Présentation de la Course
Deuxième étape en ligne de ce Tour de la Provence 2022 avec une arrivée assez connue à Manosque, identique à la deuxième étape du Tour de la Provence 2021. 180km à 2 100m de dénivelé positif, avec 3 ascensions répertoriées. Malgré tout, le point d’orgue sera le final en côte dans Manosque.
Le Parcours

Pas ou peu de choses à signaler sur les 100 premiers kilomètres du parcours. En effet, entre Arles et l’entrée du circuit final à Bastide des Jourdans il n’y aura qu’une seule difficulté répertoriée. Il s’agit de la Côte de Lauris (1.3km à 4.2% de moyenne) au kilomètre 67.3. Rien de bien méchant donc.
A partir du kilomètre 98, le peloton entrera sur le circuit final. Les coureurs en feront un tour complet de 64 kilomètres avant de se diriger de nouveau vers Manosque pour cette fois rallier l’arrivée.

Il y aura deux ascensions répertoriées sur ce circuit final, à commencer par le Col de la Mort d’Imbert (4.8kmà 4.2% de moyenne). Un pied situé directement à Manosque.
Les plus forts pourcentages se trouvent au pied avec quelques portions à 12%, mais la majorité de l’ascension est très roulante avec des pourcentages qui excèderont peu les 4%
Troisième et dernière ascension de la journée, le Col de l’Aire dei Masco (6.3km à 4.9% de moyenne). Un sommet situé à un peu moins de 28 kilomètres de l’arrivée. Une ascension aux pourcentages assez réguliers.
La route ne sera pas très large, attention au positionnement au pied pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Suivra ensuite une descente de 7 kilomètres sur une route qui ne sera pas plus large, et quelques parties sinueuses notamment autour du village de Vitrolles. Le peloton passera de nouveau par le point de départ du circuit pour se diriger vers Manosque et l’arrivée de l’étape.
Les Derniers Kilomètres


Les coureurs entreront dans Manosque à 4 kilomètres de l’arrivée, après une légère descente, avec un premier rond-point à négocier.

A 3km de l’arrivée, du mobilier urbain réduira la route, forçant le peloton à se rabattre sur la gauche de la chaussée.


Nouveau rond-point à négocier à 2.3 kilomètres de l’arrivée.

Nouveau rétrécissement de la chaussée à 2km de l’arrivée.

Enchaînement de mobilier urbain à 1 400m de la ligne.

A la flamme rouge, les coureurs prendront ce virage à droite et débutera alors l’ascension de la côte qui les mènera à l’arrivée. Il restera un dernier virage à droite à négocier, pour prendre la dernière ligne droite longue de 750m. Au final, la côte finale de 1.2km affiche une moyenne de 4.2%, et les 400 derniers mètres de course afficheront eux 4.9% de moyenne.


