Tour des Alpes-Maritimes et du Var – Etape 3 : Blausasc – Blausasc (136km)

Comme on pouvait s’y attendre, le final de la deuxième étape était dantesque. Et, comme on pouvait s’y attendre, Woods a confirmé sa belle performance d’hier, prenant par la même occasion le maillot de leader.

Troisième et dernière étape du Tour des Alpes-Maritimes et du Var, probablement la plus difficile. Courte et nerveuse, le peloton devra gravir pas moins de 3 cols répertoriés en 1ère catégorie sur ces 136km ! L’étape Reine du Tour 06-83 est une pure étape de montagne.

L’ETAPE DU JOUR

Bien que « seulement » 3 cols soient répertoriés, les coureurs devront aussi affronter 4 autres côtes pour près de 3 600m de dénivelé positif. Quand on regarde les pourcentages, la journée promet d’être douloureuse !

Dès les premiers kilomètres, le peloton franchira la côte de Berre-les-Alpes (4.5km à 6% de moyenne), puis, immédiatement après la descente, viendra la côte de Coaraze (6km à 5.8% de moyenne). Les 25 premiers kilomètres de l’étape donneront le ton avant même que les choses sérieuses n’aient commencé.

Le Col Saint-Roch (sa partie finale après la portion de Coaraze) est long de 6km et affiche une pente moyenne de plus de 7%. On peut voir sur le graphique que la moyenne est amoindrie par le dernier kilomètre bien moins pentu.

Placé assez loin de l’arrivée, je ne suis pas certain que les grandes manœuvres se mettent en place immédiatement.

Après la descente de 12km qui suit le Col Saint-Roch, les coureurs se verront immédiatement proposer la seconde difficulté répertoriée du jour : le Col de Braus.

Plus long mais légèrement moins pentu que son prédécesseur, il n’en reste pas moins un col difficile s’il est grimpé à vive allure, surtout dans ses 2 derniers tiers.

Une nouvelle descente d’une dizaine de kilomètres, et le peloton abordera la cinquième difficulté de la journée. Le Col de Castillon, long de 6km, affiche des pentes régulières tout du long, aux alentours de 5% – 6% de moyenne. Au sommet il restera encore 50km à parcourir, et le gros morceau de la journée à avaler.

Si ce n’était pas déjà le cas, il y aura du spectacle dans ce col. Mis à part un replat dans sa partie centrale, il offrira des pourcentages entre 6 et 8% constant, avec une portion à 9.5% de moyenne après 2km d’ascension. 25km à parcourir après le passage au sommet, le Col de la Madone est l’endroit parfait pour placer une attaque et tenter de renverser ce Tour. L’ascension sera difficile, mais la descente pourrait l’être encore plus pour des hommes peu en confiance dans cet exercice. Une route très étroite tout du long, et très technique par endroit. Attention aux faux pas !

La descente de la Madone, étroite et technique. Une descente pour spécialistes !

A 11km de l’arrivée, une cote de 1.1km à 7.4% se présentera sur le chemin des coureurs. Cette côte pourrait être une occasion supplémentaire pour qu’un homme tente de s’isoler. Il restera enfin le col de Nice à franchir (2.5km à 4.7%) avant la descente finale de 6km vers la ligne d’arrivée. Les 35 derniers kilomètres seront propices aux attaques, et vu le peu d’écart au classement général, nul doute que beaucoup d’équipes voudront tenter leur chance.

LE RENDEZ-VOUS DES GRIMPEURS

Du fait que les écarts ne soient pas conséquents, je pense que les échappés auront peu de chances de se jouer la victoire à Blausasc. ISUN n’aura pas à prendre en main le lead du peloton, INEOS devrait s’en charger. Et si INEOS s’en charge, c’est une mauvaise nouvelle pour beaucoup de coureurs. En fonction du moment où ils décideront de durcir la course, on pourrait très bien se retrouver avec un peloton très réduit dans la Madone. Tao, Thomas, Dennis, Pidcock, Narvaez et Sivakov, voilà de quoi faire sauter les coureurs les uns après les autres. Sivakov n’est qu’à 13 secondes de la première place, ils rouleront probablement en priorité pour lui. Geoghegan Hart sera un allié de tout premier choix pour le jeune russe

Pour la FDJ, Madouas, Gaudu, Pinot et Molard sont en forme et le podium est à portée de tir. Je les vois vraiment dynamiter la course, et Gaudu tenter sa chance dans le Madone. Contrairement à ce qu’on pouvait penser après ses déclarations, Pinot est bien dans le coup !

Troisième équipe qui devrait se battre pour la victoire au général, Trek. Mollema n’est qu’à 1 seconde de Woods, autant dire rien du tout. Il n’y aura pas de bonifications à l’arrivée, ce qui veut dire que la victoire seule ne suffira pas, il faudra creuser un écart, aussi infime soit-il. Il pourra compter sur l’aide de Brambilla et Ciccone pour tenter d’imposer son rythme, si INEOS les laisse faire (ils ne les laisseront pas faire).

Après avoir totalement loupé le final de la 1ère étape, INEOS place Narvaez sur le podium de la seconde. On a vu Thomas se donner à fond pour aider ses coéquipiers dans la dernière côte, il devrait encore jouer l’équipier demain. Avec l’équipe alignée, ils n’ont plus le droit à l’erreur et doivent aller chercher quelque chose. Ils devraient imposer un rythme infernal, mais est-ce que ce sera suffisant pour éliminer tous les hommes devant Sivakov au classement? Je vois le russe s’imposer dans cette dernière étape. Pour compléter le podium, un Gaudu en très grande forme que son équipe va aider à consolider sa place au général. Ciccone pour un top 3, qui aura brillamment réussi à aider Mollema à finir dans le groupe de tête et à remporter le classement général !

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