Ce lundi 22 mars marquera le début de la 100ème édition du Tour de Catalogne. Absent du calendrier World Tour la saison dernière à cause du Covid, la course par étape fait son grand retour cette année.
La première étape affichera directement la couleur d’une semaine qui ne s’annonce pas de tout repos ! Une longue boucle avec un départ et une arrivée à Calella, comme d’accoutumée depuis 2012.
LE PARCOURS
Les 75 premiers kilomètres de la course ne devraient pas poser trop de problèmes au peloton, avec seulement quelques bosses réparties dans cette portion. Les choses se compliqueront par la suite, les trois côtes répertoriées au programme de la journée se trouvant dans les 100 derniers kilomètres.
La première de ces 3 difficultés sera le Port de Les Guilleries (3.9km à 3.9%). Mais, en se penchant un peu plus sur le profil, on s’aperçoit que la réalité sera toute autre.

Au sortir du village d’Anglès, au kilomètre 75, la route va s’élever légèrement mais sans interruption pendant plus de 29 kilomètres. Les pourcentages moyens excèderont peu les 4% sauf à deux endroits: entre le 10ème et 15ème kilomètre de la côte, puis sur les 3 derniers kilomètres.

La portion difficile de ce col se trouve au début de l’ascension avec notamment 2 kilomètres à près de 8% de moyenne. Derrière, 5 kilomètres avec peu de dénivelé voire de la descente, avant de finir sur des pentes entre 4 et 6%. Le sommet est placé à 55km de l’arrivée, il pourra donc être monté à une vitesse modérée permettant aux sprinters de passer sans encombres, et sans perdre trop de temps sur les échappés.

La dernière côte, classique de cette première étape du Tour de Catalogne. Les 2 derniers kilomètres à 5 et 6% de moyenne. Le sommet se trouvera à 16.5km de l’arrivée.
SPRINT OU ECHAPPEE ?
La dernière fois que le Pla de les Ardenes était à l’affiche de la première étape du Tour de Catalogne, c’était lors de l’édition 2016. Cette année là, avec le Coll Formic à la place du port de Santa Fe del Montseny, le profil était très proche de celui que nous aurons demain. Le peloton était arrivé groupé dans Calella et Bouhanni s’était imposé assez facilement au sprint. A l’inverse, lors de l’édition 2019, De Gendt était allé s’imposer en solitaire sur cette même première étape dont le profil des 50 derniers kilomètres est lui aussi assez ressemblant.
Les scenari sprint massif et échappée sont, de mon point de vue, tout aussi crédible l’un que l’autre. Et, comme bien souvent, ce sera le peloton qui décidera au final du sort de l’échappée.
Le départ de l’étape de 2019 était plus propice à une échappée de costaud avec une côte dès le dixième kilomètre, rendant la chasse des équipes de sprinters difficile à mettre en place. Les 60 premiers kilomètres de l’étape de 2016 étaient beaucoup plus proche de ceux que nous auront demain. Le début d’étape va permettre de s’assurer qu’une échappée pas trop dangereuse sorte, tout en la gardant sous contrôle pour éviter que l’écart ne grimpe trop.
A noter que le vent ne sera pas favorable à des échappées sur la deuxième partie de l’étape, et ce jusque dans les 5 derniers kilomètres. Si on prend comme référence les 2 autres éditions citées ci-dessus, ainsi que le vent, j’aurais tendance à pencher en faveur d’une arrivée au sprint sur cette première étape.
LES PRETENDANTS
Le profil du début d’étape me laisse penser qu’il sera aisé pour les équipes de sprinters qui le souhaitent de filtrer l’échappée et de la maintenir à distance raisonnable pour s’assurer un sprint à l’arrivée. La BORA notamment pourrait rouler dans cette optique pour Sagan. Il semblait juste sur Tirreno mais a balayé les doutes sur Milan Sanremo. Il sera l’homme à battre au sprint demain. BORA compte aussi le jeune et rapide Meeus dans ses rangs, mais je pense que Sagan sera leur carte, sauf imprévu.
Daryl Impey est un habitué des top 10 sur cette étape, 3 lors des 4 dernières éditions, dont un podium. Le plateau de sprinter n’étant pas très fourni, il peut tout à fait viser un podium demain en cas d’arrivée au sprint.
Chez UAE, l’équipe sera articulée autour de McNulty et Hirschi pour le général, mais ils emmènent aussi Molano avec eux. Très rapide au sprint, le colombien encaisse bien les côtes, et celles de demain ne devraient pas être trop pour lui. Problème, peu de jours de course (3) depuis février. Qu’en est-il de son état de forme?
Venturini peut lui aussi espérer un podium demain. Moins rapide qu’un Sagan et probablement Molano, la victoire sera compliquée à décrocher.
Pour le scenario échappée, ça peut ressembler à une vraie loterie ! Cavagna et De Gendt premièrement, mais peut-être se préserveront ils pour l’ITT de mardi ? Pour Cavagna, je pense que ce sera le cas.
LL Sanchez, Mohoric et dans une moindre mesure Rui Costa semblent aussi être de sérieux prétendant à une échappée sur ce genre d’étape. Tout comme Brambilla pour la Trek qui sort d’un week-end monumental. La formation américaine est sans aucun doute LA formation au top de ce début de saison, et le petit italien a remporté le tour du Var à la suite d’une longue échappée. Il aura besoin du soutien de gros rouleurs sur le début d’étape s’il veut sortir.
MES CHOIX
Je vais rester sur ma première intuition et partir sur un scenario sprint pour cette étape. Sagan, s’il a la forme qu’il a affiché sur MSR, est le plus rapide du peloton sur un sprint, il est le grand favori de demain. Pour les places sur le podium, Molano et Impey ne devraient pas en être très loin. Il faudra tout de même surveiller quels sont les hommes qui réussiront à prendre l’échappée. Je prends 2 cotes assez élevées pré-live, qui chuteront grandement en cas d’échappée avec Brambilla et Rui Costa. Si un de ceux que je cite plus haut (ou plusieurs) y sont, alors ils seront très dangereux. Il faudra observer l’attitude la Bora qui décidera si oui ou non l’échappée ira au bout.
- Sagan @ 3.70 (0.6%)
- Brambilla @ 75 (0.1%)
- Rui Costa @ 80 (0.1%)