Météo
Le temps devrait être plus clément que l’année dernière pour cette étape de Manosque. Des températures qui, comme depuis le départ de l’épreuve, devraient tourner aux alentours de 14°.
Le vent sera bien moins fort que la veille aussi. Son sens sera fluctuant, plutôt en provenance du Nord-Est au départ (de face à 3/4 face avant l’entrée sur le circuit), il soufflera en provenance du Sud-Sud Est sur le circuit final. La vitesse du vent devrait tourner entre 10 et 15km/h. Le final se fera avec un vent favorable.
Le Scenario
L’année dernière, les conditions météo avait rendu la course encore plus difficile et c’est un sprint réduit auquel nous avions assisté. Certes, un sprinter (Ballerini) s’était imposé, mais derrière lui aucun pur sprinter n’avait pu s’accrocher : Ciccone avait pris la deuxième place, devant Aranburu, Teuns et Konrad.
Certaines équipes pourraient essayer de mettre à mal certains sprinters en imprimant un rythme élevé dans le Col de l’Aire dei Masco, mais ça pourrait ne pas être suffisant pour les sortir, en tout cas pas tous, cette partie du circuit se faisant avec un vent défavorable, ce qui jouera en la faveur des sprinters.
Verra t-on demain les sprinters capable de se jouer la victoire, du moins une partie d’entre eux ? Le final en côte, sans être excessivement violent, peu de nouveau poser problème aux grosses cuisses du peloton. Il faudra trouver le juste milieu entre un rythme élevé pour empêcher les attaques, sans pour autant mettre son sprinter dans le rouge pour qu’il lui reste du jus dans les derniers hectomètres.
Les Prétendants
INEOS réalise un deux sur deux après les victoires de Ganna et Viviani. En après-course, Viviani a déclaré qu’il tenterait de nouveau sa chance demain, mais que s’il n’était pas là dans le final Hayter serait un excellent plan B compte tenu de sa pointe de vitesse. L’italien est en forme, et capable de bien figurer sur un sprint en bosse. Mais la longueur de la dite “bosse” est 500m plus longue que le sprint en côte sur le Tour de Valence où il prend la 3ème place. Il ne faudra pas lancer trop tôt. Il pourra compter sur le soutien et la confiance d’INEOS malgré tout, comme ce fût le cas aujourd’hui.
C’est devenu récurent, dès que le vent se met à souffler, la FDJ saute. Ce qui est plus surprenant, c’est que Démare n’ai pas réussi à accrocher le premier échelon, lui qui en général ne se débrouille pas trop mal dans ces conditions. Pas mauvais sur les sprints en bosse, j’ai quand même de gros doutes sur sa capacité à s’imposer demain, si tant est qu’il soit encore dans les premières positions dans le dernier kilomètre.
Alaphilippe est allé chercher des secondes bonus aujourd’hui, et prend la troisième place de l’étape. L’arrivée à Manosque lui conviendra encore mieux, même s’il aurait bien sûr préféré un finish plus punchy que les 4 – 5% qui seront proposés. Si Viviani est encore présent dans le final pour jouer le sprint, les débats devraient être plus équilibrés qu’aux Saintes Maries. Mais le pourcentage sera t-il suffisant pour que les qualités de puncheur de Julian s’expriment à leur plein potentiel ? Le champion du monde n’est peut-être pas à 100% encore, mais la forme est déjà très bonne. Il sera là dans le final, et devrait éviter la chute au kilomètre comme il ne pleuvra pas cette année !
Absent des débats aujourd’hui, Coquard pourrait avoir une meilleure carte à jouer demain. La Cofidis aurait tout intérêt à travailler en tête de peloton pour fatiguer les sprinters comme Viviani et tenter de les éliminer de la course à la victoire. On l’a vu sur le tour de Bessèges, Coquard possède un bon punch et ce type d’arrivée lui convient bien mieux qu’un sprint plat.
Latour est très bien classé au général et possède une bonne pointe de vitesse. Le français réalise un bon début de saison, très régulier sur toutes les courses où il s’est aligné. Il trouvera demain un final punchy qui doit lui convenir plus qu’un sprint plat comme aujourd’hui. Avec la forme et la régularité qu’il affiche dernièrement, je m’attends à le voir jouer un rôle dans le final.
Une des surprises de ce début de Tour de la Provence est Battistella, l’italien d’Astana. 4ème du Prologue et 5ème du sprint aujourd’hui, les signes d’une bonne forme de l’ancien champion du Monde U23 sont là. Demain, le final de l’étape devrait être plus à sa mesure qu’aujourd’hui sur le plat. Avec de bonnes chances de bien figurer au général, il devrait être l’option protégée de son équipe pour pouvoir jouer sa carte dans Manosque.
Enfin, dans les outsiders, j’aurais une attention particulière sur Jorgenson. L’américain est dans le bon échelon aujourd’hui (le seul Movistar) et prend la neuvième place. La forme semble être au rendez-vous, et ce qui est sûr, c’est qu’il a un compte à régler avec cette arrivée à Manosque. L’année dernière, un accrochage avec un spectateur l’envoie au sol au moment de lancer son sprint. Il était peut-être trop juste pour la victoire, mais un top 5 voire Top 3 semblait dans ses cordes. Nul doute qu’il aura cet élément en tête demain sur cette arrivée identique. Il y aura très certainement plus rapide que lui au sprint, mais sait-on jamais.
Mes Choix
Comme l’année passée, je ne pense pas qu’un pur sprinter remportera l’étape et bien que Viviani soit annoncé comme le plan A côté INEOS, Hayter sera très protégé demain. Surtout qu’il aura fait bien moins d’effort que les autres. Pour moi, INEOS a bien la possibilité de réaliser la passe de 3, et c’est dans le britannique que réside leur meilleure chance. Alaphilippe sera à n’en pas douter de la partie et une place l’attend sur le podium. Avec la forme qu’il a montré ces deux derniers jours et ses qualités de puncheur, il devrait être dans le coup. Pour compléter le podium, j’hésite entre les deux jeunes outsiders Battistella et Jorgenson. Si de ce que j’ai vu depuis le départ du Tour l’italien semble un cran au dessus, Jorgenson affiche aussi une bonne forme. Pour l’esprit de revanche, je vais partir sur l’américain.