GP La Marseillaise 2022

Le moment tant attendu est enfin arrivé : le début de la saison cycliste 2022 ! Et comme d’accoutumée, c’est le GP La Marseillaise qui ouvre le bal. 174,3 kilomètres d’un parcours vallonné pour la 43ème édition de cette course. Qui succèdera à Aurélien Paret-Peintre au palmarès de La Marseillaise ?

Deux changements à noter sur le parcours par rapport à l’année dernière. Une modification au départ de la course mais aussi une modification dans le dernier tiers de course, afin qu’il n’y ai qu’un seul passage dans Cassis et non plus deux. Les ascensions typiques de cette course seront malgré tout toujours présentes !


Le Parcours

C’est un parcours classique escarpé autour de Marseille qui sera proposé au peloton pour cette reprise. Et comme d’habitude, les coureurs débuteront par la Côte des Termes.

7.6 kilomètres d’ascension à 2.7% de moyenne. Rien de bien méchant ici, ne causera pas de soucis au peloton. Disons qu’au mieux, cela permettra de bien faire chauffer les jambes pour la reprise de la compétition !

Arrivés au sommet, et à la différence de l’édition 2021, les coureurs ne se dirigeront pas immédiatement vers Fuveau. Ils réaliseront une boucle d’un peu plus de 10km avant de repartir vers le Nord.

Après la côte non répertoriée et sa descente à la sortie de Fuveau, le peloton attaquera l’ascension du Pas de la Couelle, à la sortie de Trets. 7 kilomètres à 3.8% de moyenne, encore une fois rien de bien terrible.

La descente du Pas de la Couelle mènera le peloton jusqu’à Saint-Zacharie. À la sortie du village débutera l’ascension de l’Espigoulier. Les coureurs devront le gravir par son versant le plus long, près de 27km cumulés, mais malgré tout le plus simple. Si lors des éditions précédentes l’ascension se faisait par Auriol, l’ascension par Saint Zacharie a été vue l’année passée.

Suivra ensuite une descente d’une dizaine de kilomètres jusqu’à Gémenos, avant d’entamer quelques kilomètres plus loin l’ascension vers Les Bastides (8.4km à 2.8%). Suivra ensuite la descente vers Cassis (kilomètres 125) qui marquera l’entrée dans le dernier et plus intéressant tiers de la course.

Comme dit plus tôt, la fin de parcours a dû être modifiée pour qu’il n’y ai qu’un seul passage dans Cassis au lieu de deux. Cela se traduit par une ascension du Col de la Route des Crêtes plus tôt dans la course, dans le sens Cassis – La Ciotat, à l’inverse des précédentes éditions. Des pourcentages très violents dès le pied, avec les 400 premiers mètres à près de 19% de moyenne. La pente va s’adoucir par la suite mais tout de même rester aux alentours des 9% de moyenne. L’ascension ne sera pas très longue, moins de 3 kilomètres, mais des dégâts peuvent être fait.

Après être descendu vers La Ciotat, le peloton se dirigera tout droit vers l’avant-dernière difficulté de la journée.

Le Col du Pas d’Oullier sera donc gravit depuis La Ciotat. 7.7km d’ascension à un peu plus de 4% de moyenne, les pourcentages les plus important seront dans sa deuxième moitié. Moins violent que le précédent col, il ne faut tout de même pas en minimiser l’importance à ce moment de la course.

Au sommet, les coureurs bifurqueront pour prendre la direction de Marseille, mais devront avant cela affronter la dernière difficulté répertoriée de cette course.

Le Col de la Gineste, 7.4km à 3.1% de moyenne. Une ascension en 3 parties. Tout d’abord les 2.5 premiers kilomètres afficheront les pourcentages les plus importants avant une section plus plane de 3 km. L’ascension reprend sur les 2 derniers kilomètres, moins pentus que le pied du col cependant.

Au sommet du Col de la Gineste, il restera moins de 10 kilomètres à parcourir, et la majeure partie sera en descente. Il sera compliqué de refaire son retard si on ne bascule pas avec le groupe de tête.

L’arrivée est située au bout d’une longue ligne droite de plus de 2 kilomètres, devant le Vélodrome.


Météo

Ensoleillé et des températures allant jusqu’à 15° dans l’après-midi à Marseille et dans ses environs. Comme l’année dernière, l’élément à prendre en considération est le sens et la force du vent dans le final de la course.

