Liège – Bastogne – Liège 2022 (257.5km)

Présentation de la Course

108ème édition de La Doyenne, 4ème Monument de la saison cycliste 2022. Une course longue de près de 260km, rendue encore plus difficile et exigeante par l’enchaînement de côtes dans son final, dont les fameuses Côte de La Redoute et Côte de La Roche aux Faucons.

Départ de Liège en direction du sud vers Bastogne, puis retour au nord pour venir chercher l’arrivée à Liège. Si telle est la course depuis quelques éditions, cela n’a pas toujours été le cas. On se rappellera qu’entre 1992 et 2018, l’arrivée était jugée à Ans, au sommet d’une côte. En 2019, les organisateurs ont décidé de replacer l’arrivée à Liège, d’abord sur le Boulevard d’Avroy en 2019, puis sur le Quai des Ardennes en 2020. L’édition 2022 se terminera aussi Quai des Ardennes, comme l’année passée.

Il y aura cette année un autre changement par rapport aux précédentes éditions qui sera évoqué dans la présentation du parcours.


Les Dernières Editions

Sur les 10 dernières éditions, un seul homme a réussi à s’imposer au moins deux fois : Alejandro Valverde. Bien que le scenario soit assez identique à chaque fois (la Côte de la Roche aux Faucons est bien souvent juge de paix), le vainqueur n’est pas forcément simple à prédire. Est-ce que quelqu’un sera en mesure de mettre fin à la domination slovène de ces deux dernières années, ou bien Pogacar entrera t-il dans le club fermé des doubles vainqueurs ?

Liège – Bastogne – Liège 2017 : Vainqueur – A. Valverde

Attaque de Formolo au sommet de Saint Nicolas, à 5.5km de l’arrivée. Il est repris par Martin à quelques hectomètres de la ligne dans la montée vers Ans. L’irlandais coince aux 200m et se fait remonter par Valverde qui aura parfaitement timé son attaque.

Liège – Bastogne – Liège 2018 : Vainqueur – B. Jungels

Attaque de Gilbert à 20.5km de l’arrivée dans La Roche aux Faucons, une attaque qui écrème le groupe des favoris. Au sommet, c’est son équipier Jungels qui ne coupe pas son effort et prend quelques mètres d’avance, qui se transforment vite en secondes. Des contres mais peu de cohésion derrière, Jungels conservera son avance pour s’imposer à Ans.

Liège – Bastogne – Liège 2019 : Vainqueur – J. Fuglsang

Changement important dans le final avec une arrivée de retour dans Liège après plusieurs années. Au revoir l’ascension vers Ans ainsi que la côte de Saint Nicolas. Une première attaque dans La Roche aux Faucons met à mal les autres favoris, seuls Woods et Formolo seront en mesure de suivre le danois. Seconde attaque de Fuglsang dans la seconde partie de l’ascension, qui décroche d’abord Woods puis Formolo à 13km de l’arrivée, pour finalement s’imposer en solitaire.

Liège – Bastogne – Liège 2020 : Vainqueur – P. Roglic

Une édition disputée exceptionnellement en octobre à cause de la pandémie de Covid. La Roche aux Faucons va de nouveau être le lieu du mouvement décisif. Accélération d’Alaphilippe à 14km de l’arrivée, suivie d’une seconde attaque d’Hirschi dans la deuxième partie de la côte. Un groupe de 4 se détache avec Roglic, Pogacar, Alaphilippe et Hirschi. Très grosse descente de Mohoric qui parvient à rentrer sur le groupe dans le final. Au sprint, Roglic s’imposera d’un souffle devant Alaphilippe qui sera de toute manière déclassé pour sprint dangereux devant Hirschi et Pogacar.

