Présentation
A peine le temps de nous remettre des émotions procurées par le Tour de France que la Vuelta pointe déjà le bout de son nez ! Troisième et dernier Grand Tour de la Saison, La Vuelta a España est LE rendez-vous pour les fans de vélo au mois d’août ! Un grand départ aux Pays-Bas avant de prendre la direction de l’Espagne pour que la vraie bataille ne débute vraiment. Entre chaleur, montagne et contre-la-montre, les coureurs auront de nouveau fort à faire pour cette 77ème édition !
Le Parcours de la Vuelta 2022


Absent des deux dernières éditions, le c.l.m par équipe inaugural fait son grand retour pour cette édition 2022 ! Avec ses 23km, il est le plus long depuis celui de l’édition 2016. Une quinzaine de virages notable sur ce parcours dans Utrecht, dont une bonne partie se fera sur des routes relativement large atténuant la technicité du parcours.


Deuxième étape du triptyque hollandais avec une seule difficulté répertoriée au programme. Rien qui ne devrait effrayer les grosses cuisses du peloton, les équipes de sprinters devraient contrôler pour nous offrir le premier sprint massif de cette Vuelta.


Troisième et dernière étape aux Pays-Bas avant le transfert direction l’Espagne. Une nouvelle étape plate avec une seule petite côte de 4eme catégorie répertoriée le long du chemin. Nouveau sprint en vue.
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transfert espagne


Le peloton de La Vuelta débarque au Pays-Basque pour cette quatrième étape. Si les 50 premiers kilomètres présentent assez peu de relief, les 100 restants seront bien plus vallonnés. Les 20 derniers kilomètres feront la sélection entre le Puerto de Herrera et sa descente, mais aussi et surtout le final à Laguardia et son dernier kilomètre à 7.8% de moyenne. Bataille entre puncheurs à prévoir !


Nouvelle étape accidentée au Pays-Basque avec cette fois-ci pas moins de 5 ascensions répertoriées dans les 90 derniers kilomètres. La double ascension de l’alto del Vivero (4.6km à 8% de moyenne) sera bien évidemment décisive, le sommet de la deuxième ascension se trouvant à moins de 15km de l’arrivée ou la majeure partie de ce qu’il restera à parcourir sera en descente.


Première arrivée au sommet de cette Vuelta lors de cette sixième étape. Un départ vallonné qui devrait favoriser la formation d’une échappée solide qui aura ses chances d’aller au bout sur cette étape de montagne. Trois ascensions répertoriées dont la montée finale du Pico Jano, inédite sur la Vuelta. 12.6km d’ascension à 6.5% de moyenne, mais les pourcentages les plus importants se trouveront en première partie d’ascension. Une course dans la course probablement où les leaders auront aussi l’occasion de se tester.


Une étape au profil pour le moins atypique. Pas ou peu de difficultés sur les 100 premiers kilomètres avant l’ascension du San Glorio et ses 22 kilomètres à 5.5% de moyenne, et un sommet placé à un peu plus de 60km de l’arrivée. Une ascension bien au-delà de la capacité de beaucoup de sprinters que certaines équipes pourraient mettre à profit pour s’assurer d’un sprint réduit à Cistierna. À moins que les baroudeurs n’aient réussi à résister au retour de la meute ! Une étape qui sent bon l’échappée.


Pas moins de 6 ascensions répertoriées sur cette 8ème étape ! Une étape de montagne relativement courte avec un départ en côte qui devrait ravir les baroudeurs/grimpeurs désireux de prendre l’échappée. L’ascension du Collau Fancuaya, inédite, sera le juge de paix de la journée avec ses 10 kilomètres à 8.5% de moyenne, nouveau test pour les prétendants à la victoire finale. Une ascension sur une route bien plus étroite dans sa seconde moitié. 3 600m de dénivelé positif sur 150km, une étape qui pourrait faire des dégâts !


