
Une journée qui semble un peu moins difficile que la précédente sur le papier, mais une deuxième partie piégeuse et un final sélectif. Jaizkibel (bien connu des amateurs de la Klasikoa) fera office de juge de paix.
Le Parcours
Une nouvelle étape vallonnée, mais où les 70 premiers kilomètres seront plutôt simple. Il y aura 5 difficultés répertoriées sur les 120 derniers kilomètres de course.
- Col d’Udana : km 81.3 – 4.6 km à 5.1 %
- Côte d’Aztiria : km 87.6 – 2.7 km à 5.3 %
- Côte d’Alkiza : km 140.9 – 4.2 km à 5.7 %
- Côte de Gurutze : km 174.2 – 2.6 km à 4.7 %
Au kilomètre 184.5, à la sortie d’Hondarribia, les coureurs se présenteront au pied de la dernière difficulté de la journée.
JAIZKIBEL
- 8.2 km à 5.3 %
- Ascension en 2 temps, première partie plus simple (3.3 km à 5.3 %) suivie d’une courte descente d’un kilomètre
- Seconde partie plus difficile avec un premier kilomètre à 9 % avant que la pente ne se stabilise autour des 7 % jusqu’au sommet
- Sommet à 16.5 km de l’arrivée

Suivra ensuite la descente longue de près de 8 kilomètres pour arriver à Lezo. Les 7 kilomètres suivants la descente seront légèrement vallonnés, où courtes côtes et descentes s’enchaîneront jusqu’à 1.8 km de l’arrivée.

Les 1 700 derniers mètres seront plats, avec un dernier virage à négocier (une large courbe sur la gauche) sera situé à 600 m de l’arrivée.
Météo
De la pluie attendue en début d’étape, mais qui devrait cesser pour les deux dernières heures de course. Le vent soufflera en provenance du nord dans le final. Vent de face sur la première partie du Jaizkibel, puis vent de dos dans la partie difficile.
Le Scenario
Jaizkibel devrait permettre à certaines équipes d’écrémer le peloton pour s’assurer d’un sprint réduit dans San Sebastian. Mais qui mettra la main à la patte ?
La question n’est pas tant de savoir si j’estime que tel ou tel coureur a des chances de basculer avec le peloton dans Jaizkibel, mais ce que les équipes elles-mêmes pensent. Jumbo, Trek, Alpecin et Israel sont les principales équipes que j’imagine à l’avant du peloton demain. Elles s’assureront qu’un petit groupe prenne le large pour le ramener avant (ou dans) Jaizkibel. Il faut noter que des secondes bonus seront distribuées au sommet de la côte, nous verrons donc certains des leaders se les jouer dans les derniers hectomètres, ce qui créera des cassures.
Le fait que la partie difficile de l’ascension soit vent de dos n’aidera pas les sprinters à rester au contact, surtout quand les leaders attaqueront pour les bonifications. J’élimine d’emblée les Jakobsen / Groenewegen par exemple. Pour Philipsen et Pedersen, cela pourrait être tout juste à la limite. Si on laisse à Trek le soin d’assurer le tempo dans la montée, les deux passeront. Si Jumbo embraye assez tôt, je ne donne pas cher de leur peau.
Nous pourrions de nouveau voir Pogacar et Vingegaard s’isoler (avec encore un 3e homme hors CG), comme Latour sur Paris – Nice ou Lafay hier. Encore une fois, Vingegaard refusera de rouler ce qui devrait permettre un regroupement derrière.
J’imagine un sprint d’une quarantaine d’unité demain dans San Sebastian.
Les Prétendants

Van Aert sera le grand favori demain. Il ne devrait pas avoir de difficulté à basculer avec la tête de course et sera le plus rapide des hommes se présentant sur la ligne.

Girmay pourrait avoir la capacité de s’accrocher pour basculer avec le groupe principal, du moins cela sera à sa limite. Le fait que la première partie de l’ascension soit vent de face l’aidera à ne pas perdre trop de place. Il lui restera à s’accrocher sur les 3 derniers kilomètres les plus pentus. En espérant qu’il n’y laisse pas trop de force.

Je suis presque certain que Trek va rouler pour Pedersen. Le danois s’est intelligemment relevé aujourd’hui, économisant ainsi ses forces. Peut-il rester dans le groupe principal sur les 3 derniers kilomètres de Jaizkibel ? Si Jumbo décide d’imprimer un très gros rythme pour avantager Van Aert, il pourrait un peu trop souffrir, et se retrouver à court de jus pour le sprint. S’il est toujours là.

Philipsen ou Van der Poel côté Alpecin ? Mathieu a été un peu décevant dans le final de a première étape, je m’attendais au moins à le voir dans le groupe principal. A l’image de Pedersen, bien que Jasper soit un des sprinters les plus polyvalents, j’imagine que le rythme imposé par Jumbo le poussera dans ses retranchements, et au-delà. Même s’il parvient à rentrer sur le groupe principal avant l’arrivée, il pourrait y avoir laissé trop de forces.

Corbin Strong est allé chercher une très bonne et surprenant 15e place sur la première étape, signe que la forme qu’il avait sur le Tour d’Occitanie est toujours là, et peut-être mieux encore. Très bon sur les courtes ascensions, il pourrait être capable de basculer avec le groupe principal demain, seuls les 3 derniers kilomètres sont difficiles. Il aura une chance d’accrocher une belle place pour son 1er GT.

Van Gils bénéficiera aussi d’une course difficile demain dans le final. Moins de sprinters seront présents, plus ses chances de podium augmenteront. Il ne devrait pas avoir de difficulté à rester avec le groupe principal au sommet de Jaizkibel. La pointe de vitesse qu’il a montré récemment doit lui permettre de se battre pour les premières places.

Movistar a subit une énorme perte avec l’abandon de Mas. Mais cela pourrait libérer les autres et leur permettre de jouer leur chance. Demain, l’équipe pourrait se tourner vers Aranburu. 16e aujourd’hui, ce très bon résultat va lui donner à lui et l’équipe la confiance nécéssaire pour l’accompagner dans le final.
Mes Choix
Une ascension de Jaizkibel rendue très sélective par la Jumbo en grande partie qui sonnera le glas pour Philipsen, Pedersen et peut-être même Girmay. Pogacar et Vingegaard se joueront les bonifications au sommet mais nous devrions assister à un regroupement. Van Aert pour s’imposer au sprint, le belge apparaît comme l’immense favori de cette deuxième étape. Le podium reste assez ouvert, j’y mettrais tout de même Strong dont le résultat m’a plutôt impressionné hier. Van Gils pour compléter le top 3.