Liège – Bastogne – Liège 2021 : Vainqueur – T. Pogacar

Contrairement à ce qu’on a pu voir sur les précédentes éditions, en 2021 les grandes manœuvres commencent dès La Redoute. INEOS lance les hostilités à 35km de l’arrivée, scindant le peloton en plusieurs morceaux. attaque de Carapaz après la côte des Forges à 21.5km de l’arrivée. L’équatorien sera repris par le groupe des favoris, qui s’est reformé derrière, dans la Roche aux Faucons. Woods attaquera de suite emmenant Alaphilippe, Pogacar, Gaudu et Valverde avec lui, pendant que derrière Roglic lâche et est marqué par les équipiers de son compatriote. Pogacar s’imposera au sprint dans ce groupe de 5.


Le Parcours

Parcours de l’édition 2022. Crédits @site Liège-Bastogne-Liège

Un parcours, ou tout du moins sa majeure partie, quasiment identique à celui de l’édition 2021. Une échappée de vaillants coureurs devrait se détacher dans les premiers kilomètres, ils seront tenus à porté de tir avant de voir le peloton fondre sur eux aux abords du dernier tiers de la course.

Il y aura 10 côtes à franchir demain :

Nom de la CôteKilométrageLongueurPourcentage moyen
Côte de la Roche en Ardennekm 76.82.8km6.2%
Côte de Saint-Rochkm 124.11km11.2%
Côte de Mont-Le-Soiekm 167.91.7km7.9%
Côte de Wannekm 176.23.6km5.1%
Côte de Stockeu km 182.81km12.5%
Côte de la Haute-Levéekm 1872.2km7.5%
Col du Rosierkm 201.24.4km5.9%
Côte de Desniékm 214.61.6km8.1%
Côte de La Redoutekm 227.72.1km8.9%
Côte de la Roche-aux-Fauconskm 243.81.3km11%
Les 10 Côtes de l’édition 2022

Comme d’accoutumée, la première partie de course jusqu’à Bastogne ne comporte qu’une côte répertoriée. Il faudra attendre de remonter vers le nord pour aller chercher la seconde côte. Ensuite, les 8 dernières côtes se trouveront toutes dans les 90 derniers kilomètres de course, il n’est donc pas étonnant que la course ne se décante pas avant ce moment-là. L’enchaînement des côtes et la longueur de la course usera petit à petit les coureurs jusque dans les 45 derniers kilomètres où la course devrait réellement se décanter avec en premier lieu la Côte de Desnié, implémentée dans l’édition 2021.

Le sommet est situé à 43 kilomètres de l’arrivée. Quelques kilomètres plus loin, après la descente, la célèbre côte de la Redoute se présentera face aux coureurs.

1.6km à 8.2%, avec des portions à plus de 10% dans sa partie centrale. Cette côte peut-être mise à profit pour effectuer un premier écrémage dans le peloton.

La Redoute, une des côtes mythique de La Doyenne. Deuxième phase d’écrémage en vue dans cette côte difficile et étroite.

C’est ici qu’INEOS avait lancé les hostilités l’année dernière. Une côte qui se prête à l’offensive, son sommet est placé à moins de 30km de l’arrivée.

Au sommet de la côte de La Redoute, les coureurs descendront en direction de Sprimont où se trouve une nouvelle côte. Celle-ci n’est pas répertoriée, elle sera longue d’un kilomètre à 6.6% de moyenne.

Contrairement à ce dont nous avions l’habitude ces 3 dernières années avec le retour de Liège comme lieu d’arrivée, cette fois les coureurs se dirigeront directement vers Dolembreux sans passer par la case Côte des Forges. Ceci constitue le vrai changement de cette édition.

Un élément qui ne bouge pas cependant sera la Côte de La Roche aux Faucons, toujours présente et qui devrait être encore décisive.

La Côte de la Roche aux Faucons se décompose en 2 parties distinctes. Tout d’abord, les premiers 1 300 mètres affichant une pente moyenne de 11%. C’est ici que la première phase de sélection s’opère dans le groupe de favoris. Au sommet, 500m de descente, 1 kilomètre de plat puis la seconde partie de la côte débute. Près de 2 kilomètres à 5% de moyenne. Bien moins pentue certes, mais si un homme s’est mis dans le rouge pour accrocher le bon wagon dans la première partie ou pour recoller sur le plat, une attaque ici peut lui être fatale comme nous avons pu le voir récemment.


