Peu de difficultés sur ce parcours de 190km entre Biella et Canale, toujours dans le Piémont. Mais le placement de ces dites difficultés va rendre la course plus ouverte que prévue concernant le scénario.
LE PARCOURS
Très peu de choses à relever sur les 115 premiers kilomètres de course, plats en grande majorité. Ce qui ne sera pas le cas des 75 derniers kilomètres qui verront s’enchaîner plusieurs côtes qui viendront mettre à mal les jambes des sprinters.

La montée de Piancanelli débute à près de 75 kilomètres de l’arrivée. 9 kilomètres à 4.1%, mais comme on le voit sur le graphique, les 3 premiers kilomètres sont vraiment faibles. L’ascension se fait sur des routes très étroites tout du long, rendant un replacement difficile pendant l’ascension si le rythme est soutenu.
Attention à la descente qui se fera elle aussi sur des routes étroites et potentiellement trempées, la météo annonçant de la pluie tout l’après-midi, avec des portions assez techniques dans le final .



Au kilomètre 140 débutera l’ascension de Castino, 5km à 5%. La côte sera suivie d’une courte descente de 4 kilomètres, sans réelles difficultés, avant d’entamer directement la troisième ascension répertoriée de la journée.

L’ascension vers Manera est longue de 5.4km à 5.4% de moyenne, avec des pourcentages moyens supérieurs à 6% dès le pied. La descente sera plus longue que la précédente et comporte quelques virages techniques dans sa partie centrale. Attention une nouvelle fois en cas de pluie.

Après une portion descendante de près de 18km, le peloton se présentera au pied d’une ascension non répertoriée en haut de laquelle seront distribuées les secondes de bonifications de l’étape.

2.6 kilomètres d’ascension à 7.1% de moyenne avec une route qui va se rétrécir lors de l’entrée dans Guarene. Les derniers hectomètres seront les plus violents avec des pourcentages à 15% juste avant la sortie du village. Il est fort probable de voir les prétendants au GC se disputer les bonifications à Guarene, forçant d’autant plus le rythme de l’ascension. Cela pourrait être fatal à beaucoup de sprinters. Il restera 15 kilomètres au sommet.
Une dernière occasion s’offrira aux attaquants au cas où certains sprinters soient encore présent dans le peloton. A 6 kilomètres de l’arrivée, une bosse de 600m à 7% de moyenne sur une route étroite se présentera face au peloton. Courte mais violente, sa proximité de l’arrivée pourrait permettre un potentiel coup gagnant.

Les 6 derniers kilomètres seront rapides car en faux-plat descendant, mais de nombreux obstacles se trouvent dans les derniers kilomètres.

Un premier rond-point à 3.9km de l’arrivée, à prendre par la droite.

Un second rond-point à 2.4km de l’arrivée qu’il faudra cette fois prendre par la gauche.

A 1.5km de l’arrivée, un troisième rond-point viendra désorganiser le peloton, ou ce qu’il en reste. Si les 2 côtés sont ouverts, le gauche est à privilégier absolument. Si seul le côté gauche est ouvert, le rétrécissement engendré causera beaucoup de problèmes aux plus mal placés.
Aux 800 et 700 mètres, 2 virages assez serrés vont s’enchaîner dans Canale, causant de sérieux problème de placement en cas d’arrivée en sprint réduit.



Aux 400m, un dernier enchaînement droite-gauche avec un rétrécissement de la route dû à un rond-point attendra les coureurs. Les derniers kilomètres seront très difficiles en cas d’arrivée en groupe, même réduit.
METEO
Comme évoqué plus haut, de la pluie est attendue tout l’après-midi, rendant le parcours beaucoup plus compliqué et dangereux, en grande partie dans les descentes mais aussi dans le final technique. Le vent devrait souffler en provenance du Sud-Est dans le final, aux alentours de 10km/h, favorable sur les premières et dernières rampes de l’ascension de Guarene qui pourrait être rapide, d’autant qu’il y aura les bonifications au sommet. Le vent sera favorable de manière générale sur les 15 derniers kilomètres sauf dans les 500 derniers mètres, pour le sprint jusqu’à l’arrivée.
LES PRETENDANTS
Est-ce que l’enchaînement de côte, et notamment l’ascension de Guarene, sera fatal aux sprinters ? Il est fort possible que certains d’entre eux ne passent pas avec le groupe principal, voire n’essaye pas de s’accrocher : Viviani, Groenewegen, Merlier et Gaviria.
J’ai quelques réserves sur Ewan qui a déjà montré être capable de s’accrocher quand la pente s’élève, notamment lors de son numéro sur Milan- Sanremo. Qu’en sera t-il demain ? Je pense qu’il préfèrerait attendre de nouveau une étape mieux adaptée à un sprint, d’autant plus que le conditions météo risquent de rendre le final dantesque.
J’ai aussi quelques questions sur Nizzolo. En forme, l’italien devrait être en mesure de rester au sein du groupe de tête et de basculer pour tenter la gagne, malgré le temps. Qu’en sera t-il demain ? Une seule victoire cette année, mais une belle deuxième place lors du dantesque Gand-Wevelgem du sprint d’ouverture du Giro. Il semble répondre présent, et avec l’étape de demain difficile pour nombre de sprinters, Nizzolo devra tout faire pour s’accrocher, c’est une réelle chance de victoire pour lui.
Le grand favori de demain se nomme Peter Sagan. Sur le tour de Romandie, il a montré être en forme avec une victoire et une troisième place lors de l’étape où des pluies diluviennes se sont abattues sur le peloton, en ayant réussi à rester dans le groupe des leaders dans la dernière ascension. Demain sera pour Peter une occasion en or de glaner des points pour le Ciclamino, il ne peut pas passer à côté.
Bevin aurait pu être un très sérieux prétendant pour la 3ème étape. Il a malheureusement dû quitter la Romandie pour cause de maladie, et à la vu de son contre-la-montre, exercice dans lequel il est généralement bon, il ne semble pas totalement remis. Les conditions de demain ne seront pas pour l’aider s’il n’est déjà pas au mieux.
D’autres hommes rapides seront probablement encore présent dans le groupe de tête, si personne n’a réussi à en sortir. Je pense en particulier à Vendrame et Ulissi. Si Sagan et Nizzolo ne sont eux-même plus là dans le final, les 2 italiens pourraient avoir leur mot à dire en petit comité.
Un sprint en comité réduit n’est pas gravé dans le marbre demain, on l’a vu, le final se prête aux attaques. On peut nommer des hommes qu’on a vu dernièrement en forme attaquer sans être revu par le peloton : Moscon sur le Tour des Alpes et Soler sur le Tour de Romandie notamment.
MES CHOIX
Je pense que certains sprinters réussiront à rester dans le groupe de tête et que nous assisterons à un sprint réduit. Si Sagan apparaît comme le favori logique, je pense que Nizzolo a les capacités de rester à son contact. En cas de sprint entre les 2, l’italien a toutes ses chances et pourrait décrocher sa première victoire sur le Giro. Il faudra avant ça braver le temps et les côtes ! Si je devais couvrir Nizzolo, ce serait avec Sagan bien entendu
- Nizzolo @ 9 (0.25%)