Un départ relativement simple comparé à la veille, bien que les routes seront loin d’être plates. Cette 9ème étape va conclure la première semaine de la Vuelta avec pas moins de 5 ascensions répertoriées au programme, avec le plus gros morceau gardé pour le final. La victoire se jouera au sommet de Nava au terme d’une ascension longue de 3.9km à 12.9% de moyenne. Un véritable mur où Simon Yates s’était imposé lors de la 14ème étape de la Vuelta 2018.
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2eme journée de repos


Un contre-la-montre d’un peu plus de 30 kilomètres pour lancer la deuxième semaine de La Vuelta. Un c.l.m assez peu technique qui conviendra aux spécialistes de l’exercice. En très léger faux plat descendant sur les 18 premiers kilomètres jusqu’à rejoindre la côte, attention à la remontée vers Alicante si le vent souffle. On notera tout de même la présence d’une côte de 800m à 5.1% dans le final de l’étape.


Sur le papier, aucune difficulté ne semble au-delà des capacités des sprinters, aucune n’est d’ailleurs répertoriée. L’étape sera longue cependant et les équipes de sprinters devront travailler ensemble pour ne pas se faire piéger comme cela s’est vu sur le Giro mais aussi sur le Tour. Sur le papier toujours, nous devrions assister à un sprint massif.


Un départ légèrement vallonné sur ses 25 premiers kilomètres avant une très longue portion de plaine le long de la côte méditerranéenne. Les coureurs retrouveront un terrain plus vallonné en quittant la côte mais tout se jouera dans l’ascension finale, seule vraie difficulté de la journée. L’Alto de Penas Blancas sera le juge de paix de cette 12ème étape. Une ascension déjà vue lors de La Vuelta 2013 et la victoire de König. Seulement, cette fois-ci l’ascension est rallongée pour atteindre les 19km à 6.7% de moyenne. Pour espérer s’imposer, l’échappée devra être composée de très bons grimpeurs !


Une étape qui, comme le suggère le profil, ne sera jamais réellement plate. Aucune difficulté répertoriée malgré tout, mais un parcours mal plat qui usera les organismes jusque dans le final. Les sprinters demanderont-ils à leurs équipes de contrôler ? Il est intéressant de noter que le final ne sera lui non plus pas vraiment plat, les 450 derniers mètres affichent une moyenne de 5.5% à la sortie d’un virage sur la droite. Placement optimal indispensable à la sortie du virage pour espérer s’imposer !


Si la première moitié de l’étape ne comporte pas de difficultés notables, les 70 derniers kilomètres portent presque à eux seuls la majorité des plus de 3 300m de dénivelé positif du jour. 70 derniers kilomètres sans vraiment de répit où les coureurs enchaîneront ascensions et descentes avec un final qui enchaîne Puerto de los Villares / Sierra de La Pandera et ses 8.4km à 7.8% de moyenne. En 2017, Majka s’était imposé au sommet de La Pandera, tout comme Cunego 12 ans auparavant.


A la veille de la dernière journée de repos se tiendra la fameuse étape de la Sierra Nevada. Comme si l’ascension finale ne se suffisait pas, les coureurs devront auparavant passer par l’Alto del Purche (9.1km à 7.6%) avant d’arriver au pied de l’ascension finale. Un sommet situé à plus de 2 500m d’altitude (un temps pressenti pour être placé à 2 800m !) au terme d’une journée à plus de 4 000m de D+. 22.3km d’ascension à 6.9% de moyenne, et des rampes à plus de 11% de moyenne sur les 5 premiers kilomètres, voici le monstre qui attend les coureurs. Sans aucun doute l’étape charnière dans la conquête du maillot rouge.
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3eme journée de repos


Après l’enfer de la 15ème étape, le profil de la 16ème va en contenter plus d’un. Aucune difficulté répertoriée le long de ces 190km qui devraient être contrôlés par les équipes de sprinters. Certaines équipes pourraient être tentées de faire le forcing dans le repecho de 2km à 5.2% de moyenne à 9km de l’arrivée pour mettre à mal certaines des grosses cuisses du peloton.