Les Derniers Kilomètres

Au sommet de la deuxième moitié de l’ascension il restera une dizaine de kilomètres à parcourir. D’abord en faux-plat descendant, les coureurs entameront ensuite la descente à proprement parler jusqu’à Liège. Il restera un dernier virage à 800m de l’arrivée où sera couronné le nouveau vainqueur de La Doyenne.


Météo

S’il avait été question dernièrement que la pluie puisse faire son apparition sur la course, il semblerait que cela ne soit finalement pas le cas. Le ciel sera tout de même couvert avec des températures autour des 15°.

Le vent soufflera en provenance du Nord-Est toute la journée, assez défavorable donc sur la seconde partie du parcours en remontant vers le nord depuis Bastogne vers Liège. La force du vent oscillera entre 15 et 20km/h.

Concernant le vent dans la partie finale de la course, il est intéressant de noter les points suivant :

  • Un vent de dos dans la Côte de Desnié
  • Le début de La Redoute, à la sortie de Sougné, se fera vent de face avant la première courbe sur la gauche. Par la suite, il frappera alors principalement de côté jusque dans les 600 derniers mètres où il soufflera de dos.
  • Le vent sera loin d’être favorable dans La Roche aux Faucons, bien que cette côte offrira un peu plus d’abri que les deux précédentes. Un vent de côté dans la portion la plus raide de la pente, mais de 3/4 dos dans la portion de replat avant d’aborder la deuxième partie de l’ascension. Cette deuxième partie se fera vent de 3/4 dos, puis vent de 3/4 face jusqu’au sommet après le virage à droite.

Le Scenario

On a pu le voir, l’usage veut que ce soit dans La Roche aux Faucons que tout se joue sur Liège – Bastogne – Liège. Cependant, INEOS avait mis un coup de pied dans la fourmilière lors de l’édition 2021 en lançant les vraies grandes manœuvres dès La Redoute. Et il y a de grandes chances que le schéma soit assez proche cette année, pour plusieurs raisons.

Tout d’abord, la tendance générale des courses depuis l’année dernière à se décanter assez tôt. Les équipes, et souvent les leaders eux-mêmes, n’hésitent plus à lancer les offensives de loin, pour notre plus grand bonheur. Cette année, avec le retrait de la Côte des Forges, c’est une occasion en moins d’écrémer le peloton par l’arrière avant l’entrée dans La Roche aux Faucons, mais une raison de plus pour lancer l’offensive dès La Redoute. Avec un vent de dos dans la côte de Desnié, pourrait-on espérer y voir les premières hostilités ? La largeur de la route s’y prête beaucoup moins que dans La Redoute et sa chaussée étroite, mais sait-on jamais.

Cette année, INEOS, Jumbo et UAE ont montré être des équipes qui n’ont pas froid aux yeux et n’hésitent plus à lancer les choses de loin, sans forcément attendre le “point stratégique” de la course (les Strade Bianche et Paris – Roubaix sont deux exemples parmi d’autres cette année). Et quand on voit la composition des équipes, avec pour les plus grosses écuries plusieurs options totalement crédibles, on peut se dire que cela va aussi dans le sens d’une course offensive.

Et c’est en ce point que je pense que les favoris ne se trouveront pas dans le groupe de tête, ou tout du moins pas en mesure de jouer la victoire à Liège. Non pas par manque de jambes, mais plutôt car je pense que les “équipiers” ont vraiment une carte à jouer en attaquant pendant que les “leaders” se marquent. Le non départ de Pogacar me fait encore plus pencher pour ce scénario où, si un groupe ou un homme se retrouve seul à l’avant après La Roche aux Faucons, qui voudra rouler avec Van Aert et Alaphilippe ? Un scenario plutôt “à la Jungels” en somme de mon côté, où un outsider profiterait du marquage.


