Tour de France 2023 Preview Equipes

Les Equipes Engagées

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Le Maillot Jaune

Un duel au sommet

Tout d’abord, espérons que le Covid ne soit pas un élément perturbateur de ce Tour de France. Le Giro a été grandement perturbé par ce dernier, forçant même un des grands favoris à l’abandon.

Ce Tour de France sonne comme la revanche tant attendue entre Vingegaard et son dauphin, Pogacar. Les deux hommes se sont affrontés plus tôt cette année, le slovène dominant de la tête et des épaules son adversaire direct. Les deux favoris réalisent une excellente saison, mais celle de Pogacar pourrait même être classée dans la catégorie “exceptionnelle”.

Il est indéniable que le slovène possède un profil plus tout-terrain que Jonas, nous l’avons vu performer aussi bien sur les courses par étapes, sur les classiques italiennes, espagnoles, ardennaises et flandriennes. Il aura fallu une chute sur LBL et une fracture du poignet pour mettre l’ogre à l’arrêt. Lui-même l’a dit, cette blessure est probablement arrivée au meilleur des moments dans sa saison, le forçant au repos après 2 mois à être à 100% sur toutes ses courses. Son retour à la compétition a eu lieu lors des championnats de c.l.m slovène, où il s’est très logiquement imposé, avant de décrocher le titre national sur route. Ce n’est pas tant l’écart qu’il y a avec le second qui est intéressant sur le chrono, mais plutôt le fait qu’il ai amélioré son propre temps de près de 1’30 par rapport à 2020 (il avait été champion de Slovénie du chrono sur le même parcours). Bien sûr, beaucoup d’éléments entrent en ligne de compte pour justifier d’un tel écart de performance, mais ces deux mois d’arrêts ne semblent à première vue pas l’avoir amoindri. Attention tout de même, le Tour de France est d’un tout autre niveau et si sa blessure l’a empêchée de se préparer idéalement, il pourrait souffrir de la répétition des efforts en fin de GT. S’il n’est pas à 100 %, il ne pourra pas battre Vingegaard.

Vingegaard semble moins dominant que Pogacar, pour la simple et bonne raison qu’il n’est pas présent sur tous les types de parcours au cours de la saison, et qu’il s’aligne aussi sur certaines courses par étapes sans la volonté -état de forme pas optimal- de s’imposer (on peut penser à Paris – Nice cette année, Tirreno et le Pays-Basque l’année dernière). Mais Jonas a aussi montré être capable d’être totalement prêt lorsqu’arrive la grande échéance de son calendrier. Son Tour de France 2022, et celui de la Jumbo, aura été géré d’excellente manière. L’aide de Roglic aura été primordiale pour faire craquer l’armure de Tadej sur l’étape du Granon, avant que Jonas n’enfonce le clou dans la dernière ascension puis encore à Hautacam. Le danois est de manière tout à fait indéniable l’actuel meilleur grimpeur du peloton.

Sur le Tour de France, Vingegaard a par 3 fois réussi à décrocher Pogacar de sa roue : Mont Ventoux 2021, Granon et Hautacam 2022. Point commun de ces 3 étapes ? Enchaînement de vrais col avec plus de 4 000m de D+ sur la journée, et la chaleur. En 2021, l’écart au sommet du Ventoux est anecdotique ce qui aura été bien moins le cas l’année dernière.

L’étape du Granon aura grandement influée sur la suite de ce Tour, et surtout sur la manière de courir de Pogacar. Ce jour-là, Tadej perd près de 3′ sur le danois après une fringale dans le Granon. Si Jonas était sans aucun doute le plus fort, il ne faut pas oublier que le scenario de cette étape a été rendu possible par la présence de Roglic. Acculé en 2 contre 1, Pogacar a répondu à chacune des attaques des deux leaders de la Jumbo, attaquant lui aussi par péché d’orgueil avant de sombrer dans le final de l’étape. Avec 2’20” de retard au soir de la 11e étape, Pogacar était alors lancé dans une course effrénée pour tenter de reprendre du temps partout où cela était possible, y laissant énormément de force et prenant des risques, jusqu’à la chute. Vingegaard avait ensuite couru à la perfection, en défense totale de son maillot et ne se laissant jamais décrocher de la roue de Pogacar.

Première différence avec l’année passée, l’absence de Roglic. Cette absence est un vrai point négatif pour Jumbo et Vingegaard, la stratégie du 2 contre 1 ne pourra pas être utilisée de nouveau contre Tadej. Tout aussi fort que soit Kelderman, il n’est absolument pas du niveau de Roglic et ne représente pas la même menace aux yeux de Tadej. Nous devrions donc avoir un vrai mano à mano entre les deux favoris. La présence de Yates sera un grand avantage pour Pogacar par rapport à l’année dernière, même si le britannique ne sera pas vu comme une menace directe par Jonas. Je ne vois pas Yates jouer le rôle qu’a joué Roglic, mais il sera un allié de poids pour Tadej. Seconde différence, le parcours.