20 premiers kilomètres en descente qui devraient être extrêmement rapides. Par la suite, le parcours sera vallonné tout du long, permettant à une bonne échappée de se former. Une seule difficulté répertoriée, l’ascension finale vers le monastère de Tentudia (10km à 5% de moyenne). Une ascension en 2 temps avec une portion de replat ainsi qu’une courte descente à mi-pente. Les 4 derniers kilomètres affichent 7.5% de moyenne, mais sur une pente régulière.


Une longue étape sans réelles difficultés sur ses 70 premiers kilomètres avant que la route ne se fasse plus vallonnée. 3 ascensions répertoriées au programme pour une nouvelle arrivée au sommet. Les coureurs devront gravir par deux fois l’Alto de Piornal, par deux versants différents, toutes deux longues de 13.5km à 5% de moyenne.


Une étape courte de moins de 140km sous forme de circuit. Après une dizaine de kilomètres sur le plat les coureurs affronteront la seule difficulté de la journée (à gravir deux fois) le Puerto del Piélago (9.3km à 5.6% de moyenne). Une longue descente ramènera ensuite les coureurs dans la plaine en direction de l’arrivée pour effectuer un second tour en tout point identique, sauf que cette fois-ci il n’y aura que 4 kilomètres de plaine après la descente pour rallier l’arrivée.


La dernière étape que les leaders au CG pourront mettre à profit pour tenter de faire bouger les lignes avant l’arrivée à Madrid. 5 ascensions répertoriées pour près de 4 000m de D+ encore une fois. Un départ difficile avec l’ascension de Nevacerrada (10km à 6.8%) avant sa descente et une longue portion de plaine. Passé le kilomètre 80 et le pied de la seconde ascension, les routes ne seront que très rarement plates, les ascensions et descentes se succèderont jusque dans les derniers kilomètres. La ligne ne sera pas située au sommet du Puerto de Cotos (10.3km à 6.9%) mais 6.5km plus loin, sur le plat.