Les Prétendants

QuickStep : On le sentait avant la Flèche et cela s’est confirmé, sans être à la rue Julian n’est pas dans une forme optimale. Il l’a dit lui-même, il n’avait pas les jambes pour faire mieux, et surtout semblait soulagé que la course soit terminée pour mettre fin à la pression. Cette pression qui est mise sur la QuickStep, passée relativement au travers de sa campagne de Classique, sera encore présente demain et peut-être même accentuée. Dimanche sera leur dernière chance de rectifier le tir. Ce n’est pas un secret, Liège est LE grand objectif de la saison, pour ne pas dire plus, pour Alaphilippe. Déjà deux podium ici, battu par Valverde en 2015, Roglic en 2020 (Julian sera par la suite déclassé) et par Pogacar en 2021. On a pu le voir sur l’Itzulia, ses sprints ne sont pas non plus tranchant (battu une fois par Bilbao, une seconde fois par Martinez), et il est loin d’être écrit qu’il soit le plus rapide en arrivée en petit comité demain. Même s’il n’est pas à 100%, il devrait être avec les meilleurs mais pas assez fort pour s’en débarrasser. Le fait d’avoir dû revoir son calendrier après être tombé malade aura été vraiment préjudiciable. Côté QuickStep, il ne sera pas l’unique leader de ce que nous avons pu comprendre au travers des déclarations de son jeune équipier Evenepoel.

Assez étonnamment, Evenepoel n’a pas tenté une de ces attaques lointaine dont il a le secret sur La Flèche. Il avait annoncé avant La Flèche Brabançonne qu’il serait “100% équipier de Julian sur La Flèche Wallonne” et que LBL était un de ses grands objectifs de la saison. Le jeune belge sera donc ici, sa grande première, pour jouer sa carte personnelle en tant que co-leader du collectif QuickStep. Quand va t-il déclencher son attaque ? Nul besoin de le répéter, mais Remco doit absolument arriver seul à Liège pour espérer s’imposer. Et j’ai du mal à l’imaginer être le plus fort dans des ascensions à forts pourcentages pour distancer ses adversaires. Il devra anticiper, et ses adversaires savent désormais qu’il ne faut pas lui laisser prendre 20m, les choses ne seront pas faciles pour lui. Autre point à noter, il a dit être gêné par le pollen sur La Flèche et qu’il commence à sentir que les jambes se font lourdes sur cette fin de première partie de saison.

Jumbo : Un autre homme qui a dû revoir ses plans à cause de la maladie, Wout Van Aert est l’invité de dernière minute sur Liège – Bastogne – Liège, pour sa première participation à l’épreuve. Touché par le Covid au pire moment, le forçant à ne pas prendre le départ du Ronde et de s’aligner “diminué” à Roubaix, Van Aert veut tenter sa chance sur ce Monument. On se posait des questions sur sa forme, et si lui-même dit qu’elle n’est pas au niveau d’avant Covid, on a pu voir sur Paris – Roubaix qu’il était tout de même dans le match. Beaucoup d’effort, et le marquage de ses adversaires, font qu’il n’aura pu accrocher le bon coup dans le final, mais il terminera tout de même à la deuxième place. Pour demain, il confie pouvoir réaliser un bon résultat mais posséder une “petite chance” de victoire. On connaît ses qualités de coureur tout terrain (on se rappellera si le besoin s’en fait sentir que sur le Tour 2021 il remporte une étape de Montagne – un chrono – le sprint des Champs Elysées). Si j’ai assez peu de doute sur sa forme, on peut se demander s’il sera en mesure de suivre les meilleurs puncheurs dans La Roche aux Faucons. La question est légitime, mais je pense que oui. Et surtout, il pourra se permettre de rouler de manière uniquement défensive, car il y a de grandes chances qu’au sprint il soit le plus rapide demain, peu importe le groupe dans lequel il sera. Enfin, là où beaucoup voient l’absence de Pogacar comme un point positif pour le belge, j’ai plutôt tendance à penser l’inverse. Sans le monstre slovène, le belge sera sans nul doute l’homme le plus marqué (avec Julian) et cela rendra très compliqué ses chances de victoire. Il ne partira pas seul, mais en revanche si un groupe se détache sans lui, absolument personne ne voudra rouler avec lui sous peine d’être battu au sprint dans Liège. Est -ce que cela éteint toutes les chances de la Jumbo ? Non.

