Omloop Het Nieuwsblad 2023 – Preview

Présentation de la Course

Profil - Omloop Het Nieuwsblad 2023 - Preview

Ouverture de la saison des Classiques par le traditionnel Omloop Het Nieuwsblad. 78ème édition de cette classique pavée, qui verra les coureurs s’élancer pour un parcours exigeant de 207 km entre Gent et Ninove. Quelques modifications de parcours à noter par rapport à l’édition 2022, avec notamment le retour du Molenberg et une ligne d’arrivée déplacée dans la Elisabethlaan. Cette année, ce sont 12 Monts et 8 secteurs pavés qui attendent le peloton et ce fameux enchaînement Mur de Grammont / Bosberg en juge de paix dans le final. Voici la Preview de l’Omloop Het Nieuwsblad 2023.


Le Parcours

Peu de choses à noter sur les 100 premiers kilomètres de course où les difficultés ne seront pas outrancières. Deux secteurs pavés et un mont sur cette première moitié de course.

Nom du secteurTypeDistance (pente moyenne)Placement
HaaghoekSecteur Pavé2 000 mkm 34.2
LebergMont Asphalté950 m (4.2 %)km 38.2
Lange MunteSecteur Pavé2 500 mkm 93.2

Passée la mi-course, les choses sérieuses commenceront réellement avec des enchaînements de Monts et de secteurs pavés plus rapprochés les uns des autres. Trois secteurs pavés et quatre monts répertoriés sur seulement 35 kilomètres entre le kilomètre 108 et 143.

Nom du secteurTypeDistance (pente moyenne) Placement
KattenbergMont Pavé900 m (5.6 %)km 108
HollewegSecteur Pavé1 500 mkm 109.5
HaaghoekSecteur Pavé2 000 mkm 115.2
LebergMont Asphalté950 m (4.2 %)km 117.3
PaddestraatSecteur Pavé2 300 mkm 124.4
HostellerieMont Asphalté1 200 m (5.1 %)km 134
ValkenbergMont Asphalté600 m (7.6 %)km 142.5

Cette deuxième partie de course permettra d’émousser les coureurs, mais les vraies différences devraient être réalisées sur le dernier tiers de course. Retour du fameux Molenberg cette année, retiré du parcours l’année dernière pour cause de travaux. Disparition donc des secteurs Marlboroughstraat et Biesestraat, utilisés en guise de remplacement lors de l’édition 2022. Sur les kilomètres 150 à 195, il y aura un enchaînement de 4 secteurs pavés et de 7 Monts.

Nom du secteurTypeDistance (pente moyenne)Placement

Holleweg
Secteur Pavé650 mkm 151.1

Wolvenberg
Mont Asphalté600 m (7.5 %)km 153.1

Kerkgate
Secteur Pavé1 400 mkm 157.3

Jagerij
Secteur Pavé1 000 mkm 160.3

Molenberg
Mont Pavé500 m (7 %)km 165.7

Haaghoek
Secteur Pavé1 900 mkm 170.6

Leberg
Mont Asphalté950 m (4.2 %)km 172.7

Berendries
Mont Asphalté950 m (7.3 %)km 176.8

ElverenbergVossenhol
Mont Asphalté1 300 m (3.6 %)km 178.8

Muur – Kapelmuur
Mont Pavé1 200 m (7.4 %)
500 derniers mètres à 9.2 %
km 190.4

Bosberg
Mont Asphalté/Pavé1 000 m (5.8 %)km 194.5

Après le Bosberg, dernière difficulté de la journée, il restera 11.8 kilomètres à parcourir jusqu’à Ninove avec la nouvelle arrivée, contre 13 kilomètres lors des précédentes éditions de l’Omloop.


Les Secteurs Clés

MOLENBERG
  • 500 m à 7.7 %
  • Sommet à 41.2 km de l’arrivée
BERENDRIES
  • 950 m à 7.3 %
  • Sommet à 29.4 km de l’arrivée
KAPELMUUR
  • 1 200 m à 7.4 %
  • Sommet à 15.7 km de l’arrivée
BOSBERG
  • 1 000 m à 5.8 %
  • Sommet à 11.8 km de l’arrivée

Météo

Quelques risques de pluie dans la matinée, mais le temps devrait rester sec durant la course. Un temps sec certes, mais froid, les températures ne devraient pas dépasser les 7° tout l’après-midi. Des températures qui seront ressenties plus froidement à cause du vent.

Le vent soufflera en provenance du Nord / Nord-est à près de 25km/h, avec des rafales à près de 35km/h. Un vent plus fort que sur les précédentes éditions qui devrait avoir son importance sur certains secteurs clés, notamment sur les 100 derniers kilomètres où la course va se décanter au fur et à mesure.