Une étape qui n’aura à priori aucun enjeu sportif, à l’image de la 21ème étape du Tour de France. Dernière occasion pour les sprinters de repartir avec une victoire de prestige.
Les Chiffres Clés
54.2 : kilomètres c.l.m (individuel et par équipe)
8 : Arrivées au sommet
2 512m : Sommet de La Vuelta
3 280.5 : Kilomètres à parcourir
Conclusion
En amateur de contre-la-montre, je regrette le peu de c.l.m par équipe proposé ces dernières années. Heureusement, la Vuelta est là ! Sauf catastrophe, les écarts ne devraient pas être rédhibitoires entre les principaux favoris au sortir de ces 23km. Attention aux deux étapes suivantes dans les plaines néerlandaises si jamais le vent venait à souffler, nous pourrions avoir des surprises. Un élément à surveiller la veille des 2ème et 3ème étapes.
Le profil des étapes en première semaine semble prometteur et pourrait nous offrir une course un peu plus offensive et décousue. Les sprinteurs devront cependant ronger leur frein pendant un bon moment, car aucune étape entre la 4è et la 10è ne leur conviendra. Pour revenir plus précisément sur cette première semaine, son début avec les étapes basques ravira les puncheurs/grimpeurs. Les baroudeurs auraient peut-être préféré que les départs de ces étapes soient plus sélectifs, car les favoris au CG pourraient eux aussi se jouer la victoire sur certaines de ces étapes (je pense à la 4ème et la 6ème en particulier).
La 7ème étape est très particulière dans son profil, et je serais très étonné que l’échappée matinale n’aille pas au bout ! Les baroudeurs grimpeurs auraient peut-être préféré encore une fois un départ plus sélectif, mais pourront bénéficier du soutien de leurs équipiers pour prendre le bon coup.
L’enchaînement des étapes 8 / 9 est très intéressant avec 2 jours à plus de 3 600m de D+. Pas de haute montagne et pourtant ces deux jours ne seront pas de tout repos avec deux étapes plus que vallonnées avec de surcroit deux arrivées au sommet mais aux profils bien différents : plus typé “grimpeur” pour la 8ème, plus “grimpeur / puncheur” pour les adeptes des efforts sur les murs à forts pourcentages sur la 9ème étape. Nul doute que ces étapes seront mises à profit par les leaders pour s’attaquer.
La deuxième semaine commencera par un c.l.m peu technique pour purs spécialistes. Peu ou pas de surprises à prévoir selon moi ici, les meilleurs rouleurs tenteront de prendre le plus de temps possible aux grimpeurs avant d’aborder les étapes de haute montagne. Un bon point à distribuer aux organisateurs qui mettent (enfin !) un c.l.m avant les étapes de montagne !
Si la 11ème étape (et potentiellement la 13ème) permettra aux sprinters de s’exprimer, cette deuxième semaine sera indéniablement placée sous le signe de la montagne. La 12ème étape sera longue avec ses plus de 190km, mais devrait selon toute vraisemblance se résumer à une course de côte dans la seule difficulté de la journée, l’ascension finale. Avec un sommet à 1 250m on ne peut pas à proprement parler de “haute montagne”, mais ses 19km à près de 7% font de Las Penas Blancas un col qui va compter sur cette Vuelta.
Le moment charnière de cette Vuelta sera le week-end des 14ème et 15ème étape sans aucun doute. Deux étapes relativement courtes où on pourra tout de même regretter l’absence de vraies difficultés en début de parcours qui auraient pu inciter aux attaques plus lointaines. Là, il y a de fortes chances que les leaders patientent jusqu’assez loin dans les ascensions finales avant de jouer leur carte. Mais à la vue de ce qui les attend, peut-on vraiment leur en vouloir ? Des ascensions longues et pentues où l’on passera même la barre des 2 500m d’altitude lors de la 15ème étape. Enchaînement à ne louper sous aucun prétexte, c’est ici que les meilleurs grimpeurs devront faire leur retard (si retard il y a) sur les profils plus “rouleurs” type Almeida / Evenepoel.
Sur cette Vuelta, aucun cadeau ne semble être fait aux sprinters. Si on pouvait penser à première vu que cette troisième et dernière semaine débuterait par une étape pour les grosses cuisses du peloton, un coup d’oeil plus attentif au profil des derniers kilomètres peut nous faire reconsidérer ce point de vue. Cela sera en tout cas leur dernière chance de s’exprimer avant la 21ème et dernière étape à Madrid.
Le profil des étapes sur cette troisième semaine (18 – 19 et 20) me laisse un peu sur ma faim, surtout la 18ème étape que je ne trouve pas excellemment bien dessinée. L’idée d’enchainer deux 1ère cat. sur les 50 derniers kilomètres de l’étape, sans plaines entre les deux ascensions, est intéressante. Cependant, les ascensions semblent bien trop roulantes pour espérer voir les leaders s’attaquer et créer des écarts. Les seuls espoirs de voir une course offensive en dernière semaine devraient résider dans les 19ème et 20ème étapes.
L’enchaînement en soi n’est pas mauvais, mais en dernières étapes de Grands Tours, on pouvait peut-être s’attendre à un peu plus. Tout dépendra des écarts entre les principaux favoris : trop proche, nous aurons une course attentiste comme sur le Giro. Trop d’écart entre les prétendants au podium, et personne ne verra la nécessité d’attaquer non plus. En revanche, si les écarts entre les meilleurs font miroiter une possibilité de renverser la Vuelta alors ses 2 dernières étapes pourraient être bien plus intéressantes que prévu.
Le fait d’avoir par deux fois des ascensions assez tôt dans la course est un bon point qui incitera un peu plus aux offensives (ajoutons à cela le peu de kilomètres sur la 19ème étape). Sur ces deux étapes, il y aura une portion de plaine notable entre les deux premières ascensions (à chaque fois jusqu’au kilomètre 80 environ) puis un terrain bien plus vallonné par la suite. On imagine bien que l’organisation avait en tête de créer des étapes qui incitent aux offensives, mais cela reposera en très grande partie sur les écarts au général, je ne préfère donc pas m’extasier tout de suite. Au final, “ce sont les coureurs qui font la course !” n’est-ce pas ?