Cette édition 2023 est, comme nous l’avons vu, plutôt montagneuse. Cependant, mise à part l’étape de Courchevel (en 2020 Pogacar avait déjà perdu du temps dans l’ascension du Col de la Loze), aucune ne me semble vraiment avantager un grimpeur comme Vingegaard par rapport à un profil plus grimpeur/puncheur comme Pogacar. J’aurais même tendance à penser le contraire. En cas d’arrivée à 2, il est fort probable que le slovène aura l’avantage la majeure partie du temps. Le chrono assez court ne permettra pas non plus à Vingegaard de prendre beaucoup de temps sur le slovène, si tant est qu’il lui en prenne tout court. Si aucun des deux ne parvient à décrocher de manière significative son adversaire direct, les bonifications pourraient revêtir une grande importance. A ce jeu là, Pogacar aura l’avantage.

L’étape clé dans ce duel sera très certainement l’étape de Courchevel. Vingegaard y aura l’avantage et devrait tout tenter pour décrocher Pogacar. La vraie question étant de savoir combien de temps il sera capable de lui mettre.

La bataille pour la 3e place ?

Derrière les deux monstres, les autres ne devraient pouvoir se battre que pour la 3e place, sauf catastrophe. Et cette bataille pour la dernière place sur le podium promet d’être intéressante.

Je vais commencer par mon favori pour accompagner les deux extra-terrestres sur le podium, à savoir Jai Hindley. Le vainqueur du Giro 2022 arrive avec de l’ambition sur ce Tour de France. Un début de saison assez mitigé, mais cela avait aussi été le cas l’année passée avant son Giro. Il a semblé bien mieux sur le Dauphiné et sait qu’il faudra être présent dès la première semaine du Tour. Son chrono sur le Dauphiné a aussi été rassurant, lui laissant l’espoir de ne pas lâcher trop de temps sur ses principaux rivaux pour la 3e place lors du chrono du Tour.

O’Connor a connu un début de saison moins bon que l’année passée. Son Dauphiné a cependant rassuré, tant en montagne que sur le c.l.m. Sa 5e place sur le chrono du Dauphiné a vraiment été une belle surprise et laisse entrevoir de belles choses pour le Tour s’il parvient à limiter la casse sur la 16e étape. Il aura espoir d’entrer à nouveau dans le top 5 comme en 2021, et pourquoi pas un peu mieux cette fois-ci.

Carapaz avait du décaler sa reprise à fin mars après une opération en début d’année. Des performances pas forcément mémorables jusqu’à sa belle victoire sur la Mercan’Tour le mois dernier. Alors qu’on pouvait l’imaginer jouer les premiers rôles sur le Dauphiné, il n’en aura rien été. Inquiétant en vue du Tour, lui qui performe généralement sur les CPE précédant les GT auxquels il prend part. Malgré tout, Richard reste un des coureurs les plus réguliers sur les GT : 10 départs, 5 top 4 dont 3 podiums et une victoire.

Bahrain se présente avec une belle triplette de leader : Landa – Bilbao – Haig. Après être passé à côté du Giro, Haig a relevé la barre sur le Dauphiné, prenant la 5e place du général. J’ai tout de même du mal à le voir endosser le rôle du leader pour 3 semaines, étant assez peu fiable au final. Celui qui offrira les meilleures garanties sera à n’en pas douter Landa. Son Dauphiné aura été assez mauvais mais son début de saison aura été excellent. Le peu de kilomètres contre-la-montre est une bonne chose pour celui qui aura à cœur de briller dès le départ du Tour, dans son Pays-Basque natal.

Bon début de saison d’Enric Mas, mais très en retrait sur le Dauphiné. Une mauvaise performance semble t-il dû à des problèmes gastriques, ce qui semble tout à fait plausible en comparaison de ses précédentes sorties. Mas a été impressionnant sur la fin de saison 2022, et s’il parvient à retrouver le niveau affiché sur la Vuelta 22′ et sur les courses de fin de saison en Italie, il peu de manière tout à fait réaliste accrocher le podium. 6 top 6 en 9 Grands Tours, dont 3 podiums, Mas est un coureur très régulier quand arrivent les GT.