C’est une belle équipe qui s’aligne sur La Doyenne, et si je devais faire sortir un autre homme de ce collectif, ce serait sans hésitation un autre belge en la personne de Tiesj Benoot. Benoot a sans conteste été un des hommes fort de la Jumbo, à chaque fois présent et ô combien important pour la Jumbo. La forme est sans conteste présente aussi (2ème d’A travers la Flandres, 3ème de l’Amstel et 11ème de La Flèche). Si un homme peut/doit profiter du marquage de son leader chez Jumbo, c’est bien Tiesj. Jumbo est une des équipes qui doit pouvoir avoir plusieurs options à l’avant jusqu’assez loin dans la course, Benoot sera l’option offensive pendant que Van Aert restera dans les roues si jamais ça devait rentrer et se jouer au sprint. Et surtout, n’oublions pas que Benoot fini 8ème et 7ème des deux dernières éditions, il lui en aura manqué à chaque fois un peu pour être devant. Peut-être que demain pourrait être la bonne.

Bahraïn : Excellent mois d’avril que celui de Teuns qui signe 3 top 10 sur le Ronde – l’Amstel et La Flèche Brabançonne et surtout qui s’impose sur La Flèche Wallonne sans aucune contestation ! La forme est excellente, aucun doute. De ses propres mots, il ne s’est jamais senti aussi fort au printemps, et cela se voit. Il est aussi très intéressant de lire ce que Bartoli (double vainqueur de Liège – Bastogne – Liège et entraîneur de Teuns) dit du belge. D’après lui, La Doyenne conviendrait encore mieux aux qualités de son coureur. Et si l’on en croit ses dires, en rapport à sa prestation de mercredi, Dylan doit jouer un rôle prépondérant sur cette édition. Des conditions météo un peu plus difficile lui aurait peut-être conféré un avantage supplémentaire sur une partie de ses adversaires, mais avec la forme affichée récemment il a toutes ses chances d’être à l’avant assez loin dans la course, et pourra profiter de la profondeur de l’effectif de la Bahrain pour tenter de filer.

La Bahrain se présente aussi avec un très bel effectif duquel ressort notamment le slovène Mohoric. Déjà vainqueur d’un Monument cette année, il a réalisé un excellent Paris – Roubaix où il aura sans cesse été à l’avant en tentant d’anticiper les mouvements des principaux favoris. Les rampes de La Redoute et de La Roche aux Faucons seront très certainement à sa limite, mais si jamais il parvient à rester dans le bon groupe (où à basculer assez proche pour profiter de la descente pour rentrer à l’image de La Doyenne 2020), il sera un atout de poids pour son équipe, encore plus si Teuns est présent, laissant ainsi au belge l’opportunité de se porter à l’attaque. Si son mois d’avril ne lui a pas coûté trop de force, il pourrait être à l’avant assez loin dans la course, et pourquoi pas retenter un coup comme sur Milan -Sanremo.

INEOS : Cette équipe INEOS version 2022 est un vrai plaisir pour les amateurs de cyclisme ! Une équipe sans cesse à l’attaque sur les classiques, et cela a déjà bien payé : victoire de Kwiatkowski sur l’Amstel – Sheffield sur la Flèche Brabançonne et bien sûr Van Baarle sur Paris – Roubaix. Un style de course offensif qui leur a permis de s’imposer à plusieurs reprise et de dicter leur loi sur ces courses. Pidcock est apparu malade mercredi dernier, et bien qu’il soit aligné demain on peut légitimement se poser la question de sa récupération. Kwiatkowski sera bien présent et un atout majeur pour son équipe. Mais l’homme qui va retenir le plus l’attention sera probablement Martinez. 5ème de La Flèche mercredi, le colombien continue sur la lancée de son excellent début de saison, avec en point d’orgue sa victoire au général de l’Itzulia. Il a montré posséder une pointe de vitesse décente même si demain ses chances seront amoindries s’il arrive dans un groupe plus conséquent. INEOS avait lancé la course de loin l’année dernière, et avec ce qu’ils ont montré cette année, il y a de grandes chances qu’ils animent encore la course ! Ils pourront de plus compter sur un autre bon grimpeur qui s’est révélé chez eux cette année en Carlos Rodrigues. Les grenadiers possèdent une belle force de frappe, à eux d’en faire bon usage comme ils ont prouvé savoir le faire dernièrement.