C’est un vent de Nord-Ouest qui soufflera sur le parcours, aux alentours de 20km/h. Le sens aura son importance pour les 3 côtes dans le final :

  • Vent majoritairement de dos dans le Col des Crêtes
  • Vent de trois-quarts face à face dans le Pas d’Oullier
  • Vent de face dans La Gineste
  • Arrivée vent de face
Col de la route des Crêtes
Col de La Gineste
Col du Pas d’Oullier

Le Scenario

Le Col des Crêtes a fait son apparition sur le parcours lors de l’édition 2016, et le résultat a été pour le moins radical : entre 2012 et 2015, l’arrivée se jouait au sprint dans des groupes plus ou moins conséquent, entre 2016 et 2020 un petit groupe à toujours réussi à tenir tête au retour du peloton. En 2021, c’est sur un sprint réduit de 25 coureurs que s’est jouée la victoire.

J’y vois deux raisons potentielles : je n’avais pas analysé la course l’année dernière, mais il semblerait que le vent soufflait fort et de face sur la fin de parcours, empêchant un groupe de s’échapper dans les dernières ascensions. La seconde raison était le nombre jamais atteint d’équipe World Tour prenant part à la course (7), augmentait de fait la qualité du peloton et le potentiel de chasse.

L’enchaînement Col des Crêtes – Gineste devrait une nouvelle fois être juge de paix pour cette édition 2022, avec l’ajout du Pas d’Oullier entre les deux. Malheureusement, le sommet du Col des Crêtes est situé à près de 50 kilomètres de l’arrivée, ce qui n’incitera pas forcément aux attaques, et il restera du temps derrière pour chasser, surtout que les deux cols suivant sont moins difficiles et surtout vent de face.

S’il est peu probable que le peloton arrive groupé, il semblerait qu’il y ai plus de chance que la victoire se joue en sprint réduit, plutôt qu’un petit groupe de 4 – 5 coureurs arrive à tenir tête à la meute.


Les Prétendants

Comme l’année dernière, la liste des coureurs au départ de ce GP La Marseillaise est très intéressante, et de nombreux prétendants se distinguent.

Si Paret-Peintre ne sera pas présent pour défendre son titre, AG2R ne viendra pas sans ambitions. En tête de file, nous retrouverons Benoît Cosnefroy, qui aurait dû faire sa rentrée sur le Challenge de Majorque, mais à dû se retirer à cause du Covid. Bon puncheur possédant une pointe de vitesse intéressante, si la forme est là il devrait être dans le bon coup. Il a déjà remporté cette course en 2020, au terme d’un sprint à 4. Il est tout à fait capable de régler un groupe réduit, tout dépend de si les principaux sprinters ont passé les difficultés avec la tête de course ou non. L’équipe pourra aussi compter sur la présence de Calmejane, un habitué de cette course sur laquelle il a déjà signé deux top 3.

Troisième l’an dernier, Coquard prendra part à sa première course sous les couleurs de la Cofidis. Il a déjà montré être capable d’encaisser les difficultés que propose ce parcours, si sprint en petit comité il y a, je le vois être de la partie. Difficile de jauger l’état de forme en début de saison après un parcours exigeant, n’oublions pas qu’il se fait battre au sprint par Paret-Peintre en 2021. Cofidis pourra aussi compter sur Martin pour attaquer et jouer sa chance, en cas de défaillance de son sprinter. Attention en général aux coureurs français sur cette course, 11 des dernières éditions ont été remportées par des français. Mais la startlist n’était pas la même.

UAE ne viendra pas pour faire de la figuration et aligne un trio qui a le potentiel de faire mal : Trentin – Ulissi – Covi. Très en retrait sur le Challenge de Majorque, je ne pense pas que Covi soit un des leaders, mais plutôt équipier. Trentin et Ulissi ont plusieurs cordes à leur arc, bons puncheurs et (en théorie) assez rapide au sprint. Depuis sa défaite aux championnats du Monde en 2019, Trentin n’a plus remporté un sprint, et son manque de vitesse était criant l’année dernière. Cet hiver, il est revenu aux fondamentaux et a travaillé son sprint pour être prêt dès le début de saison. Ulissi a dit que tous les coureurs chez UAE étaient “prêts et en bonne santé” en ce début de saison, on a déjà pu en avoir la confirmation avec McNulty sur le Challenge de Majorque, ainsi qu’avec la recrue Joel Suter. Suter sera aussi au départ de La Marseillaise, un coureur à surveiller. Dimanche sera l’occasion de voir si le travail de Trentin a payé, à condition de ne pas lancer son sprint de trop loin comme en 2021 !

