Une étape courte, 160 kilomètres mais 3 400m de dénivelé positif. La sixième étape sera aussi l’occasion de la première arrivée au sommet de ce Giro.
LE PARCOURS
Une étape à travers les Apennins avec 3 ascensions répertoriées au programme. Dès le départ, une côte de 2 kilomètres à 7.5% de moyenne pourrait être l’occasion pour les puncheurs et grimpeurs de tenter l’échappée. De manière générale, les 70 premiers kilomètres de l’étape seront vallonnés avec 6 côtes non répertoriées, ce qui peut être à l’avantage des échappés si aucune équipe ne prend réellement la chasse à sa charge.

Au kilomètre 78 débutera la première ascension répertoriée de la journée : Forca di Gualdo (10.4km à 7.4%). La difficulté de ce col réside dans sa longueur mais aussi dans le fait qu’il est très irrégulier. De nombreuses relances et des portions supérieures à 10% dans sa première partie.
Le sommet se situe à 70km de l’arrivée, trop loin pour espérer voir une équipe durcir la course à ce moment-là ?
Après une courte descente de 2 kilomètres, la route s’élèvera brièvement sur 1 kilomètre à 7% de moyenne. Une fois le village de Castelluccio franchi, une nouvelle courte descente emmènera le peloton au pied de la seconde ascension répertoriée de la journée.

L’ascension de Forca di Presta n’est ni longue ni très pentue.
Après la bascule en haut de la Forca di Presta, les coureurs entameront une très longue descente de près de 16 kilomètres, suivie par une portion de faux-plat descendant de près de 30 kilomètres. La descente affiche de beaux pourcentages mais aussi des virages assez techniques aux abords du village de Pretare, virages auxquels il faudra prêter attention.

L’ascension finale sera longue de 15.5 kilomètres. Les 10 premiers kilomètres seront assez roulant avec des pourcentages moyens sous les 6%. Les 5 derniers kilomètres seront eux plus pentus avec une moyenne de 7.6%
Les pourcentages ne me semblent pas assez important pour créer de gros écarts entre les leaders, en revanche si le col est montée à bloc dès le pied, un écrémage par l’arrière aura lieu, pour sûr.
METEO
Demain, comme depuis le début de la semaine, la pluie pourrait faire son apparition probablement en fin d’après-midi. Concernant le vent, il soufflera en majeure partie en provenance du Sud-Ouest, ce qui signifie 2 choses importantes. Premièrement, il sera défavorable (vent de face et de 3/4) au moins sur les 80 premiers kilomètres. Une mauvaise nouvelle pour les échappés si le groupe n’est pas assez conséquent. Deuxièmement, le montée finale se fera elle aussi avec un vent en majorité de 3/4 face – face, ce qui ne favorisera pas les attaques, ou tout du moins les retardera.

