Vuelta al Pais Vasco – Etape 6 : Ondarroa – Arrate (111.90km)

Sixième et dernière étape du Tour du Pays Basque, l’étape Reine de cette édition 2021. Une étape très courte de 112 kilomètres, mais tout de même 7 côtes répertoriées et près de 3 500m de dénivelé positif ! Ce n’est pas le jour où il faudra avoir une panne de jambes.

LE PARCOURS

Le peloton entrera directement dans le vif du sujet au départ de la course avec la première côte répertoriée de la journée. 2 400 mètres à près de 9% de moyenne et des portions à 14% et 15% par endroit. Si les coureurs n’étaient pas au courant, cette première côte servira d’avertissement quant à la journée qui les attend !

Immédiatement après la descente de la première côte, le peloton sera confronté à la seconde difficulté de la journée. La montée d’Elkorrieta est longue de 2.6 kilomètres à 6.7% de moyenne. Des pourcentages moyens moins violents que dans la première, mais tout de même un passage à 13% dans sa partie centrale.

Placée immédiatement dans la foulée de l’Elkorrieta, la côte d’Azurki sera la première des 2 côtes de 1ère catégorie du parcours. Le pied est situé au kilomètre 18, et ce sont 5.4km d’ascension à 7% de moyenne qui attendent les coureurs. On remarque tout de même que la pente aura commencé à s’élever 2.5km auparavant avec des pourcentages entre 6 et 8%. Particulièrement difficile à son pied, la pente se radoucie dans les derniers 1 500 mètres. 7 kilomètres de descente puis 3 kilomètres de plat pour aller chercher la quatrième côte.

Avec ses 9.6 kilomètres de montée, Gorla sera la côte la plus longue de la journée. Difficile dans son début, des replat seront présent au milieu puis en fin d’ascension, permettant d’adoucir la pente. Descente de 7 kilomètre sur une belle 2 fois une voie, mais avec plusieurs virages en épingle à négocier. Suivront 12 kilomètres de plaine avant d’aborder la cinquième difficulté.

5 kilomètres à 9.6% de moyenne, c’est un mur auquel les coureurs auront à faire face ! Des pentes plus douces dans son dernier kilomètre, mais 2.7 kilomètres dans sa partie centrale à plus de 12% de moyenne, avec des portions à 17% ! Au sommet, il restera 43 kilomètres à parcourir. Une descente peu technique mis à part 2 virages en épingle sur la fin de cette descente de 8 kilomètres, puis 7 kilomètres de plaine.

“Seulement” 3.3 kilomètres d’ascension mais à tout de même 7% de moyenne. La route aura commencé à s’élever doucement quelques kilomètres auparavant. Après le sommet, situé à 21 kilomètres de l’arrivée, une courte descente de 4 kilomètres pour enchaîner de côte non répertoriées. la première, longue de 750m à 11% de moyenne, puis la seconde d’un kilomètre à 7.5% de moyenne.

La dernière ascension du jour. 4.5 kilomètres de montée à près de 9% de moyenne, et des pentes maximum aux environs de 13%. les 500 premiers et 500 derniers mètres seront les plus simples, avec une moyenne de 6%. pour tout le reste, bon courage. On se retrouve avec une partie centrale de 3.5 kilomètres à 9.6% de moyenne, un nouveau mur. L’arrivée ne se trouvera pas directement au sommet mais 2.4 kilomètres plus loin. Il y aura 1.4 kilomètre de plat suivi par une descente de 900m jusqu’à la ligne.

LE POINT METEO

De forts risques de pluie tout l’après-midi, encore plus dans la partie finale dans la région d’Eibar. Cela signifie que la route pourrait commencer à être mouillée dès la descente de Gorlua-Elosua et ses quelques virages en épingle. Si tel est le cas, il faudra redoubler de prudence sur la deuxième partie du parcours. Attention aussi à la descente du Krabelin, la route est belle mais de virage en épingle à négocier notamment, rendus plus difficile en cas de pluie.

Concernant le vent, il ne soufflera pas beaucoup demain. moins de 10km/h au départ, et à peine 5km/h à l’arrivée. Vue la force du vent, je ne pense pas qu’il jouera un grand rôle demain.

LES PRETENDANTS

Qui pour contrôler l’échappée ? Jumbo ne semble pas avoir l’équipe pour le faire, et UAE n’a pas d’intérêt à ramener le peloton pour offrir des secondes bonus à Roglic. Malgré tout, Les écarts sont assez resserrés en haut du classement et l’étape étant très courte, si des équipes de leaders décident de mettre en route dès les premières rampes, l’échappée pourrait avoir du mal à prendre du champ. Le plus gros danger pour l’échappée sera très probablement la Movistar, avec eux on ne sait jamais à quoi s’attendre. La Bahrain pourrait aussi être intéressée par les bonifications, Bilbao n’étant qu’à 8 secondes du podium. Le problème pour les équipes ne voulant pas que l’échappée aille au bout, il faudra rouler très tôt, probablement dès la deuxième côte, et il risque de ne pas rester beaucoup d’équipiers dans le final. Et sur une étape comme celle-ci, on veut avoir des équipiers dans le final ! Quoi qu’il en soit, seul un excellent grimpeur aura une chance de s’imposer demain

Quelle sera la tactique de Jumbo demain ? Roglic est à 23 secondes de McNulty, mais je ne pense pas qu’il ai un besoin absolu de prendre les bonifications pour aller lui prendre la première place. Vingegaard est lui 3ème à 28 secondes de McNulty et pourrait servir d’option offensive dans la dernière côte afin de forcer Pogacar et McNulty à couvrir. Ou bien alors il lui sera demandé de protéger Roglic coûte que coûte. Il est fort probable que Roglic soit capable de décrocher McNulty dans la dernière côte, mais l’américain devrait vendre chèrement sa peau et attendre le dernier moment pourrait s’avérer être risqué. A noter que Roglic possède 20 secondes d’avance sur Pogacar.

