La Vuelta a España 2023 – Étape 3 Preview

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Troisième étape et déjà une arrivée au sommet ! Le passage en Andorre marquera le début de la montagne sur cette Vuelta avec l’enchaînement Coll d’Ordino et sa descente assez technique / Arinsal et ses pentes irrégulières passant régulièrement les 10 %. Premier test pour ceux visant le général.


Une étape sans grandes difficultés notable dans les 3 premiers quarts du parcours. Il y aura bien deux côtes sur les 35 premiers kilomètres, mais aucun d’entre elles ne sera répertoriée.

Les coureurs entreront dans le vif du sujet une fois passée la mi-course. La route commencera alors à s’élever progressivement jusqu’à l’entrée en Andorre. 3 kilomètres après le sprint intermédiaire débutera la première des deux ascensions du jour.

COLL D’ORDINO
  • 17.3 km à 5 %
  • Ascension sans très forts pourcentages qui restera aux alentours de la demi-heure
  • Sommet à 21 kilomètres de l’arrivée (bonifications au sommet)

Après le sommet, les coureurs vont entamer la descente sinueuse jusqu’à Ordino, une dizaine de kilomètres plus bas.

Descente vers Ordino

La sortie d’Ordino coïncidera avec le début de la dernière ascension du jour, juge de paix au sommet de laquelle sera jugée l’arrivée.

ARINSAL
  • 8.5 km à 7 %
  • Les 2.5 premiers kilomètres seront les plus simples, la pente y dépassera rarement les 6 %
  • Les 4 derniers kilomètres seront eux bien plus pentus, à près de 9 % de moyenne.

Les températures ne seront jamais bien élevées tout au long de l’étape, mais chuteront au fur et à mesure que les coureurs prendront de l’altitude jusqu’à avoisiner les 10° d’Arinsal.

De la pluie prévue dans la matinée en Andorre, qui devrait avoir cessé au moment où les coureurs arriveront dans la Principauté. Attention tout de même à la descente vers Ordino qui pourrait encore être mouillée.

Le vent sera bien de la partie tout au long de l’étape. Un vent en provenance d’Ouest / Nord-Ouest qui soufflera à environ 20km/h de moyenne, et des rafales annoncées à près de 50km/h dans la dernière partie de course !

Vent défavorable sur la majeure partie du col d’Ordino, ainsi que sur les 5 premiers kilomètres d’Arinsal. La portion la plus pentue (entre 4.6 et 1.6 km de l’arrivée) se fera avec un vent plutôt favorable dont il faudra profiter, avant de retrouver un vent de face jusque dans les 100 derniers mètres.


Avec les temps neutralisés sur la seconde étape, un bon nombre d’homme peut prétendre au maillot rouge demain. La question est de savoir quelle équipe sera prête à contrôler toute la journée avec ce vent de face. J’ai du mal à imaginer Soudal le faire, ni la Jumbo. Pas sûr même que prendre le rouge aussi tôt dans la course ne les intéresse. Pour espérer conserver le maillot rouge, EF doit envoyer des hommes dans l’échappée, je ne pense pas qu’ils choisiront de contrôler dans le peloton. La seule équipe qui pourrait me faire douter est la Movistar, mais si personne ne vient les relayer, je pense qu’ils ne forceront pas.

Dans l’ensemble, si une équipe veut espérer repartir avec la victoire ou le maillot rouge demain, la meilleure solution est de tenter l’échappée. Autrement, il y a de grandes chances que la victoire revienne à un des leaders pour le CG. La seule option qui pourrait me faire douter de l’envie de certains leaders de contrôler est la présence de bonifications. Mais le gain par rapport à l’énergie dépensée au 3e jour de course me parait trop minime. Les grimpeurs auront cependant besoin de soutien pour prendre le bon coup sur le plat avec un vent défavorable.

Les ascensions se feront aussi majoritairement avec un vent de face, mauvaise nouvelle pour ceux qui auraient décider d’attaquer, sauf sur la portion un peu plus favorable dans Arinsal, comme indiqué au-dessus.


L’équipe du maillot rouge. Comme dit plus haut, je ne pense pas les voir contrôler le peloton, cela signerait probablement la perte du maillot si les leaders venaient à se jouer la victoire à Arinsal. Je les imagine plutôt à l’offensive, envoyant plusieurs hommes à l’avant et pourquoi pas Piccolo lui-même. L’étape semble cependant trop difficile pour lui, mais pas forcément pour un homme comme Caicedo qu’on a vu plutôt à son avantage sur les 2 dernières étape de Burgos.

Difficile de mentionner les chances d’une échappée sans mentionner celui qui en était maître encore l’année passée. Sur le Giro, Kämna a voulu se tester en tant que leader au CG, avec une 9e place finale. Bien mais un peu à contre courant du coureur qu’il est, un attaquant. Demain sera une bonne occasion pour lui de courir comme il l’aime. Petite interrogation tout de même sur sa forme, son Tour de Burgos était loin d’être excellent.

Une des révélations du dernier Giro, Zana s’aligne sur cette Vuelta sans ambitions au général. Dans un rôle identique à celui qu’il avait sur le Giro, il est là pour aider Dunbar tout en disposant de liberté sur certaines étapes. Demain sera la première occasion pour l’ancien champion d’Italie. En interview avant la Vuelta, il avait cependant indiqué que bien que sa reprise à l’entraînement et son stage à Livigno s’étaient bien passés, il espérait atteindre sa meilleure forme en seconde partie de Vuelta. Il pourrait par conséquent être encore un peu juste.

Comme je l’ai dit, j’ai un petit doute sur le fait que Movistar veuille contrôler l’étape de demain. Malgré tout, je pense qu’ils resteront “sage” et qu’ils préfèreront envoyer des hommes à l’avant. Guerreiro et Lazkano me semblent tout indiqués pour s’atteler à la tâche. Petit avantage à l’espagnol de mon point de vue dont la forme était clairement bonne sur Burgos, avec en point d’orgue sa belle victoire d’étape.

Autre homme en forme, Storer. L’ancien vainqueur du classement de la montagne sur la Vuelta se présente ici en ayant remporté le Tour de l’Ain et fini 3e du Tour du Limousin en travaillant pour Grégoire. Les jambes sont bonnes et, dans ses meilleurs jours, cette étape est totalement à sa portée au sein d’une échappée.

Auteur d’une bonne saison, Jesus Herrada s’est montré en forme dernièrement. L’espagnol a aussi cette tendance à savoir se sublimer sur son Tour national, en témoigne ses victoires d’étapes l’année dernière et en 2019, ainsi que ses différents podium. Leader de son équipe en quête de victoires d’étapes, il devrait être en mesure d’accrocher le bon coup demain. Les jambes parleront ensuite.

Bien qu’il ai un rôle d’équipier pour épauler Landa et Buitrago dans leur quête au classement général, Poels va aussi disposer de bons de sorties de la part de son équipe. Vainqueur de la 15e étape du Tour cette année, Wout a préparé cette Vuelta avec un stage en altitude de 9 jours à Isola.


Je me dirige donc vers un scenario échappée pour les raisons évoquées plus haut. Cette échappée devra être composée de bons grimpeurs pour pouvoir aller au bout, l’enchaînement des 2 ascensions étant difficile. Il auront aussi besoin de soutien en début d’étape ou être plutôt bons rouleurs pour réussir à sortir sur le plat. Je vais retenir trois noms pour cette étape : Lazkano, Caicedo et Herrada.


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