Cinq côtes et cols répertoriés sur cette étape accidentée, avec près de 2 900m de dénivelé positif. A la vue de la répartition des difficultés, il y a fort à parier que cette journée soit ciblée par les baroudeurs au profil plutôt puncheurs !
LE PARCOURS
La première heure de course promet une nouvelle fois d’être rapide. l’absence de difficulté avant le kilomètre 47 rendra difficile la formation d’une échappée, à moins que le peloton ne laisse filler immédiatement. Il y aura bien quelques petites côtes le long des 50 premiers kilomètres, mais pas certains qu’elles soient suffisantes pour permettre la sélection sans la bénédiction préalable du peloton.

Première difficulté répertoriée de la journée, le col du Bac se trouvera après 47km de course. Si l’échappée ne s’est pas encore dessinée elle pourrait partir ici. Pas très longue et pas excessivement pentu, les coureurs auront plus d’une heure de course dans les jambes, ce qui pourrait faire abandonner la chasse et permettre à l’échappée de partir.
Après une courte descente et une vingtaine de kilomètres de plat, la route s’élèvera progressivement pour atteindre le pied de la seconde difficulté répertoriée du jour.

Le col de Montségur est court mais pentu, notamment au pied et au sommet avec des portions à plus de 9% de moyenne. Le sommet sera un peu loin de l’arrivée cependant, à un peu moins de 100km.
Suivra une descente de 8 kilomètres avec quelques virages en épingle, qui déboucheront sur une portion de faux-plat descendant jusqu’au pied de la troisième difficulté de répertoriée de la journée.

Quelques forts pourcentages entre les kilomètres 2 et 4, avant de retrouver des pourcentages bien plus roulant sur les 3 derniers kilomètres. Sommet à 74 kilomètres de l’arrivée.

Courtes difficulté répertoriée mais très pentue en son pied, avec les 500 premiers mètres à près de 14% ! La pente se radoucie au fur et à mesure que les coureurs approchent du sommet. Le sommet sera placé à un peu moins de 60km de l’arrivée.
Après une portion de faux-plat au sommet, les coureurs entameront la descente de la côte de Galinagues. 7km de descente sur une route très étroite suivis de 10km de faux plat descendant jusqu’au pied d’une côte non répertoriée (3.3km à 3.6%). Une nouvelle portion en faux plat descendant mènera les coureurs jusqu’au pied de la dernière ascension de la journée.

