Première étape de cette deuxième semaine de course, et un profil pour le moins intéressant. Si la majeure partie de l’étape sera sans difficultés, la seule ascension répertoriée de la journée à 15km de l’arrivée rend la lecture plus compliquée que prévu !
LE PARCOURS
Le peloton longera la côte sud de l’Espagne sur près de 150km lors de cette 10ème étape avant de rentrer dans les terres. C’est donc une route en grande partie ouverte sur le littoral qui attend les coureurs jusqu’à Torre del Mar.

Il y aura bien quelques petits repecho le long du parcours, mais rien de méchant comparé au gros morceau de la journée, au kilomètre 161.

10.6km d’ascension à 5%, mais une ascension qui se décompose en 3 parties distinctes. Après un premier kilomètre à plus de 8.5%, les coureurs trouveront une portion de 5km beaucoup plus roulante, avec des phases descendantes. Les 4.6 derniers kilomètres constituent le gros morceau de la montée, parmi lesquels 2 kilomètres à 11 et 10%. De quoi créer une vraie sélection au sein d’une échappée et même du peloton des favoris.
Il restera 16km à parcourir au sommet, dont 14.5km de descente. Une longue descente technique et sinueuse qui permettra aux plus agiles du peloton de creuser des écarts ou de le combler si la montée ne s’est pas passée comme prévue. La descente devrait être très rapide et nerveuse car elle mènera à 1.5km de l’arrivée, attention aux erreurs. L’arrivée se fera sur un long boulevard de près d’un kilomètre de long.

METEO
Il fera de nouveau chaud sur les routes espagnoles, rien de nouveau de ce côté. Concernant le vent, il soufflera de 3/4 dos en début d’étape avant de tourner et venir du sud. Il frappera les coureurs de côté le long de la côte, mais il ne devrait pas être assez puissant pour créer des bordures.
LES PRETENDANTS
De nouveau un scenario assez difficile à prédire, la côte à 16km de l’arrivée rendant la lecture difficile.
Est-ce qu’une ou plusieurs équipes rouleront sur l’échappée pour permettre un retour du peloton avant l’ascension ? Est-ce qu’au contraire, la plupart des équipes voudront envoyer un ou plusieurs hommes à l’avant pour ne pas épuiser trop de forces à rouler pendant 190km ? Et surtout, quel type de coureur à la plus de chances de s’imposer ? Les 4 derniers kilomètres d’ascensions sont très pentu, mais ça ne signifie pas que le meilleur grimpeur du groupe l’emportera. Un gros rouleur pourrait (devrait) tenter de fausser compagnie à ses adversaires, prendre de l’avance pour aborder la montée en tête. Etre bon descendeur sera aussi un atout majeur, et posséder une pointe de vitesse honnête aussi si un petit groupe devait se jouer la gagne.
Avec un vent favorable en début d’étape et de belles chances pour les échappés, la bataille pour former le bon coup devrait être rude. Je ne serais pas étonné que la course mette longtemps à se décanter et qu’un groupe conséquent prenne le large. On l’a vu lors de l’étape remportée par Cort, BikeExchange a confiance en Matthews et pourrait rouler. Mais les 4km à plus de 9% pourraient être de trop pour lui, surtout que j’imagine les favoris au général se mener une petite guerre dans cette ascension. Leur meilleure chance serait, à mon avis, d’envoyer quelqu’un à l’avant. Mais envoyer Matthews à l’avant ne serait peut-être pas leur meilleure carte, qui voudrait l’emmener sur la ligne d’arrivée ? Personne. Schultz et Stannard seraient de meilleurs choix à mon avis.
La Deceuninck est équipée pour les sprints, mais aussi pour les échappées. Bagioli a chuté sur l’étape 9, et je préfère attendre de voir son attitude demain. Surtout que l’étape 11 lui conviendra tout aussi bien, voire mieux. Vansevenant serait une très bonne carte pour la Deceuninck demain, et je pense qu’il ne sera pas le seul du Wolfpack à tenter le coup. Je penche pour un Cerny à l’avant, la carte parfaite du gros rouleur qui attaquerait en amont pour prendre le large et aborder l’ascension en tête. Mauri pourrait se contenter de contrôler derrière sans mettre un coup de pédale, et contrer dans la côte si Josef venait à être revu.
Chez la Lotto, Kron a montré avoir de très bonnes jambes, et surtout semblait très déçu de ne pas avoir pu accrocher la bonne lors de la victoire de Cort. Il récidive le lendemain pour prendre la 8ème place en haut du Balcon d’Alicante. Bon grimpeur et rapide au sprint, une très bonne étape pour lui sur le papier.
Astana dispose aussi de nombreuses options pour l’étape de demain, avec en tête LLS, Aranburu, Ion Izagirre et Fraile. Aranburu pourrait se retrouver un peu court si le rythme est trop élevé dans l’ascension. Tous les 4 sont d’excellents descendeurs, et à la vue de la technicité de la descente jusqu’à l’arrivée, ils pourraient tenter un beau coup s’ils basculent en tête ou pas trop loin des premiers. Je partirai plutôt sur LL Sanchez et Izagirre.
Chez INEOS, Narvaez représente une belle carte demain, cependant je ne sais pas s’il sera autorisé à sortir ou bien s’il lui sera demandé de rester aux côtés de Yates pour l’accompagner dans l’ascension. Mais, avec Sivakov et Bernal, je pense que cela sera suffisant. Pidcock aurait aussi été une très bonne carte, mais la forme ne semble vraiment pas au rendez-vous.
La Bahrain est enclin à envoyer des hommes à l’avant : la première fois Haig s’est replacé au général, la seconde fois victoire d’étape pour Caruso. Qui aura sa carte à jouer aujourd’hui ? Tratnik semble être tout indiqué pour tenter le coup, excellent rouleur et bon grimpeur (5ème à Sestola et 2ème en haut du Zoncolan sur le Giro).
La DSM infiltre la plupart des échappées et a déjà fait mouche avec la victoire de Storer. Demain, l’étape n’est peut-être pas assez montagneuse pour un Bardet ou Storer, mais la carte Arensman est celle qui me plaît le plus de leur côté.
En cas de retour du peloton des favoris, la victoire devrait se jouer entre le top 20 au général, je ne vois pas les Trentin, Aranburu, Cort et Matthews résister si les balles fusent dans la dernière ascension. Quoi que je mettrai un petit bémol sur Cort, qui semble grimper mieux que jamais. Sur ce type de rampes, Roglic sera très dur à décrocher, tout comme Mas en excellente forme. MAL devrait de nouveau être l’option “dynamite” de la Movistar, et pourrait bénéficier d’un tout petit peu de marge lui qui est à 1’20 au général. Yates a semblé accuser un peu le coup sur la 9ème étape, il en avait un peu trop fait auparavant. Ciccone semble avoir repris du poil de la bête, en témoigne sa bonne montée lors de la 9ème étape. Un ton en dessous du top 5, on le sait très bon grimpeur/puncheur et aussi descendeur. Ses 2’40 de retard au général pourraient lui laisser un peu de marge pour attaquer, ce qui est sa nature de base. Il dispose aussi d’une bonne pointe de vitesse en cas de sprint en petit comité, mais probablement pas assez rapide pour battre Roglic.
MES CHOIX
- Kron @ 21 (0.15%)
- Cerny T3 @ 50 (0.1%)
- LL Sanchez @ 35 (0.1%)
- Narvaez @ 25 (0.1%)
- Arensman @ 155 (0.05%)
- Ciccone T3 @ 20 (0.1%)