
Une première étape pleine de promesses ! 3 200m de D+ sur 180 km et un parcours vallonné tout du long. L’enchaînement des 3 côtes dans les 40 derniers kilomètres et cette fameuse Côte de Pike (2 km à 10%) sera décisif. Les écarts entre les favoris ne devraient pas être trop conséquents, mais ce sera une première occasion de marquer son territoire. La bataille pour le premier maillot jaune entre les meilleurs puncheurs du peloton et les favoris au général promet de faire des étincelles. Si la décision n’est pas faite dans Pike, il restera un sprint de costaud sur le dernier kilomètre à 5.7 %.
Le Parcours
Une étape jalonnée de courtes côtes tout du long. Deux seulement seront répertoriées sur les 68 premiers kilomètres de course.
- Côte de Laukiz : km 13.8 – 2.2 km à 6.9 %
- Côte de San Juan de Gaztelugatxe : km 67.8 – 3.5 km à 7.6 %
Il n’y aura pas vraiment de temps mort par la suite bien que la difficulté répertoriée suivante ne soit située 70 kilomètres plus loin. Il restera alors 3 côtes à négocier sur les 45 derniers kilomètres de course.
COL DE MORGA
- 3.9 km à 4.3 %
- Ascension en deux temps avec un replat au milieu
- Pas de forts pourcentages, mais plus pentue dans son dernier kilomètre

CÔTE DE VIVERO
- 4.2 km à 7.3 %
- Très forts pourcentages au pied avant que la côte ne se stabilise rapidement autour des 7 / 8 % de moyenne réguliers

CÔTE DE PIKE
- 1.9 km à 9.8 %
- 600 premiers mètres abordables avec même un replat avant que la route ne se cabre violemment
- Un dernier kilomètre d’ascension à près de 13 % de moyenne

Malgré toutes les difficultés présentes, la côte de Pike sera celle où les différences seront faites entre les meilleurs puncheurs et les autres. Une ascension vue l’année dernière dans le final du Circuito de Getxo.
L’arrivée ne sera pas située en haut de la côte. Les coureurs descendront en direction de Bilbao sur un peu plus de 7 kilomètres pour ensuite aborder le dernier kilomètre de la course à 5.7 % de moyenne.
Météo
Il devrait pleuvoir dans la matinée dans la région de Bilbao. Cependant, le coureurs devraient pouvoir passer entre les goutes lors de la course. Un vent de nord-ouest soufflera demain après-midi, à une vitesse de 15 km/h. Un vent de côté dans la côte de Pike, mais qui sera plutôt abritée par les arbres. La première partie de la descente sera vent de face, puis vent de dos sur la majeure partie des 4 derniers kilomètres.
Le Scenario
Va t-on voir des attaques dès le Vivero, à une trentaine de kilomètres de l’arrivée ? J’ai un doute, le peloton devrait encore être conséquent avec un bon nombre d’équipiers pour mener la chasse, ce qui pourrait en décourager certains.
La côte de Pike devrait être le lieu où tout se passera. Jumbo ou UAE devrait y mener un train d’enfer dès le pied pour préparer une attaque de leur leader respectif. La difficulté de la côte fait que si Jonas et Pogacar décident d’attaquer, il sera très difficile d’accrocher leur roue. Je ne serais pas étonné qu’ils basculent à 2 au sommet, mais que se passera-t-il après ?
Vingegaard se sait battu au sprint, il n’aura pas d’intérêt à relayer Pogacar dans le final pour lui offrir les bonifications. Tadej n’aura lui pas d’intérêt à rouler pour son adversaire direct surtout avec un vent de face après la bascule. Nous pourrions donc voir les 2 hommes se neutraliser, ce qui pourrait permettre à un second petit groupe de rentrer et nous offrir un sprint en côte en petit comité.
Les Prétendants

En cas d’arrivée à 2 ou de sprint en petit comité, Pogacar sera l’un des favoris à la victoire, si ce n’est le grand favori. Le sprint en côte dans Bilbao lui convient parfaitement. Je ne le pense pas en mesure de décrocher Vingegaard de sa roue et de finir solo demain, les deux devraient être à un niveau assez proche.

Jumbo pourrait être tentée de tester Pogacar et son poignet dès le départ de ce Tour de France, imposant un gros rythme dans la côte de Pike. Comme dit plus haut, si Vingegaard et Pogacar basculent ensemble, je ne pense pas que le danois roulera, favorisant le retour d’un petit groupe dans lequel pourrait se trouver Van Aert. A moins d’arriver seul, j’ai du mal à imaginer Jonas s’imposer. Pour Van Aert, un sprint en côte en petit comité lui conviendra bien mieux.

La côte de Pike sera très certainement à la limite de ce que peut encaisser Van der Poel, comme il l’a lui-même affirmé. Cependant, il doit avoir la capacité à ne pas basculer trop loin de Jonas / Tadej, lui permettant de rentrer si les deux se regardent après la bascule. Ses dernières sorties étaient très encourageantes, entre sa victoire au général du Tour de Belgique et son podium sur son championnat national. Sur le sprint en côte de Bilbao, il devrait être l’un des protagonistes.

Dans ses grandes années, Alaphilippe aurait été le grand favori de cette étape, et très peu d’hommes auraient pu le suivre. Demain, je ne le vois pas en mesure d’accrocher la roue des deux monstres. Il faudra qu’il s’accroche pour rester au sein d’un deuxième échelon en vue d’un regroupement. Je pense qu’il sera battu au punch dans le final.

Skjelmose devrait s’accrocher le plus possible pour ne pas basculer trop loin, lui qui ambitionne de jouer le top 10 au général. Avec ce qu’il a montré dernièrement, notamment en remportant le Tour de Suisse, il a totalement les capacités de faire partie d’un second groupe derrière Pogacar et Vingegaard. Il pourra compter sur sa vitesse et son punch dans le final pour tenter d’aller chercher le 1er maillot jaune du Tour.
Mes Choix
Avec la difficulté de la dernière ascension, les favoris au général ont de grandes chances de se jouer la victoire d’étape demain. Cependant, comme dit plus haut, j’imagine un regroupement avant le final, nous offrant un sprint punchy en comité très réduit. Si Pogacar fait figure de favori, je vais malgré tout me diriger vers Van der Poel demain. Le néerlandais semble en excellente forme et devrait être en mesure de faire partie de ce second groupe qui pourrait rentrer. Derrière, ce sprint en côte est à sa portée comme il a déjà pu le prouver par le passé, lors de sa victoire sur le Giro 22′ par exemple.