4e l’année passée, Gaudu place de grands espoirs dans ce Tour de France. Après un bon début de saison, son mauvais Dauphiné est venu jeter le doute dans l’esprit de beaucoup, et peut-être même chez David lui-même. Une bonne prestation sur les championnats de France semble malgré tout indiquer que les choses pourraient aller dans la bonne direction. Il faudra attendre de voir sur le long terme. Côté FDJ, Madouas semble être celui qui tient la meilleure forme actuellement. Un leader de rechange potentiel pour un nouveau top 10 ?

Mon Top 10

🥇 Pogacar

🥈 Vingegaard

🥉 Hindley

4. Landa

5. A. Yates

6. O’Connor

7. Mas

8. Bardet

9. Carapaz

10. Madouas

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Le Maillot Vert

• Basse difficulté – Les points sont attribués aux 15 premiers comme suis sur les étapes 2 – 3 – 4 – 7 – 8 – 11 – 18 – 19 – 21

50

30

20

18

16

14

12

10

8

7

6

5

4

3

2

• Etapes accidentées – Les points sont attribués aux 15 premiers comme suis sur les étapes 1 – 9 – 10 – 12 – 13

30

25

22

19

17

15

13

11

9

7

6

5

4

3

2

• Haute difficulté (et c.l.m) – Les points sont attribués aux 15 premiers comme suis sur les étapes 5 – 6 – 14 – 15 – 16 – 17 – 20

20

17

15

13

11

10

9

8

7

6

5

4

3

2

1

• Chaque sprint intermédiaire attribuera des points aux 15 premiers coureurs.

20

17

15

13

11

10

9

8

7

6

5

4

3

2

1

A l’inverse du Tour 2022, les sprinters devraient être plus avantagés sur cette édition. Cette fois-ci, à part la deuxième étape, toutes les étapes rapportant 50 points au vainqueur devraient effectivement voir la victoire se jouer au sprint. Les sprints intermédiaires sont aussi très importants sur le Tour, bien plus que sur le Giro où ils rapportent un nombre de points plus limités. Malgré tout, avec 7 à 8 sprints potentiels sur ce Tour, un sprinter devrait de nouveau repartir avec le maillot vert.

Van Aert n’a pas eu de concurrence pour le maillot vert l’année dernière, s’imposant avec près de 200 points d’avance sur Philipsen. Cette année, il a déclaré se désintéresser de la course au maillot vert, on peut donc imaginer qu’il ne jouera pas tous les sprints massifs. Il ne devrait cependant pas être loin du compte et il ne serait as forcément étonnant de le voir très bien classé au classement par points. Surtout s’il vise les victoires d’étapes. Il existe aussi une possibilité qu’il n’aille pas au bout du Tour.

Second de ce classement l’année passée, Philipsen apparaît comme le grand favori au maillot vert sur cette édition 2023. Le belge s’est imposé aux yeux de tous comme le meilleur sprinter du Monde cette année. Un sprinter polyvalent capable de figurer sur les sprints massifs comme sur les plus grandes classiques. Sur les sprints massifs, Jasper devrait engranger un bon paquet de points qu’il lui faudra défendre au mieux sur les étapes accidentées. Selon la difficulté, il pourrait lui-même prendre les devants ou bien compter sur son équipe pour filtrer ou infiltrer au mieux les échappées.

Très bon début de saison de Pedersen qui lui aussi est un des meilleurs sprinters polyvalent du peloton. Grand favori au Ciclamino sur le Giro, il n’aura pas dominé les sprints comme beaucoup s’y attendait. Il quittera même les routes du Giro avant la fin. Il avait eu du mal à exister sur les sprints lors du Tour 2022 mais était allé chercher une très belle victoire au terme d’une échappée sur la 13e étape. Rapide mais peut-être pas assez pour battre de plus purs sprinters sur des étapes sans difficultés, il aura besoin de chercher des points ailleurs s’il veut figurer en haut du classement par point.

Groenewegen a régulièrement montré au cours de la saison qu’il possède encore une très bonne pointe de vitesse. Le problème pour Dylan réside surtout dans sa constance et son placement. Lui aura beaucoup plus de difficultés sur les étapes vallonnées et devra miser en majeure partie sur les sprint massifs, et tant mieux car il devrait y en avoir un bon nombre. La concurrence sera très relevée sur ce Tour, et s’il semble en mesure de décrocher au moins une victoire, le maillot vert pourrait être un peu plus compliqué de par son manque de régularité et de polyvalence.

Jakobsen connaît une saison plus mitigée que l’année passée. Il n’a pas semblé aussi dominant qu’il a pu l’être sur les sprints. Lui aussi va bénéficier des nombreux sprints massifs qui devraient avoir lieu. Cependant, au vue de ce qu’il a montré cette année, je n’en ferais pas forcément le grand favori. Il ne devrait pas être trop loin du compte, mais je ne le pense pas en mesure de dominer les sprints de la tête et des épaules, sans parler de son incapacité à encaisser les bosses.

