Paris – Nice – Etape 8 : Le Plan du Var – Levens (93km)

Roglic n’a pas fait de cadeau aujourd’hui. En patron, il est allé chercher sa 3ème victoire sur ce Paris – Nice. J’ai vu beaucoup de gens s’énerver et dire que son comportement était anti-sportif. C’est faux. Roglic a une équipe qui a tout donné pour lui, ce qui n’aurait pas été juste, c’est de jeter à la poubelle le travail de toute la Jumbo pour l’aider à gagner. Roglic est un champion, et quand un champion sent l’odeur de la victoire, il va la chercher. Point.

Dernière étape de ce “Presque Paris – Pas tout à fait Nice”. Celle-ci aussi a dû être modifiée en raison du re-confinement instauré à Nice et sa région pour le week-end. Pas d’arrivée sur la Promenade des Anglais donc cette année.

LE PARCOURS

93km entre le Plan du Var et Levens, l’étape sera encore plus courte que la veille et probablement plus nerveuse aussi. Moins difficile que l’étape prévue originellement, on ne devrait pas assister à un renversement de la course, tout du moins pour la victoire finale que Roglic est quasi assuré de remporter.

Le peloton devra parcourir deux tours et demi d’un parcours de 37 kilomètres, avec une seule côte répertoriée (à gravir trois fois donc) : la côte de Duranus.

Rien de bien extraordinaire ici, un peu moins de 5km à plus de 4%. La partie la plus difficile se trouve au début, et il y a même un léger replat aux 2 000 mètres. Cela me paraît un peu léger pour créer une différence suffisante, même dans le dernier tour où il ne restera que 9km à parcourir après le sommet.

Si la différence ne se fait pas dans cette côte, il restera une dernière occasion pour les puncheurs juste après la descente de la côte de Daranus. A 5km de l’arrivée, une côte d’un kilomètre à 7.5% de moyenne pourrait permettre à certains puncheurs de s’extirper du peloton, ou de l’échappée, pour éviter un sprint. Il ne restera que 4 kilomètres en légère montée par la suite (moins de 3% de moyenne), les 500 derniers mètres seront plat.

Un vent venant du Nord Ouest soufflera demain, entre 20 et 25km/h. La côte de Duranus se fera vent 3/4 dos en majorité. Une partie sur la fin de la descente sera vent de face, mais surtout, la première partie de la montée finale se fera avec un vent de 3/4 face, ce qui n’est pas pour favoriser les attaques. Malgré tout, la zone semble relativement protégée par des arbres.

LES PRETENDANTS

La côte n’est pas très difficile et il ne serait pas surprenant de voir des sprinters la passer correctement pour se jouer la victoire dans le final. Bennett l’a encore montré aujourd’hui, il passe très bien les bosses. Un peu court avant-hier sur un finish de 2km à plus de 5% de moyenne, s’il bascule en bonne position après le kick à 7.5% à 4km de l’arrivée, alors les 4 derniers kilomètres ne présenteront pas de difficultés pour lui, et surtout pas les 500 derniers mètres. Il faut malgré tout remettre cela en contexte. Aujourd’hui il a produit des efforts incroyable dans les côtes qui pèseront certainement lourd dans la balance demain.

Roglic n’est pas à exclure non plus évidemment. Le slovène a faim de victoire et ne fait aucun cadeau. Je ne suis pas persuadé cependant que le final de demain lui convienne et je ne le vois pas attaquer pour se défaire des sprinters.

Astana aura beaucoup tenté avec Lutsenko, sans succès. L’équipe kazakh place tout de même 2 hommes dans le top 4 de l’épreuve, mais difficile d’imaginer bouger au classement demain. Cela ne veut pas dire qu’ils ne tenteront pas d’envoyer quelqu’un à l’avant. La question est : qui de Sanchez ou Fraile prendra le bon coup ?

Si l’étape est rendue trop difficile pour les purs sprinters, alors on peut aussi se tourner vers des hommes ayant une bonne pointe de vitesse et une capacité à bien sprinter. On peut notamment citer Matthews, Laporte, et Trentin. Matthews est probablement le plus rapide des 3.

S’ils ont un bon de sortie accordé par leur équipe, Cavagna et/ou Sénéchal pourrait faire bonne figure dans l’échappée. La vitesse de Sénéchal au sprint n’est plus à prouver, et les 2 compères sont d’excellents rouleurs. Et vu les efforts fournis par Bennett sur la 7ème étape, je ne suis pas sûr qu’on roule pour lui aujourd’hui !

D’après moi, le scénario échappée n’est pas à minimiser ici. Au contraire. Si aucun homme du top 10 n’est présent à l’avant, et si comme on peut le supposer, l’échappée est conséquente, alors il n’y aura pas d’intérêt à chasser.

L’étape n’est pas assez difficile pour reprendre du temps à ses adversaires au classement général, et c’est surtout l’occasion de donner une chance aux équipiers ayant roulé cette semaine pour leurs sprinters. La côte n’est pas violente comme on a pu le voir, et de gros rouleurs peuvent tout à fait en venir à bout sans trop d’encombre. Le problème pourrait venir du kick à 4km et ses 7.5% de moyenne, si un puncheur s’est glissé dans l’échappée, il sera dur à suivre ici.

MES CHOIX

L’étape n’est pas simple à lire. De par son profil et sa longueur, elle risque d’être courue à un rythme soutenu du début à la fin, avec peu de temps de répit. Il va falloir avoir un bon moteur pour encaisser et en avoir encore sous la pédale pour le final. Je pars sur le scénario échappée pour demain. Une échappée que j’imagine conséquente avec une grande partie des équipes représentées, ce qui les déchargera du poids de la chasse. Pour cette raison, j’élimine d’emblée Roglic et Bennett.

Il me semble nécessaire de couvrir Matthews qui peut tout autant prendre l’échappée que gagner sur un sprint du peloton (sauf si Bennett est présent bien entendu). Chez Astana, cette étape convient mieux à Luis Leon Sanchez qu’à Fraile à mon avis. Et pour la Deceuninck, on a vu un Cavagna à l’attaque mais malchanceux. Il va tenter de nouveau et si la (mal)chance ne s’en mêle pas, je suis curieux de voir ce qu’il peut faire !

  • Matthews @ 8 (0.2%)
  • Cavagna @ 20 (0.1%)
  • LL Sanchez @ 27 (0.1%)

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