L’enchaînement de secteurs pavés / monts sur des routes étroites et parfois exposées aux vents va faire exploser la course sous l’impulsion des équipes les plus fortes. Les 40 derniers kilomètres, notamment la portion entre le pied du Molenberg et le sommet du Bosberg, en eux-mêmes déjà décisifs, vont être rendus encore plus sélectifs à cause du vent.

Molenberg Omloop Het Nieuwsblad 2023 - Preview

Le Molenberg en lui-même et les kilomètres qui suivront devraient voir des cassures se faire. La route très étroite va étirer le peloton, et les portions exposées au vent de côté, toujours sur des routes étroites au sommet, pourraient faire des dégâts. Un constat identique pour la portion Haagoek/Leberg quelques kilomètres plus loin.

Vent Omloop Het Nieuwsblad 2023 - Preview

Enfin, une fois le sommet du Bosberg passé, les 12 derniers kilomètres se feront avec un fort vent défavorable. Difficile pour un homme seul de tenir, mais un groupe aura certainement déjà réussi à creuser plus tôt dans la course et ne devrait pas être revu. Changement de ligne d’arrivée qui devrait nous donner un sprint vent de face.

Vent Omloop Het Nieuwsblad 2023 - Preview

Le Scenario

Pas de Van Aert ni de Van der Poel, beaucoup vont sentir une chance à ne surtout pas laisser passer ! Au sein de leurs équipes respectives bien sûr, mais aussi chez les adversaires de la Jumbo et d’Alpecin.

Beaucoup d’équipes auront De lie dans le collimateur et feront tout pour le sortir du jeu. On peut notamment penser à la Jumbo et INEOS qui disposeront d’une belle force de frappe. Philipsen peut aussi faire office d’épouvantail, même si sa forme est plus incertaine, l’Omloop étant sa course de reprise. Entre les vents de travers, la météo peu clémente, le retour du Molenberg et le fait que la majorité des équipes voudront à tout prix éviter un sprint, je ne pense pas que le scenario vu en 2021 se répètera et ce, malgré le vent de face dans le final qui pourrait à première vue laisser penser à un possible regroupement.

Difficile aussi d’imaginer qu’un homme seul puisse résister comme l’avait brillamment fait Van Aert l’année passée. Un scenario me semble le plus probable en prenant en compte tous les éléments cités : un petit groupe d’une dizaine de coureurs maximum se jouant la victoire après le passage au sommet du Bosberg. Être en supériorité numérique dans le final sera extrêmement important tactiquement, laissant la possibilité à l’équipe de jouer plusieurs cartes. Il sera cependant très compliqué de s’extirper du groupe de tête sur les 12 derniers kilomètres avec ce fort vent défavorable.


Les Prétendants

Si l’absence de Van Aert, dernier vainqueur de la course, semble préjudiciable au team Jumbo, un rapide coup d’oeil à l’effectif suffit pour comprendre que l’équipe n’arrive pas totalement démunie. Une occasion rêvée pour certains de profiter de l’absence du patron, et sur les 7 hommes présents pas loin de la moitié semble avoir une chance réaliste de victoire.

Citons tout d’abord Van Baarle évidemment, dernier vainqueur de Paris – Roubaix et nouvelle recrue du team. Un ajout de poids au pôle flandrien de l’équipe qui étrennera son nouveau maillot sur les routes de l’Omloop. Benoot sera aussi de la partie, lui qui était très remuant sur l’édition 2022, s’offrant même une escapade en solo. Il aura été l’un des artisans de la victoire de Van Aert. L’Omloop sera aussi sa course de reprise, comme l’année dernière, mais il était rapidement apparu en forme.

Le transfert de Laporte en 2022 a fait entrer le français dans une autre dimension, on lui connaissait de très bonnes qualités, ne lui manquait que les résultats. Son excellente campagne de 2022 confirme sa prédisposition pour ce type de parcours et si la forme est aussi bonne sur la reprise qu’elle ne l’était en 2022, Christophe sera un sacré client.

L’une des principales attractions de cet Omloop sera évidemment la présence au départ d’Arnaud De Lie et cette question que tout le monde se pose : peut-il s’imposer ici ? Le jeune belge est un véritable diamant pour la Lotto, un coureur dont nous allons entendre parler longtemps et qui semble voué à devenir une des références mondiales du sprint. Mais il est bien plus que cela, il suffit de voir ses prestations sur certaines classiques l’année dernière et ses victoires sur l’étoile de Bessèges cette année pour finir d’être convaincu que, oui, Arnaud est un outsider crédible ici. Il aura bien entendu besoin de certaines conditions favorables, personne ne voudra l’emmener sur la ligne.

