Klasikoa San Sebastian 2021 (224 km)

Après une édition 2020 annulée pour cause de Covid, la Classica San Sebastian fait son grand retour dans le calendrier cycliste ! 224 kilomètres d’un parcours très exigeant sur les routes basques.

LE PARCOURS

Bien que les difficultés commenceront dès le 30ème kilomètre de course, mais placées à plus de 100 kilomètres de l’arrivée on ne devrait pas voir de long mouvement se mettre en place. Les 3 premières difficultés répertoriées se trouveront entre les kilomètres 60 et 104, avec l’enchaînement Azkarate – Urraki – Alkiza.

Kilomètre 60
Kilomètre 75
Kilomètre 100

Après la descente d’Alkiza, la route restera accidentée sur près de 45 kilomètres, mais sans difficultés semblables aux 3 précédentes. Nous serons plutôt sur des portions planes entrecoupées de petites côtes plus ou moins sévères.

Les festivités commenceront réellement passé le kilomètre et l’arrivée au pied de la côte de Jaizkibel. 7.9km à 5.5% de moyenne, Jaizkibel est une ascension en deux temps. 3 premiers kilomètres assez pentus qui ne passeront pas sous les 6% de moyenne et qui monteront jusqu’à 9%. Une portion de replat d’un kilomètre avant de repartir sur une partie plus pentue.

Après la descente de Jaizkibel, il y aura une portion de plat sur 7 kilomètres qui mènera au pied de l’ascension la plus difficile de la journée.

Une côte extrêmement difficile que l’ascension d’Erlaitz. 3.9km à 10.6% de moyenne, un mur qui va naturellement faire l’écrémage entre les tout meilleurs et les autres. Placée plus proche de l’arrivée que lors de l’édition 2019 (cette fois le sommet est à 43km de l’arrivée), un changement qui pourrait inciter certain à faire exploser la course à cet endroit. Au sommet, la route continuera à s’élever légèrement avant que les coureurs n’entament la descente.

Après la bascule, il y aura une longue portion descendante de 12 kilomètres, mais très irrégulière avec quelques repecho et portions planes à certains endroits de la descente. Après la descente, c’est une portion plane de près de 17 kilomètres, et la traversée de San Sebastian, qui attendra les coureurs. Au bout de cette portion plane, la dernière ascension du jour, décisive, se dressera devant les derniers rescapés.

2.1km à 10.1% de moyenne, un autre mur ! Cette année, une seule ascension du Murgil, un effort court mais intense qui conviendra aux hommes possédant un excellent punch. L’ascension sera à n’en pas douter le point centrale qui décidera du vainqueur. Sur les dernières éditions (sauf en 2019 où Evenepoel avait attaqué de plus loin), le vainqueur était dans le groupe d’attaquant dans Murgil.

Il restera 8 kilomètres à parcourir au sommet, dont 5 en descente jusqu’au retour dans le centre de San Sebastian. A partir de ce point, les 3 derniers kilomètres se font sur le plat. Mollema l’a montré en 2016, un homme seul peut résister dans la descente à un groupe de poursuivant, et sur les 3 kilomètres de plat derrière.

METEO

Le beau temps ne devrait pas être au rendez-vous demain, des chances de pluie sont annoncées toute la journée, avec de très grandes chances aux alentours de 15h et jusqu’en fin d’après-midi. Cela ne devrait pas être de grosses averses, mais tout de même assez dérangeantes pour les hommes ne supportant pas le mauvais temps. Les température seront plus fraîche que d’accoutumée, aux alentours de 16 – 18°C.

Un vent de Nord-Ouest soufflera tout l’après-midi entre 15 et 20km/h. Dans le final cela signifie qu’il soufflera de dos dans l’Erlaitz mais de face dans le Murgil. Les 8 derniers kilomètres se feront avec un vent plus favorable, une bonne nouvelle pour les attaquants.

LES PRETENDANTS

Il est bien connu que les hommes sortant du Tour performent en général très bien sur la Klasikoa. Cependant, à cause des jeux olympiques, cette année la course se déroule une semaine plus tard, soit 2 semaines pleines après la fin du Tour. Et cette information pourrait avoir son importance. Les cartes pourraient être rebattues entre ceux ayant fait le Tour et les autres, et encore plus avec ceux ayant fait le Tour ainsi que les JO (avec la fatigue du voyage et du décalage horaire).

A l’inverse des années précédentes donc, il semblerait plus “sûr” de se diriger vers des hommes plus frais, ou du moins n’ayant pas fait l’enchaînement Tour – JO. Dans cet optique, j’élimine donc un homme comme Mollema qui est probablement un des plus régulier sur la Clasica avec ses 8 podiums en 9 participations. Mollema avec l’enchaînement Giro-Tour-JO pourrait avoir les jambes bien trop lourdes. Idem pour Dan Martin qui à l’inverse de Mollema n’a jamais réellement brillé sur la classique espagnole. Chez la Trek, Ciccone pourrait être une option plus intéressante. Il revient de Tokyo, mais n’a pas fait le Tour, il devrait être plus frais que son équipier. On a pu le voir sur le Giro, Giulio est très bon sur les pentes raides (il avait dû rouler pour Moscon et Bettiol sur la course des JO, ce qui explique sa 60ème place). Un rôle de gros outsider pour un homme qui prépare la Vuelta et qui avait fini dans le groupe de chasse derrière Evenepoel en 2019.

