La deuxième étape sera courte, à peine plus de 120 kilomètres, mais l’étape ne sera pas de tout repos ! 2 900m de dénivelé positif répartis en majorité sur les 70 derniers kilomètres de course.
LE PARCOURS
Pas de difficultés notable sur les 50 premiers kilomètres de course avant d’arriver à la première difficulté de la journée, la montée du village de Arzl im Pitztal.

Un peu moins de 4 kilomètres à plus de 8% de moyenne, de quoi commencer à réaliser une première sélection parmi les domestiques les moins en forme. Car cette ascension est la première d’une série de 4 qui s’enchaîneront dans les 70 derniers kilomètres. Après la courte descente qui suivra, le peloton abordera directement le premier col répertorié de la journée.

Première ascension du Piller Sattel, par son versant le plus “simple” de la journée, car les coureurs devront le gravir une seconde fois. 9 kilomètres à 6.2% de moyenne, avec un replat à 3 kilomètres du sommet. Assez roulant sur ses 4 premiers kilomètres, la pente se fera plus raide avant la portion de replat. Le final sera lui plus dur, les 2 500 derniers mètres affichant 8.3% de moyenne, avec une grosse portion au-delà des 10%. Le sommet se situera à 46km de l’arrivée.
Un mot sur la descente. La route ne sera vraiment pas large dans la première partie de la descente. Plus large sur la fin mais aussi plus technique avec notamment 4 virages en épingle sur les 4 derniers kilomètres de la descente. La descente sera suivie d’une portion de 7 kilomètres de plat avant la deuxième ascension de ce col.



Seconde et dernière ascension du Piller Sattel, et cette fois pas (ou très peu) de plat pour se refaire ! Une ascension de longueur moyenne avec de violents pourcentages, avoisinant parfois les 20% ! Avec un sommet placé à 22km de l’arrivée, cela pourrait refroidir les ardeurs de certains, mais comment et à quel rythme ce col sera t-il abordé ? Les coureurs emprunteront une nouvelle fois la descente mentionnée plus haut. Il restera encore une ascension derrière, qui, bien que moins difficile sur le papier, pourrait permettre quelques coups.

Voici à quoi vont ressembler les 10 derniers kilomètres, avec une portion assez violente aux 5 000 mètres, et près d’un kilomètre à 10%. Les 3 500 derniers mètres seront relativement plat dans l’ensemble.
METEO
Encore une fois, il va faire froid demain, et de la neige serait même attendue en fin de journée, probablement après la fin de la course. Comme c’était le cas hier, un vent quasi inexistant qui ne devrait pas trop influer sur la course, si ce n’est que le vent sera favorable dans la dernière montée et les 5 derniers kilomètres, un avantage pour les attaquants !
LES PRETENDANTS
Est-ce que la deuxième étape sera l’occasion de voir les prétendants au général s’attaquer ? Avec la difficulté de l’avant dernier col et les grosses portions de la dernière montée proche de l’arrivée, c’est une possibilité ! A la vue des 50 premiers kilomètres, je ne laisse que peu de chance à l’échappée, le début sera aisé à contrôler et les excellents grimpeurs pourraient ne pas en être.
Dans la deuxième moitié de course, peu probable de voir des attaques lors de la première ascension du Piller Sattel. Pour sa seconde ascension, la plus difficile, cela dépendra du train de la INEOS. S’ils roulent fort pour asphyxier les autres, peu probable de voir des attaques. Autrement, des hommes pourraient tenter de sortir en haut du col et faire la descente à bloc pour creuser un écart suffisant pour la dernière montée et son fameux kilomètre à 10%. Cette dernière rampe justement peut aussi être le terrain de jeu de certains coureurs désireux d’éviter un sprint réduit entre favoris au classement général.
INEOS ont le nombre avec eux. Sivakov (probable leader), Martinez et Sosa pour les cols. Ils peuvent mener la vie dure aux autres et jouer le surnombre le plus longtemps possible, jusqu’à la dernière côte aux 5 000 mètres. S’ils sont tous les 3 présents dans le final, les coureurs dans le groupe de tête ne pourront pas aller chercher tous les coups. S’il n’en reste qu’un après la deuxième descente du Piller Sattel, ils perdent tout leur avantage.
Yates pour BikeExchange et Vlasov pour Astana ont de très bonnes chances de victoire demain, mais à l’inverse d’INEOS, ils n’auront pas l’avantage du nombre. Il faudra faire sauter les britanniques pour l’emporter. Deux des meilleurs grimpeurs du peloton sur ces pourcentages élevés.
Bilbao était à l’avant aujourd’hui, repris juste avant l’attaque de Moscon. 6ème du dernier Giro, l’espagnol grimpe bien, mais surtout, il possède une bonne pointe de vitesse. S’il est dans le groupe final pour la victoire, un des plus rapide assurément. Encore faut-il que les cols ne soient pas grimpés à un rythme effréné.
On a pu voir Carthy à l’avant dans la dernière côte sur la première étape, et les pourcentages dans le final devraient lui plaire. Il fait parti des coureurs qui voudront éviter une arrivée groupée.
Fabbro a aussi montré le bout de son nez aujourd’hui. Après un excellent Tirreno, l’italien est présent en tant que coleader avec Grossschartner. Et des 2, Fabbro est probablement celui qui à le plus de chance demain, les cols étant peut-être trop violents pour l’autrichien. Très bon grimpeur et descendeur, si les jambes répondent il pourrait attaquer demain.
Le nombre pourrait aider à faire la différence certes, mais pas sûr que les INEOS boys soient les plus en forme, et donc pas sûr de tous les voir dans le final. Pour demain, je me dirigerai plutôt sur 3 hommes en particulier : Yates, Vlasov et Fabbro. Rien de bien innovant sur les 2 premiers qui figurent à raison parmi les favoris de l’étape. Ils devraient performer demain. Pour Fabbro, il pourrait profiter d’un marquage entre les favoris qui ne le verraient pas comme un danger immédiat au GC afin d’attaquer et de décrocher un bon podium, et pourquoi pas mieux.