UAE : En l’absence de Pogacar, Hirschi qui devait avoir un rôle d’électron libre se retrouve propulsé en temps que carte principale de l’équipe. Après une année 2021 à oublier pour le suisse, l’année 2022 a bien mieux commencé pour lui. Là où il aurait pu profiter du marquage de son leader slovène, Marc devra faire sans. Cependant, bien qu’il soit désormais leader, il y a très peu de chance qu’il soit autant marqué que Tadej, je ne pense pas que son absence fasse baisser les chances d’Hirschi. Pas tout à fait à 100% de ses moyens depuis son opération en début d’année, il a malgré tout montré revenir petit à petit à un niveau plus que décent. Cette course lui convient (6ème en 2021 et 2ème en 2020, où je fais parti de ceux qui pensent que sans le “sprint” loupé d’Alaphilippe, le suisse s’imposait sur la Doyenne). McNulty, qui n’a pas couru depuis plus d’un mois, remplace Pogacar dans l’équipe.

Movistar : Valverde est éternel et il aura encore l’occasion de la prouver demain. 4 victoires, 4 podium et une 4ème place l’année dernière sur La Doyenne, en 15 participations. Une régularité hors du commun pour l’expérimenté espagnol, qui sort tout juste d’un nouveau podium sur La Flèche Wallonne. Si sa pointe de vitesse n’est plus ce qu’elle était sur le plat (on a pu le voir l’année dernière) il a toute les chances d’être dans le groupe des favoris. Cependant, j’ai du mal à le voir collaborer pour revenir sur la tète de course si jamais il est dans un second groupe, et lui aussi sera un homme marqué. Malgré sa forme, je ne le pense pas en mesure de s’imposer, tout du moins pas dans le scenario que j’imagine. Il aura malgré tout pour lui un Mas qui semble en bonne forme, celui-ci devrait aussi être capable d’accompagner son leader. Mais est-ce que cela sera suffisant ? Il voudra s’offrir un beau cadeau en avance à la veille de ses 42 ans !

Bora : Vlasov a pris une très belle troisième place mercredi, s’imposant comme un des tout meilleurs puncheurs. Sa saison 2022 ressemble à ce qui pourrait être un vrai bon de qualité pour le russe déjà garant de 9 top 3 depuis le début de saison. Très bon grimpeur et appréciant les forts pourcentages, il devrait être parmi les meilleurs dans La Redoute et La Roche aux Faucons à condition d’être bien placé. On a aussi pu voir qu’il possède une pointe de vitesse honnête, atout qui ne doit pas être négligé bien qu’il tombera probablement sur plus rapide que lui. Il devra tenter de s’isoler s’il veut augmenter ses chances de s’imposer demain, mais de ce qu’il a montré dernièrement, une belle place dans le top 10 voire mieux n’est pas à exclure.


Mes Choix

Dans un scenario où les leaders se neutraliseraient entre eux, leurs équipiers auraient leur chance demain. tout comme sur Roubaix, pouvoir jouer du surnombre dans le final sera primordial, surtout quand on voit la propension des groupes de chasse à ne pas chasser, encore plus si Valverde en fait parti, et si Alaphilippe et Van Aert sont là. Personne ne voudra rouler pour eux, et eux ne rouleront pas si un de leur équipier est à l’avant. Dans cette optique, et après mes explications au dessus, mes choix pour demain se porteront sur Teuns, Hirschi, Benoot et Mohoric.

  • Teuns @ 18 (0.1%)
    • T3 @ 5.25 (0.15%)
  • Hirschi @ 18 (0.15%)
  • Benoot @ 21 (0.1%)
    • T3 @ 6 (0.15%)
  • Mohoric @ 17 (0.15%)

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