Israel-Premier Tech n’a pas de victoire pour le moment en 2022 mais déjà trois top 5 (dont 2 podium) en 3 courses sur le Challenge de Majorque. Sur la Marseillaise, nous retrouverons entre autre Vanmarcke, Bevin et Impey. Des trois, le sud-africain devrait avoir la priorité en cas d’arrivée au sprint. Il aurait probablement préféré que le final ne soit pas plat, mais sa pointe de vitesse peut lui permettre d’accrocher une bonne place.

La Trek dispose aussi d’options intéressantes avec Gallopin, Mollema, Theuns et Pedersen. Mollema aura besoin d’arriver seul s’il veut s’imposer, et il a déjà prouvé qu’attaquer seul vent de face ne lui fait pas peur, en témoigne sa victoire à Quillan sur le Tour 2021. Le genre d’homme à qui il ne faut pas laisser 20 secondes d’avance. Demain, je pense que leurs meilleures chances seront tout de même Theuns et Pedersen, qui en plus de bien passer les bosses possèdent un bon sprint. La vraie question reste de savoir si le col de la route des Crêtes ne leur sera pas fatal.

Une des grosses armada de ce dimanche sera l’équipe EF, qui se présente avec Bettiol, Valgren et Cort. Trois options tout à fait viable, deux plus portées vers l’attaque, tandis que le troisième peut se permettre de s’économiser un peu plus en prévision d’un sprint. Cort est capable de s’imposer sur beaucoup de terrain, ses victoires sur la route d’Occitanie mais surtout la Vuelta en sont la preuve. Il ne dispose probablement pas de la pointe de vitesse nécessaire sur le plat pour jouer la gagne face au top des purs sprinters, mais demain aucun n’est aligné au départ, il a une belle chance de bien figurer. Bettiol et Valgren pourraient jouer les dynamiteurs dans le col des Crêtes pour émousser et écrémer une partie du peloton.

Si les équipes citées au-dessus semblent être les mieux armées pour décrocher la victoire, il ne faut pas négliger les potentiels outsiders qui peuvent tout aussi bien tirer leur épingle du jeu.

Dans cette catégorie, on peut citer le sprinter belge d’Arkea, Amaury Capiot récent deuxième de la Classica Valenciana. Mais à n’en pas douter, une des équipes qui sera la plus surveillée chez les ProTeam sera UNO-X. On peut bien sûr noter la présence de Johannessen, dernier vainqueur du Tour de l’Avenir, mais les deux principales cartes de l’équipe norvégienne seront certainement Tiller et Halvorsen. Si Halvorsen est toujours présent dans le final, il est probablement le plus rapide des deux sur un sprint plat.


Mes choix

Comme expliqué, la distance entre le sommet de la route des Crêtes et l’arrivée ainsi que le sens du vent dans le final me font penser qu’il sera difficile pour un petit groupe de tenir tête au peloton. Tout dépendra des attaquants et de qui voudra rouler derrière bien entendu. Il n’empêche que la tâche ne sera pas aisée et qu’il faudra être costaud pour rester à l’avant jusqu’au final, car il y a aussi peu de chance que le peloton arrive entier dans les rues de Marseille. Mon choix se porte donc sur trois hommes en particulier, capable d’encaisser les côtes et de garder assez de fraîcheur pour jouer la gagne au sprint au sein d’un petit peloton ou groupe réduit. Trentin est mon choix principal, lui qui a dit être revenu aux fondamentaux et avoir travaillé son sprint de nouveau. Demain sera déjà l’occasion de le montrer. Difficile de ne pas inclure Cort dans le podium tellement celui-ci a impressionné lors de ses récentes victoires. Il est tout à fait en mesure d’être là dans le final, et ne sera pas loin de la vérité. Enfin, pour compléter le podium je mettrais Pedersen qui dispose de la pointe de vitesse nécessaire pour accrocher un top 3 sur cette course.


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