Lotto pourra aussi composer avec Campenaerts. Très malheureux ici-même l’année passée, Victor y avait tout de même pris la 5e place au final après de nombreux incidents mécaniques et chutes. Vraiment dommage tant il semblait fort ce jour-là. Si De Lie sera plutôt l’option sprint, cela laissera la possibilité à Campenaerts d’attaquer et de jouer sa carte. Une option à double tranchant malgré tout qui pourrait piéger un De Lie encore un peu inexpérimenté à cause de son jeune âge. A moins qu’il ne soit dans une forme toujours éblouissante et capable de gérer sa course et de préserver ses forces en profitant des attaques de son équipier.

Pidcock est indéniablement en excellente forme en ce mois de février, avec pour objectif affiché d’être au top de sa forme et de jouer la victoire sur toutes les courses de l’Omloop à Liège. Longtemps dans le coup ici l’année dernière, sa forme actuelle doit lui permettre de réaliser un meilleur résultat final. Bons sur les pavés, endurant, il dispose aussi d’une excellente pointe de vitesse. La transformation du team INEOS vers les classiques a été frappante la saison passée et cela devrait continuer.

Les Grenadiers pourront tout d’abord compter sur la présence de Turner, qu’on a pu voir à son avantage sur les routes espagnoles il y a une dizaine de jours, avec une victoire et une seconde place sur la Jaen Paraiso. Il a montré ses qualités sur les courses pavées l’année passée, et avec la forme affichée en début de saison, il sera un atout de poids sur l’Omloop. Il dispose en plus d’une pointe de vitesse non négligeable.

Sheffield aura lui aussi été une des belles révélations de l’année 2022 côté INEOS. On ne l’a pas revu courir depuis les courses australiennes, son état de forme est un peu inconnu. Si les jambes sont bonnes, il pourra être très utile à son équipe en attaquant et mettant de la pression sur les équipes adverses. Sa victoire sur la Flèche Brabançonne l’année passée est un signe qu’il peut performer sur ce type de course.

Pas de victoires, mais Mohoric a été relativement en vue sur les routes espagnoles en début de saison. Une bonne campagne de classiques pavées l’année dernière nous indique que le slovène a les capacités nécessaires pour performer ici, surtout dans sa forme actuelle. Une belle carte offensive pour la Bahrain qui dispose aussi d’une petite pointe de vitesse en cas d’arrivée en petit comité.

Fred Wright aura été une des révélations de l’année 2022, en vue sur le Tour de France et la Vuelta bien sûr, mais aussi en prenant une belle 7e place sur le Ronde plus tôt dans l’année. Présent dans les étapes vallonnées sur le Tour de Valence, il n’aura pu faire mieux qu’une 6e place. Si la forme est bonne, il doit être en mesure d’accrocher le bon groupe et il pourra aussi faire valoir sa bonne pointe de vitesse en petit comité. Sa coupure sur la piste à Grenchen pourrait cependant avoir un impact négatif sur sa préparation.

On peut aussi citer Milan très en vue sur le Saudi Tour début février. Capable de battre Groenewegen sur un sprint tout comme d’avoir la force de tracter un groupe après une ascension de 3km à 12% de moyenne. L’italien est ensuite allé sur la piste chercher un titre européen de poursuite par équipe et individuelle. Même remarque concernant sa coupure piste que pour Wright, à la différence que Jonathan tenait une forme vraiment excellente. Pas de vraies références pour le moment sur les classiques pavés, mais ses caractéristiques doivent lui permettre de réaliser de bonnes choses.

“Monsieur Février” sera bel et bien de la partie ! Comme d’habitude, Wellens est allé chercher sa victoire pendant son mois de prédilection et va s’aligner à domicile avec des jambes de feu et le plein de confiance. Des résultats peu notables pour lui sur l’Omloop cependant, mise à part sa 3e place en 2019. La forme qu’il a affiché en Espagne laisse penser qu’il devrait être dans le coup pour la gagne. Malade l’année dernière, il n’avait pas pu prendre le départ de la course alors que sa forme était aussi excellente. Un goût de revanche pour Tim.

UAE comptera aussi sur Trentin, un excellent flandrien qui a semblé avoir retrouvé en bonne partie sa pointe de vitesse l’année dernière. Pas de podium pour Matteo sur l’Omloop, mais 5 top 10 sur ses 6 dernières participations. Trentin avait fait 3 top 10 sur le triptyque Omloop – Kuurne – Samyn l’année dernière, décrochant même la victoire sur le Samyn.