Les 2 500 premiers mètres seront très pentus avec des portions à lus de 10% de moyenne. Les deux derniers kilomètres seront eux plus roulant. Il restera 17 kilomètres à parcourir après sommet, dont la grande majorité en descente. Attention cependant, la descente sera très roulante, il faudra pédaler car la pente ne sera que de 3%. Les 6 derniers kilomètres ressemblent même plus à un faux plat descendant qu’à une descente.
METEO
Une nouvelle journée ensoleillée sur le Tour avec des températures qui vont avoisiner les 30°.
Si le départ de l’étape devrait être musclé à cause de la bataille pour l’échappée qui pourrait être longue, le vent aidera en poussant les coureurs dans le dos sur les 37 premiers kilomètres de course. Vent de côté par la suite jusqu’au pied de la première ascension de la journée qui se fera vent de dos.
Le vent tournera par la suite, en provenance du Nord-Ouest. Information qui a son importance car les ascensions de la Croix des Morts et de Galinagues se feront vent de dos, tandis que la Côte de Saint Louis sera vent de face (ainsi que sa descente très roulante vers Quillan). Le vent soufflera aux alentours de 15km/h, et en sachant qu’une bonne partie de l’ascension finale est découverte, il pourrait être intéressant de faire la sélection dans l’avant dernière montée, sortir dans Saint-Louis pourrait s’avérer plus difficile que prévu.
LES PRETENDANTS
Tout porte à croire que les échappés se joueront la victoire demain : une étape trop sélective pour les purs sprinters, et probablement pas assez pour le top 10 du classement général. Les coureurs et directeurs sportifs en sont conscient, et absolument personne ne voudra louper la bonne. Il faut certainement s’attendre à d’innombrables relances sur le début de l’étape avant que le bon coup ne parte.
S’il y a peu de chances que l’échappée reste soudée du début à la fin, la question est de savoir quel type de coureur arrivera à créer une seconde sélection. Certains moins bons grimpeurs voudront à tout prix prendre de l’avance pour éviter de se faire décrocher dans les forts pourcentages de Saint Louis. Le vent favorable pourrait les inciter à créer la différence et une seconde sélection d’un peu plus loin, pourquoi pas aux alentours de la côte de Galinagues.
Une fois dans la dernière ascension, le vent de face dans Saint Louis sera lui une bénédiction pour les hommes moins à l’aise quand la route s’élève, car cela devrait diminuer les attaques et leur violence, leur donnant une chance supplémentaire d’accrocher les roues dans les forts pourcentages jusqu’à ce que la route soit plus roulante sur les deux derniers kilomètres.
A la vue du profil de l’étape, 2 noms semblent se détacher particulièrement : Van Aert et Alaphilippe. Un parcours taillé pour ces 2 hommes, et les voir à l’avant serait tout sauf étonnant ! Cependant, leurs compagnons d’échappée ne verront pas d’un bon œil de les avoirs à leurs côtés, et il y a fort à parier que lorsque les attaques fuseront dans le final se soit vers eux qu’on se retourne pour couvrir ces dites attaques. Il ne fait plus de doute que la forme de Van Aert est revenu, sa démonstration dans le Ventoux était incroyable. La vraie question est de savoir si à partir de maintenant il ne lui sera pas demandé de rester aux côtés de Vingegaard pour lui éviter tout soucis et l’aider à décrocher un podium sur le Tour. Pour Alaphilippe, il ne fait aucun doute que lui aura toute la liberté qu’il désire. Cependant, sur les 3 derniers jours de course, il aura passé 2 jours en échappée et il a énormément roulé hier vent de face pour protéger Cavendish. Autant de forces qui pourraient lui manquer dans le moment décisif demain. De plus, l’étape de dimanche arrivant chez lui en Andorre, ne voudra t-il pas se réserver pour tenter sa chance “à la maison” (même si l’étape lui convient beaucoup moins) ?
Etre en surnombre demain ne pourra être qu’un avantage, et peut-être la clef de la victoire ! Un peu à l’image de la victoire de Cavagna sur les championnats de France, Quick Step serait bien inspirée de mettre un second homme à l’avant. Tous les yeux ou presque seront tournés vers Alaphilippe, laissant plus de marge à son équipier, et surtout permettant à Julian de ne pas prendre de relais derrière. Qui de mieux dans cette entreprise que Kasper Asgreen ? Le danois est sur une saison d’exception et semble grimper mieux que jamais. Déjà présent dans l’échappée 5 étoiles du Creusot, où il a pris la 5ème place, on l’a vu très enclin à vouloir prendre l’échappée sur la 13ème étape.
La Bahrain va aussi disposer de plusieurs options demain, notamment Mohoric, Teuns et Colbrelli. Les deux premiers cités ont déjà une victoire à leur actif sur ce Tour, ce qui n’est pas le cas de Colbrelli. le champion d’Italie est dans la forme de sa vie, et je pense que l’étape de demain est dans ses cordes. Il suffit de voir comment il grimpe depuis le Tour de Romandie pour se rendre compte du pas qu’il a franchit dans les ascensions. Le vent de face dans la dernière ascension est une bonne nouvelle pour les coureurs comme Sonny, qui ne sont pas des grimpeurs et qui ne pourront pas suivre toutes les attaques dans les côtes. La Bahrain pourrait envoyer au moins deux hommes à l’avant, ne jouant pas le général mais jouant en plus le classement par équipe.
Dans la même veine que Colbrelli, on se doit bien évidemment de citer Matthews et Cort Nielsen. Matthews et Colbrelli devront absolument sortir pour tenter de marquer des gros points au classement du maillot vert. Cort devrait être plus libre demain de jouer sa carte. Il grimpe très bien et est surtout très rapide en cas d’arrivée en petit groupe au sprint. EF a Uran encore placé au général, enverront-ils plusieurs hommes à l’avant ? Valgren ou Higuita pourraient sortir avec Magnus. Ces courtes ascensions punchy conviennent très bien aux qualités d’Higuita, qui possède de plus un très bon sprint.
Astana va aussi disposer de 2 cartes demain capable de bien grimper et aussi rapide au sprint : Aranburu et Fraile. Si Aranburu n’est pas le coureur le plus fiable dans sa prise de décision, Fraile à maintes fois prouvé être un coureur sur qui il faut compter. Dernièr exemple en date, sa victoire sur les championnats d’Espagne.
MES CHOIX
Pour demain, j’imagine une échappée assez conséquente composée d’hommes aux profils différents. Selon moi, il faut partir sur des hommes dont l’équipe peut envoyer au moins deux hommes à l’avant, l’aspect tactique sera très important. Un capable de très bien grimper, un autre pour attaquer de plus loin et forcer les plus forts du groupe à couvrir les attaques. Il faut aussi bien évidemment que les jambes répondent pour finir le travail ! On a pu le voir au Creusot ou à Nîmes, ce n’est pas celui qui sur le papier est le meilleur qui s’impose forcément !
- Asgreen @ 25 (0.2%)
- Mohoric @ 17 (0.2%)
- Colbrelli @ 20 (0.15%)
- Valgren @ 32 (0.15%)
- Fraile @ 23 (0.15%)