Mon Top 3

🥇 Philipsen

🥈 Pedersen

🥉 Groenewegen

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Le Maillot Blanc à Pois Rouge

Tout comme l’année dernière, les points ne seront pas doublés pour les arrivées au sommet lors de ce Tour de France. Le seul sommet qui verra ses points doublés sera le Col de la Loze (étape 17), point le plus haut de cette édition. Les points seront attribués de la manière suivante :

• 4ème catégorie : 1 point
• 3ème catégorie : 2 et 1 point
• 2ème catégorie : 5 – 3 – 2 et 1 point
• 1ère catégorie : 10 – 8 – 6 – 4 – 2 et 1 point
• Hors Catégorie: 20 – 15 – 12 – 10 – 8 – 6 – 4 et 2 points
• Col de la Loze : 40 – 30 – 24 – 20 – 16 – 12 – 8 et 4 points

Le changement de barème l’année passée aurait pu profiter aux baroudeurs, mais cela était sans compter sur le duel de titan qui a opposé Vingegaard et Pogacar. Si les choses se déroulent de la même manière, l’un des deux pourrait de nouveau repartir avec le maillot du classement de la montagne. J’ai du mal à imaginer un autre leader au classement général aller le chercher, à moins d’une grosse perte de temps.

Cette année, je suis même plutôt confiant sur le fait que ce classement annexe sera enfin remporté par un grimpeur qui aura pour objectif de viser les victoires d’étapes via les échappées. A vouloir chasser tous les lièvres, Pogacar s’est brûlé les ailes l’année dernière, on ne l’y reprendra probablement pas. Quant à la Jumbo, ils devraient aussi choisir les étapes clés où appuyer. Les baroudeurs pourraient avoir quelques belles étapes montagneuses à se mettre sous la dent. Il ne faudra cependant pas traîner et aller chercher des gros points dès les étapes 5 et 6, et cela veut dire certainement perdre intentionnellement du temps sur les 4 premières étapes. Les étapes 14 et 15 seront aussi importantes, il ne faudra pas louper le bon coup pour prendre de gros points avant que les leaders ne décident d’embrayer dans le final. Idem pour l’étape 17 où tout dépendra du moment où les favoris décideront de lancer la bataille.

Ciccone a fait de ce maillot (et d’une victoire d’étape) son objectif principal. Privé de Giro à cause du Covid, Giulio réalise jusqu’ici sa meilleure saison. Sa victoire lors de la dernière étape du Dauphiné a fini de prouver qu’il fait parti des tous meilleurs grimpeurs. Son problème étant la régularité sur 3 semaines, en ne jouant pas le général il pourra se permettre de choisir ses jours et s’économiser pour les grosses échéances. Avec le niveau qu’il affiche cette année, il est le candidat le plus sérieux au classement de la montagne derrière Jonas et Tadej.

Pinot est sorti d’un Giro réussi sur (presque) tous les plans : meilleur grimpeur, 5e du général et deux podiums d’étape. Ceci lui aura permis de valider son ticket pour le Grand Départ du Tour. Un Tour qu’il pourrait aborder de la même manière que le Giro s’il ne lui est pas demandé de travailler pour Gaudu. et, de ce qu’a montré David, difficile d’imaginer qu’il soit demandé à Pinot de se sacrifier totalement. S’il se retrouve assez distancé au général, il pourrait bénéficier de la même liberté que sur le Giro, et partir en quête d’une victoire et pourquoi pas d’un maillot de meilleur grimpeur pour son dernier TDF. S’il affiche la même condition que sur le Giro, ceci est de l’ordre du possible. Il faudra cependant voir comment son organisme va réagir sur les 3 semaines. En ne jouant pas le général, il peut décrocher quelque chose.

Côté leaders pouvant perdre du temps au général et se rabattre sur le classement de la montagne, S. Yates et Carapaz tiennent la corde dans mon esprit. Sur la Vuelta 22′, Carapaz n’avait pas les jambes pour jouer le général et s’était au final tourné vers les étapes. Résultat : 3 victoires et le maillot de meilleur grimpeur (grandement aidé par l’abandon de Vine). Pour Yates, son inconstance sur 3 semaines (Vuelta 2018 mise à part) ne donne pas confiance à priori en sa capacité à jouer le général jusqu’au bout.

Mon Top 3

🥇 Ciccone

🥈 Vingegaard

🥉 Pogacar

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