Le grand favori de demain est Alaphilippe. La Clasica, qu’il a déjà remporté en 2018, lui convient parfaitement, notamment le mur final. Si la course s’était effectivement déroulé 6 jours après le Tour, j’en aurais aussi fait un de mes favoris. Demain j’ai plus de réserve. De ses mots, le Tour a été très éprouvant et la période de surcompensation de forme qui apparait quelques jours après le Tour pourrait être passée, ou du moins les résultats bien moins conséquents dû à une coupure plus longue. S’il fallait une raison supplémentaire, le temps annoncée demain n’est absolument pas une météo “Alaphilippesque”. Il sera bien évidemment très surveillé, et personne ne voudra le laisser partir ou même rouler avec lui, un peu ce que Van Aert a vécu sur l’épreuve olympique.

INEOS se présente sur cette course avec une très belle équipe avec notamment Bernal, Yates, Martinez et Moscon. Bernal n’a plus couru depuis le 30 mai et la fin du Tour d’Italie, mais s’alignera sur la Vuelta dans 2 semaines. Avant le Giro, il n’avait pas non plus couru pendant 2 mois et était clairement l’homme en forme des deux premières semaines. Cela ne m’étonnerait pas que sa forme soit bonne déjà dès demain. Il possède un excellent punch et réalise d’excellentes performances lorsque la météo est capricieuse. Yates n’avait pas couru depuis LBL et s’est aligné sur la course olympique, où il a pris la 9ème place, dans le groupe des favoris (le seul du groupe de tête qui n’avait pas pris le départ du Tour). Adam est très bon sur des rampes comme celles du Murgil. En 2015, il s’était déjà imposé sur la Clasica. Moscon revient des JO, et on a pu le voir dans le Mikuni Pass qui a des pourcentages proches de ceux du Murgil, il n’a pas pu répondre aux attaques et s’est retrouvé décroché. Peut-être un trop dur pour lui demain, à moins qu’il ne tente d’anticiper la grande bataille.

UAE se présente aussi avec une équipe intéressante et un des grands outsiders en la personne d’Ulissi. Un début de saison gâché par sa maladie cardiaque puis plus tard par le Covid, Diego semble avoir retrouvé la forme. Une excellente 3ème semaine sur le Giro, suivi par un podium au général du Tour de Slovénie (avec une victoire) et récent vainqueur de la settimana ciclistica Italiana (avec deux victoires), l’italien est sans aucun doute un des hommes en forme de cet été. Etonnamment compte tenu de ses capacités, Ulissi n’a jamais performé sur la Clasica. Il faut aussi noter qu’il n’est pas forcément le coureur le plus fiable lorsque les courses excèdent les 200km. Malgré tout, la forme du moment doit en faire un des favoris. 2 autres coureurs qu’il faudra surveiller dans le team UAE : Covi et Ayuso. L’espagnol est l’étoile montante du cyclisme et tout le monde aura les yeux rivés sur lui. Ce sera sa première course WT, et malgré tout son talent je ne suis pas certain qu’on le voit finir sur le podium. L’italien s’est révélé aux yeux de tous sur le Giro en prenant la deuxième place sur l’étape de Montalcino et la 3ème place au sommet du Zoncolan. Il y a de grandes chances que l’équipe soit tournée autour d’Ulissi, mais les deux jeunes pourraient pourquoi pas avoir carte blanche pour tenter leur chance dans le final. A noter que Covi n’est pas le plus lent au sprint, si jamais il était dans un groupe qui venait à se jouer les places sur le podium.

La Bahrain pourra compter sur Landa, de retour après sa chute sur le Giro, Mohoric qui a réalisé un Tour de très haut niveau et Padun, qui n’a pas semblé confirmer sa grande forme du Dauphiné lors de la Settimana Italiana. Matej est peut-être la meilleure chance de la Bahrain. Un de ceux qui a fait le Tour sans les JO, mais qui a produit énormément d’efforts sur ce Tour. Si la forme est identique, ou du moins s’il a géré correctement son après Tour, et qu’on lui laisse un peu de marge (car il aura besoin d’anticiper) il pourrait être très dur de le revoir ! Je ne crois pas vraiment en Landa qui pourrait être là plus en préparation de la Vuelta que pour jouer la victoire.

Bora aussi aura une équipe pour jouer les premiers rôles, du moins sur le papier, mais avec Kelderman et Konrad qui ont fait l’enchaînement Tour – JO, je suis sceptique. A noter que Konrad a en plus pris part au contre-la-montre il y a 3 jours seulement. Dans l’équipe, je me tournerait plutôt vers Fabbro et Aleotti pour pourquoi pas dynamiter la course. Alors que Matteo réalise une saison relativement discrète, Aleotti commence à faire parler de lui. La forme est là pour Giovanni au mois de Juillet : vainqueur du Sibiu Tour et 3ème de la Settimana Italiana.

MES CHOIX

  • Bernal @ 7.5 (0.4%)
  • Ulissi @ 18 (0.25%)
  • A. Yates @ 13 (0.25%)
  • Covi T3 @ 25 (0.1%)
  • Aleotti T3 @ 40 (0.1%)

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