Philipsen s’est affirmé comme le sprinter le plus complet et, à mes yeux, le meilleur sprinter au monde tout simplement. Jasper a les qualités requises pour réaliser de belles courses sur les classiques pavées, mais pas de références marquantes sur l’Omloop lors de ses deux participations. L’Omloop sera sa course de reprise, un état de forme incertain donc qui pourrait être préjudiciable quand on voit la forme affichée de certains des favoris alignés. En cas d’arrivée au sprint, probablement le seul homme sur le papier à pouvoir devancer De Lie.

Alpecin pourra aussi compter sur un de ses bons transferts en la personne de Kragh Andersen. SKA a déjà montré être capable de réaliser de bonnes courses sur les pavés sur le Tour de Belgique ou même sur l’Omloop en 2020 en prenant la 3e place. Une des rares occasions qu’il aura de se mettre en valeur sur les classiques en l’absence de Van der Poel.

Stuyven sera aussi de la partie, lui qui a remporté cette course en 2020, et signant 4 autres top 10 en 7 participations. Ses sprints ont semblé un peu moins tranchant en 2022, et bien qu’il soit toujours assez rapide, je ne suis pas certain qu’il puisse s’imposer au sein d’un petit groupe où des hommes comme Pidcock et Laporte seront encore présents. Jasper reste malgré tout un excellent flandrien capable d’être présent dans le final si la forme est bonne pour la reprise.

Le collectif QuickStep ne semble pas aussi dense que celui de la Jumbo et d’INEOS. Pas d’Asgreen, absent pour cause de maladie. Le Wolfpack va donc compter sur Lampaert en premier lieu pour tenter d’obtenir un résultat ici. 7e en 2019 et second en 2020, Yves a déjà brillé sur l’Omloop. En jambes à San Juan, cela laisse de bons espoirs pour son début de saison après une saison 2022 assez compliquée.

Vainqueur en 2021, Ballerini sera aussi de la partie. S’il pourra se rendre utile à l’équipe, je doute que nous ne le voyons jouer les premiers rôles cette année. De plus, s’il est en passe jouer la gagne dans le final, cela signifie que De Lie et Philipsen seront aussi présents et que nous assisterons à un sprint (scenario auquel je ne crois pas) et Davide ne sera pas en mesure de les battre.

Küng a été l’auteur d’une énorme saison de classique l’année passée, finissant très régulièrement dans le top 10 des courses. La forme semble déjà très bonne, en témoigne son Tour d’Algarve et notamment sa victoire sur le chrono. Problème pour Stefan, le vent de face dans le final demain. Je pense qu’il sera dans le groupe qui se jouera la victoire, mais il trouvera bien plus rapide que lui et sera obligé d’anticiper. Ce sera dur pour un homme seul de creuser l’écart sur les 10 derniers kilomètres.


Mes Choix

Jumbo et INEOS semblent avoir les clés en main pour décider du scenario de course. Les deux armadas seront difficilement prises à défaut et il y a fort à parier que la victoire revienne à l’une d’entre elles. J’imagine une course rendue très difficile qui explosera définitivement dans les 40 derniers kilomètres du fait de la succession de difficultés et des vents de travers, éliminant une bonne partie, sinon tous les sprinters.

Selon moi, un groupe d’une dizaine de coureurs maximum émergera du Bosberg avec assez d’avance pour aller se jouer la victoire, et ce, malgré le fort vent défavorable sur les 10 derniers kilomètres. Un groupe dans lequel j’imagine des hommes comme Campenaerts, Küng, Wellens, au moins 2 Jumbo et 2 INEOS et 2 Bahrain.

Il faudra avoir une bonne pointe de vitesse pour espérer s’imposer demain, et c’est pour cela que je me dirige en premier lieu vers Pidcock. La forme du britannique est bonne et concernant sa pointe de vitesse, on l’a déjà vu battre Van Aert au sprint au terme de courses usantes. J’aurais un oeil aussi sur Laporte que j’imagine dans le coup demain, lui aussi possède une belle pointe de vitesse. Les Jumbo viennent de descendre de leur montagne à Teide et devraient déjà afficher une belle forme, j’imagine.

Un troisième coureur que je vais observer, Fred Wright. Sans sa coupure sur la piste, j’en aurais probablement fait un plus grand prétendant à la victoire. Je l’imagine tout de même moins rapide que Laporte et Pidcock, mais sur ce qu’on a vu de lui l’année dernière, je pense qu’il a la capacité à faire partie du groupe qui se jouera la victoire. Enfin, un dernier nom, celui de Wellens. On le sait, il démarre toujours très bien ses saisons et cette année il semble même plus fort que jamais. Lui aussi devrait être dans le bon coup, mais la victoire sera compliquée si des Laporte et Pidcock sont aussi à l’avant.


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