

Rien à signaler concernant les difficultés de cette étape. Tout porte à croire que le moment clé se situe dans les derniers kilomètres et l’entrée sur le circuit automobile où, comme sur tout circuit automobile, la route n’est jamais plate. En 2020, Stybar y avait justement surpris les sprinters en leur faisant le coup du kilomètre.
Le Parcours
Pas de difficulté notable sur cette étape, mais le circuit automobile présentera un sérieux point d’intérêt. L’arrivée sur le circuit se fera par une ligne droite en côte de 4 km à 2.5 % de moyenne. Par la suite, le circuit ne sera qu’une succession de courtes côtes et autres faux-plats sur une route très large. Bien entendu, aucun pourcentage sur le papier suffisant pour créer un écart, et pourtant Stybar nous a prouvé l’inverse il y a 3 ans. Le peloton devra parcourir par deux fois ce circuit long de 4.3 km.


Météo
Des températures caniculaires demain après-midi à San Juan, avec pas loin de 40° attendus.
Le vent soufflera en provenance du sud / sud-est tout l’après-midi. Un vent de 3/4 face sur les 68 premiers kilomètres avant une portion vent de côté entre les kilomètres 68 et 83. En remontant vers San Juan les coureurs auront donc le vent de 3/4 dos. Les 300 derniers mètres sur le circuit se feront vent de 3/4 face.

Sous les 20km/h au départ, la vitesse du vent ira en augmentant jusqu’à l’arrivée pour atteindre les 25km/h.

Le Scenario
Lors des deux dernières arrivées sur ce circuit automobile, le peloton s’est fait surprendre. Tout d’abord en 2019, une échappée de 3 coureurs de conti. argentines avait résisté au retour des sprinters, Bennett avait pris la 4e place ce jour-là. En 2020, c’est Stybar qui s’était joué du peloton en lui faisant le coup du kilomètre et résistant finalement au retour des sprinters.
Est-ce que ces scenarii peuvent se reproduire ? Ne jamais dire “jamais”, mais le plateau de sprinters cette année est bien plus relevé que ceux des deux dernières éditions. Cela a son importance car ça signifie que de nombreuses équipes auront intérêt à gérer la fin de course pour s’assurer qu’un sprint ai lieu. Les routes ne sont pas plates sur le circuit, un bon puncheur pourrait tenter sa chance. Mais les routes larges et les nombreuses équipes pour chasser me font pencher pour un sprint à l’arrivée, il sera très difficile voire impossible de sortir dans le final.
Les Prétendants

Bennett parfaitement emmené par son train et déposé par Van Poppel encore une fois, mais cela n’aura pas suffit. Il en a manqué pas mal à l’irlandais dans les 100 derniers mètres. Remonté par Jakobsen, Gaviria mais aussi Aberasturi, un sprint loin d’être rassurant concernant sa pointe de vitesse.

Jakobsen se rattrape de la veille, et lorsqu’on voit son sprint, on peut imaginer qu’il aurait aisément pu s’imposer aussi sur la première étape. Le plus rapide ici, indéniablement. Son train s’est fait avaler par Van Poppel sur le final, mais par chance Fabio n’a pas été gêné outre mesure. Le scénario de la late attack par un homme de la QS (Evenepoel / Lampaert) doit être mentionné, même si ce n’est pas forcément le scénario vers lequel je me dirige.

Je ne donnais plus aucune chance à Gaviria après avoir vu sa prestation hier, et voilà qu’en une journée mes doutes reviennent. Gros sprint du colombien qui parvient à naviguer pour aller décrocher une belle deuxième place. Certainement un petit ton en dessous de Jakobsen, mais s’il tient cette forme sur le reste de la semaine il peut encore espérer.

Mention spéciale pour Aberasturi qui doit lancer son sprint de la 8e position et qui parvient à remonter dans les derniers mètres pour décrocher la 3e place. Une remontée impressionnante, témoin de vitesse, mais pourra-t-il réitérer la performance demain sur un sprint en léger faux-plat descendant ?
Derrière eux, aucun sprinter n’a semblé sortir du lot ces deux derniers jours. 3e hier, Nizzolo est parfaitement placé aujourd’hui mais manque clairement de vitesse pour s’imposer voire même faire podium. Viviani encore une fois bien remonté par le team INEOS jusqu’au dernier kilomètre, mais qui se fait bouger et perd les roues dans les derniers hectomètres. Sagan était bien placé dans la roue de Gaviria au moment de lancer le sprint mais choisi le côté droit et se retrouve juste derrière un Van Poppel qui venait de couper son effort.
Mes Choix
Tout le monde a pu sprinter aujourd’hui, et Jakobsen est sorti vainqueur de cette bataille. Une autre chance s’offre aux sprinters demain, et on peut imaginer revoir les même protagonistes. J’aurais malgré tout tendance à sortir Aberasturi de l’équation pour le podium car, sans rien enlever à ses qualités, je ne sais pas s’il sera en mesure de ressortir une prestation comme celle de la deuxième étape. La victoire devrait se jouer entre Gaviria, Jakobsen et Bennett. Malgré l’énorme travail de Van Poppel qui le place à la perfection, Bennett a semblé un brin en manque de vitesse, ce que certains craignaient après avoir vu son sprint lors de la première étape, et je me range de leur côté aujourd’hui. Même si la logique voudrait une seconde victoire de Jakobsen, je me dirige vers une victoire de Gaviria pour une raison simple : le vent défavorable. Le fait qu’il n’ai pas de train le force à prendre les roues, celles de Jakobsen en l’occurrence, et partir de derrière sur un sprint vent défavorable est toujours intéressant surtout qu’il a montré avoir encore une belle pointe de vitesse.