Côté UAE, l’équipe semble beaucoup plus compétitive. Ils n’ont pas besoin de rouler pour ramener l’échappée demain, le maillot est chez eux et cela évitera d’offrir de potentielles bonifications à Roglic. Quelle sera la stratégie adoptée dans la dernière côte ? C’est là qu’ils devraient se mettre à rouler pour faire sauter les Jumbo un à un avec pour objectif que McNulty et Pogacar soient accompagnés d’au moins un homme le plus loin possible. A ce moment là, 2 solutions : envoyer McNulty à l’attaque pour forcer Roglic à se découvrir et permettre à Pogacar de ne faire que s’asseoir dans sa roue. Jumbo devra être à l’offensive, et la stratégie d’UAE se basera uniquement sur le fait de savoir si McNulty peut ou non rester avec Rogic (Pogacar devrait pouvoir le faire). La deuxième solution, marquer uniquement les attaques de Roglic et Vingegaard. Il est fort probable que dans cette situation, seul Pogacar soit capable d’accrocher la roue de Roglic. Et encore une fois, Pogacar n’aura aucun intérêt à lui prendre des relais tant que McNulty ne prend pas plus de 23 seconde de débours. La position d’UAE peut vite devenir compliquée, si McNulty ne pète pas vraiment, Pogacar ne pourra pas tenter d’attaquer Roglic, et ils risquent de tout perdre. Pas simple !

Les deux slovènes ont montré qu’ils étaient au-dessus du lot lorsque la route s’élève. Seulement, le final pourrait être plus tactique demain et permettre à des hommes plus loin au top 10 (et plus loin !) de sortir dans la dernière côte pour aller chercher une victoire si jamais l’échappée devait être revue.

Quid d’INEOS ? Yates a semblé un ton en dessous, mais n’est pas totalement distancé de la course au podium. Pas sûr qu’on demande à Carapaz de rester avec lui, l’équatorien pourrait bénéficier d’un bon de sortie dans le final !

Un grimpeur qui est apparu en forme sur ces pentes basques infernales, David Gaudu. Le coureur de la FDJ est à 1’52 au général et on pourrait lui laisser un peu de marge. Idem pour Knox et Vansevenant chez Quickstep. Chaves est dans la même situation au général, et on l’a régulièrement vu à l’attaque. Les jambes semblent être bonnes, mais il aurait probablement préféré une ascension finale un peu plus longue que celle qui sera proposée.

A la vue du profil du début d’étape, une échappée de grimpeurs costaud pourrait se former. Si le groupe est assez conséquent, ils pourraient se jouer la gagne, ou tout du moins les plus forts d’entre eux pourraient résister jusqu’au bout au retour des favoris.

Astana a montré toute sa forme et son envie cette semaine. Demain sera l’occasion de frapper un grand coup. J’ai du mal à voir Izagirre et Fuglsang faire quelque chose dans le groupe des favoris. En revanche, un Lutsenko en option offensive me plaît beaucoup !

Cofidis possède deux belles options pour cette étape avec Martin et Herrada. Les deux n’ont quasiment aucune chance dans le groupe des favoris, il faudra tenter de sortir. Cependant, si le jeu tactique entre les leaders prend le dessus dans le final, ils pourraient profiter d’être loin au classement pour que leurs attaques ne soient pas suivie.

Mäder peut aussi être une belle option pour la Bahrain. Il est à 4 minutes au général ce qui le place à mon avis à la limite pour bénéficier d’un bon de sortie. Très bon grimpeur, il pourrait avoir son mot à dire dans la dernière côte. Mais-ce que son équipe l’autorisera à sortir ?

Chez Bora, Buchmann est 7ème et Schachmann 12ème. La journée avec les leaders sera peut-être trop difficile pour Schachmann, probablement pas pour Buchmann. Demain sera peut-être l’occasion de voir le jeune Aleotti se glisser dans l’échappée ?

Enfin, AG2R pourrait tenter d’envoyer Paret-Peintre et O’Connor à l’avant.

MES CHOIX

Je pense que certains rescapés de ce qui composera l’échappée “matinale” auront une chance de se jouer la victoire. Dans ce scenario, ce sont Lustenko et Herrada qui me plaisent le plus. Mäder me plaît aussi, lui qui tourne autour d’une première victoire WT. Mais ne lui sera t-il pas demandé de rester et protéger Bilbao et Landa ? Si jamais les échappées devaient être revus, et que les deux slovènes décident de prendre l’étape, personne ne pourra suivre, mais leurs cotes sont bien trop basses. En revanche, s’ils se regardent un peu, certains pourront en profiter. A ce jeu là, Gaudu a pour moi de belles chances, il tentera à coup sûr si les jambes le permettent !

  • Lutsenko @ 40 (0.1%)
  • Herrada @ 140 (0.05%)
  • Mäder @ 50 (0.1%)
  • Gaudu @ 20 (0.1%)

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