour de France. En revanche, sur l’ensemble du Top 10, 4 n’avaient pas participé à la Grande Boucle avant de s’aligner sur les routes espagnoles.
Il y a une belle tendance qui se dégageait au fur et à mesure des années, mais les statistiques sont faites pour être contredites. L’année dernière, seul Benoot sur le podium sortait du Tour. En tout, seuls 4 coureurs du top 10 sortaient du Tour.
Le Scenario
Sur ce parcours, Remco s’était imposé en solitaire il y a de cela 4 ans. Il a fait de même l’année dernière sur un parcours différent. Il est possible de tenir tête au peloton il l’a maintes fois prouvés, mais il faut être sacrément fort pour cela.
Certaines équipes auront tout intérêt à essayer de cadenasser la course au moins jusqu’au pied de Murgil afin de permettre à leurs puncheurs de s’exprimer. Sur les 3 dernières éditions cependant, un groupe ou un homme seul s’était extirpé du peloton avant même la côte de Murgil pour ne pas être revu.
Si une première sélection devrait avoir lieu dans l’ascension d’Erlaitz, le fait qu’elle soit bien plus loin de l’arrivée cette année rend assez peu probable le fait d’y voir un homme s’isoler et tenir jusqu’au bout. Mendizorrotz et sa première partie devrait permettre de faire les vraies différences, il faudra rester solide derrière pour ne pas perdre les roues dans les deux derniers kilomètres à 5 % qui seront abordés de manière bien plus rapide.
Le grand final dans Murgil devrait voir un groupe de favoris jouer coude à coude, les plus forts prendront un ascendant définitif à ce moment-là.
Les Prétendants

Vainqueur sortant de l’épreuve, Remco arrive avec le statut de favori cette année. Déjà vainqueur en solitaire sur ce même parcours il y a 4 ans, il ne serait pas étonnant de le voir tenter le même coup à nouveau. Il prépare la Vuelta, comme l’année passée, mais cette année il y aura les championnats du Monde intercalés entre les deux courses. Est-ce que cela va changer quelque chose à sa manière d’appréhender la course ou tout simplement à son état de forme ? Comment Soudal va aborder cette course ? L’équipe autour de Remco est vraiment solide sur le papier, peut-être même la plus forte. Si Remco a souvent été obligé d’anticiper le final des courses à cause de son manque de vitesse au sprint, il semblerait que ce soit une lacune qu’il ai en partie comblée. Le belge reste tout de même un attaquant dans l’âme et il ne serait pas étonnant de le voir tenter de s’extirper du peloton avant Murgil, où il pourrait tomber sur meilleur puncheur que lui. Sortir à la pédale dans Erlaitz pour finir en solo semble tout de même moi probable que l’année dernière, l’ascension étant située à près de 80 km de l’arrivée (au lieu de 45 l’année passée).

Plus de peur que de mal pour Ayuso après sa chute survenue il y a quelques jours. Une chute qui l’a privé d’une victoire certaine. Blessé une bonne partie de la saison, la reprise a été très bonne pour l’espagnol qui ne fait que s’améliorer au fur et à mesure des courses. Lui aussi prépare la Vuelta et devrait déjà être compétitif. Très bon rouleur doté d’un bon punch et d’une bonne pointe de vitesse, il possède les atouts nécessaires pour jouer la victoire. Sa chute survenue plus tôt cette semaine semble être sans gravité et ne devrait pas l’handicaper outre mesure, si on se fie à ce que UAE a communiqué quelques heures après la course. Hirschi sera aussi de la partie sur un parcours qui lui convient parfaitement. Boosté par sa récente victoire, la forme du Suisse semble vraiment bonne. Le Suisse peine à trouver de la constance dans ses résultats depuis son opération en 2021.

Gall a été l’auteur d’un excellent Tour de France, dans le top 5 voire même Top 3 des meilleurs grimpeurs en 3e semaine. La forme de ‘autrichien allait clairement en s’améliorant, il était même le seul à pouvoir accompagner Vingegaard et Pogacar dans le final de la 20e étape. Peut-être plus à son aise dans des ascensions plus longues que celles proposées sur la Klasikoa, Gall a malgré tout montré tout son talent sur les très forts pourcentages de Marie-Blanque et la Loze entres autres. Si la forme est toujours la même que le week-end dernier, il pourrait être un sérieux prétendant.

Healy réalise une saison de très haute volée. Après un excellent Tour d’Italie, récompensé par une victoire et un podium d’étape, l’irlandais a enchaîné en devenant champion national sur route en juin. Retour à la compétition après une coupure d’un mois, et Ben signe la deuxième place de l’Ordiziako Klasika. Le parcours de la Klasikoa va lui convenir, la longueur des ascensions collant parfaitement à ses qualités. Son principal problème réside encore et toujours dans son incapacité à remporter un sprint. S’il n’arrive pas seul sur la ligne, ses chances de s’imposer seront très minces.

Au sortir du Tour 2022, Benoot était allé chercher un podium sur la Klasikoa. La forme était bonne sur le Tour, mais probablement pas assez pour lui permettre de concrétiser au terme de ses différentes échappées. Le belge souffrira du même problème qu’Healy, à savoir que son absence de vitesse au sprint va le forcer à arriver seul s’il veut espérer s’imposer.

4e du Tour de France, Yates aura réalisé une bonne prestation globale sans réussir à matérialiser cela par une victoire d’étape. L’année dernière, il avait été le seul à pouvoir suivre l’accélération d’Evenepoel dans Erlaitz avant d’exploser de la roue du belge, et prendre au final la 6e place à plus de 3′. Avec un Tour de France fait à bloc du début à la fin on peut imaginer que les jambes vont commencer à être lourde. Si l’on se réfère à l’année passée, les coureurs ayant pris part à ce Tour très difficile physiquement s’étaient retrouvés en difficulté. La tendance pourrait de nouveau être la même quand on voit la vitesse moyenne à laquelle a été couru le Tour 2023.

Mollema est “Monsieur Klasikoa” avec ses 10 top 10 en 11 participations, 3 podium et 1 victoire en 2016. Le fait qu’il n’ai pas fait le Tour pourrait l’aider à avoir ce supplément de fraîcheur dans le final, mais à désormais 36 ans, Bauke devrait plier sous les coups des jeunes encore cette année.
Mes Choix
J’ai tendance à penser que cette année, comme l’année dernière, les coureurs ne sortant pas du Tour auront de nouveau un avantage. Surtout, ces coureurs ne sont pas n’importe qui quand on regarde de plus près, on peut en particulier penser à Evenepoel, Ayuso ou encore Healy qui pour moi font offices de favoris sur cette édition. J’aurais malgré tout tendance à enlever Healy de la course à la victoire (mais pas au podium) car je ne l’imagine pas décrocher Remco et juan à la pédale. Et en cas d’arrivée à 3, il sera indéniablement battu au sprint. Cette année, mon choix va se porter vers Ayuso. Il a montré en Suisse être totalement capable de tenir Evenepoel et sa chute survenue plus tôt cette semaine semble sans gravité. Au sprint, il devrait être en mesure de prendre le meilleur sur le belge.