LES PRETENDANTS
A quel type de course allons nous assister demain ? Verrons-nous un scénario comme la 4ème étape ou un très gros groupe s’était extrait du peloton et la moitié d’entre eux avaient finalement réussi à résister au retour des leaders dans la dernière ascension ? Ou bien certaines équipes contrôleront l’échappée pour éviter qu’un trop gros groupe / des hommes trop dangereux ne prennent le large ?
ISUN devrait être l’équipe la plus motivée à contrôler pour permettre à De Marchi de garder le maillot rose le plus longtemps possible. Problème, s’ils ne reçoivent pas de soutien, il leur sera très difficile de contrôler les échappés. Une autre solution consisterait à envoyer De Marchi à l’avant pour forcer les autres à rouler. Si cela est le cas, peu de chance qu’on laisse énormément de temps à l’échappée. Astana et Deceuninck ont montré une volonté lors de la quatrième étape de ramener le peloton dans le final, l’écart chutant drastiquement. Un signe qu’ils voulaient prendre le maillot respectivement avec Vlasov et Evenepoel ?
Avec les pertes de Sivakov et Landa, très peu probable de voir INEOS et Bahrain se mêler à la chasse aux échappés. Si INEOS devrait garder tous ses coureurs auprès de Bernal, Bahrain pourrait envoyer un de ses grimpeurs à l’avant pour s’ôter le poids de la chasse.
On l’a vu, le vent sera majoritairement défavorable demain, et si une échappée doit se jouer la gagne, il faudra qu’elle soit conséquente. Tout dépendra du filtrage initial. Une nouvelle échappée de 15/20 coureurs, et ils auront toutes les chances d’aller au bout, surtout si de bons grimpeurs sont à l’avant.
De nombreux coureurs ont commencé à perdre du temps justement dans cette optique. Mollema est déjà à 14 minutes, il est venu ici à la recherche de victoire d’étape, et demain sera une grande occasion pour lui.
Il en va de même pour Vanhoucke, lui à plus de 25 minutes. Très bon grimpeur capable de rivaliser avec les meilleurs, son retard lui permettra de prendre le large. La montée finale de demain lui convient très bien !
Cepeda, que beaucoup ont découvert sur les routes du Tour des Alpes, est à 16 minutes. Possible de le voir sortir demain. Je n’ai pas trop de références concernant Cepeda sur des montées d’une quarantaine de minutes, mais de ce qu’il a montré dernièrement, je pense qu’il est capable d’encaisser.
Enfin, Mäder me semble aussi être une bonne option. Ses qualités de grimpeur ne sont plus à démontrer. Sur une montée assez semblable à La Colmiane (dans la longueur et les pourcentages) où il prend la deuxième place, Gino pourrait avoir son mot à dire au sein de l’échappée ! A seulement 4 minutes au général, il ne devrait cependant pas être vu comme une réelle menace.
Je n’exclu absolument pas que les favoris puissent se jouer la victoire. Encore une fois, tout dépendra de la composition de l’échappée (en terme de nombre de coureurs). Si ISUN arrive à filtrer et maintenir un écart convenable, ils pourraient recevoir le soutien d’autres équipes.
Si les favoris venaient à reprendre les échappées dans les derniers kilomètres, il est fort probable qu’ils attendent les derniers kilomètres pour vraiment attaquer, à cause du vent de face. Ce vent rend donc un “sprint” en petit comité possible.
J’ai plus que des doutes sur la forme d’Almeida et je ne suis pas certain qu’il arrive avec les meilleurs demain.
Ciccone est en bonne forme, il peut de nouveau attaquer comme attendre le sprint. Sa pointe de vitesse en côte le place très certainement parmi les plus rapides des leaders.
Bernal a lui aussi semblé en excellente forme sur la quatrième étape, remportant le sprint des favoris devant Ciccone.
Bilbao n’a pas pu accrocher le bon wagon mardi, qu’en sera t-il demain ? S’il est dans le groupe des favoris pour la gagne, sa vitesse sera un réel avantage. Même constat pour Yates.
Au sommet, il faudra bien sur compter sur des hommes comme Carthy, Yates, Evenepoel ou encore Formolo. Mais en cas de sprint, ils sont probablement moins rapide que les 4 cités ci-dessus.
MES CHOIX
Pour le scenario échappée, je reste sur les 4 choix évoqués ci-dessus qui me semblent tout indiqués pour cette étape : Mollema, Vanhoucke, Cepeda et Mäder.
L’étape est courte, le vent est défavorable, pas sûr que les échappés aient beaucoup de marge. Je tente des coups échappés car les chances sont grandes, mais ma conviction est que les leaders se joueront la victoire, ou tout du moins qu’ils rattraperont une bonne partie des fuyards pour pouvoir se jouer le podium. Si un de ces 4 choix est à l’avant, il pourrait avoir les capacités de résister.
Pour le scenario favori, je partirai sur Ciccone. Un de ceux qui est le plus en forme sur ce début de Giro. Déjà deux fois à l’attaque, il fini parmi les meilleurs mardi. Ses qualités de grimpeur alliés à sa vitesse en feront un prétendant sérieux. Et si l’échappée n’est pas revu dans son intégralité, pourquoi pas une place sur le podium pour Giulio ?
- Ciccone @ 20 (0.25%)
- Mollema @ 15 (0.2%)
- Vanhoucke @ 23 (0.15%)
- Cepeda @ 26 (0.15%)
- Mäder @ 35 (0.1%)