Tour de Suisse 2021 – Etape 8 : Andermatt – Andermatt (157km)

Huitième et dernière étape du Tour de Suisse. Avec 3 500m de dénivelé positif sur les 157km de parcours, une journée en haute altitude avec deux des trois cols du jours passant la barre des 2 000m.

LE PARCOURS

Le départ de l’étape va de nouveau mettre les jambes des coureurs à rude épreuve! Un départ au pied du Oberalppass, de ses lacets, et de ses 9 kilomètres à plus de 6%. Un terrain de jeu idéal pour de bons grimpeurs désirant prendre l’échappée.

Les 4 premiers kilomètres de la descente seront techniques et pentus, à plus de 7%. La route sera moins tortueuse par la suite, et les 12 derniers kilomètres de descente seront eux beaucoup plus roulant, en faux-plat descendant sur certaines portions. La fin de la descente conduira directement le peloton au pied de la seconde ascension du jour.

Probablement pas le plus dur de la journée, mais tout de même assez long pour causer des dégâts. Beaucoup de changement de rythme, avec les plus gros pourcentages se trouvant dès le pied. Il restera 110km à parcourir après le sommet, un peu trop loin pour sortir en solo, mais une première sélection au sein de l’échappée pourrait s’opérer ici.

Suivra ensuite une très longue descente de 35 kilomètres jusqu’à Malvaglia. Ensuite, les coureurs trouveront une portion dans la plaine de 16 kilomètres avant que la route ne commence à s’élever progressivement jusqu’au pied de la dernière ascension de la journée.

Le Col de Saint-Gothard se gravit via la Tremola, et ses lacets pavés dans les derniers kilomètres. Une ascension difficile bien que les pourcentage soient assez homogènes aux alentours de 7% quasiment tout du long. Les derniers kilomètres sur les pavés viendront ajouter du piment à ce col ! La proximité du sommet et de l’arrivée doit inciter aux attaques.

Suivra ensuite une descente de près de 10 kilomètres sur une route large et peu technique, où il sera difficile de reprendre beaucoup de temps aux fuyards. Il restera ensuite 3 500m de plat jusqu’à la ligne d’arrivée.

METEO

Du soleil prévu toute la journée, la pluie ne sera donc pas un problème.

Concernant le vent, il soufflera en provenance du Nord / Nord-Ouest tout l’après-midi, aux alentours de 10km/h, un peu plus fort que ces derniers jours. Concrètement cela signifie que les coureurs auront un vent de côté dans la première ascension de la journée et sa descente, un vent de dos dans la seconde ascension, sa descente et une partie de la plaine jusqu’à Biasca où les coureurs bifurqueront pour prendre la direction du Nord. Les 60 derniers kilomètres (dont le long faux plat montant et l’ascension du Saint-Gothard) se feront vent de face à 3/4 face.

LES PRETENDANTS

Un départ dans un col est une bonne nouvelle pour les grimpeurs assez loin au général désireux de prendre l’échappée afin de jouer la victoire d’étape. Mais cela pourrait aussi donner des idées à certains coureurs mieux classés, comme l’a fait Alaphilippe sur la 6ème étape, et cela aurait pour conséquence de « tuer » l’échappée avec un team INEOS qui filtrera toutes les sorties.

L’échappée a de bonnes chances d’aller au bout si aucun adversaire direct de Carapaz n’est à l’avant, à savoir aucun homme sous les 4 minutes. De cette manière, INEOS pourra contrôler l’écart avec les fuyards sans trop d’inquiétude. Car à part INEOS, aucune équipe ne semble en mesure de contrôler. De plus, le vent de face dans les 60 derniers kilomètres devrait laisser un matelas suffisant à INEOS, qui n’aura aucun intérêt à rentrer sur les fuyards. En dehors des britanniques, aucune autre équipe ne semble en mesure de prendre la chasse à son compte.

Avec Alaphilippe de retour à la maison, la DQS ne chassera pas et tentera plutôt de placer ses pions à l’avant, notamment Vansevenant et Cattaneo. Déjà à l’attaque sur la sixième étape, il y a de grandes chances de les voir de nouveau aux avant-postes.

Uran est remonté à la deuxième place à 17 » de Carapaz. Tout d’abord, EF n’a pas l’équipe pour rouler derrière les échappés, et il ne pourra compter que sur Powless, à moins que l’américain, très remuant sur la 6ème étape, ne dispose d’une nouvelle carte blanche. L’américain semblait très fort, mais a probablement ruiné ses chances tactiquement en attaquant et relançant sans cesse, et il n’aura pas pu suivre l’attaque décisive dans le final.

Un problème identique à Uran pour Schachmann et Fuglsang qui ne disposent pas d’équipes capable de ramener une échappée conséquente de bons grimpeurs et qui, s’ils veulent gagner des places au général, devront probablement attendre le dernier col pour attaquer, mais les échappés pourraient déjà être hors de portée. Côté Bora, Fabbro était lui aussi à l’avant sur la sixième étape, où il prend la 9ème place. Il semblait en forme, mais il y a une constante chez lui qui fait qu’il ne sent pas forcément le bon coup au sein d’une échappée. Pas forcément décroché à la pédale, mais un temps de retard sur les démarrages et la sélection est déjà opérée.

A son avantage sur la sixième étape, Tolhoek grimpe très bien sur ce Tour de Suisse et semble être la carte de la Jumbo pour les échappées. Demain, je m’attends de nouveau à le retrouver à l’avant pour jouer les premiers rôles.

Alors qu’on le pensait en déroute après avoir fini à 12 minutes sur la sixième étape, Mäder a sorti un excellent c.l.m en y prenant la 3ème place. Deux exercices bien différents donc, et je ne suis pas certain qu’il soit un réel favori à la victoire demain. Il faudra la forme du Mäder du Giro 2021, et je doute que cela soit le cas sur les étapes difficiles. mais peut-être avait-il seulement décidé de se préserver ? Pernsteiner pourrait présenter plus de garanties demain côté Bahrain, bien que la dernière ascension soit beaucoup plus difficile que celui de la sixième étape.

Au-delà des 4 minutes, est-ce que Chaves tentera de se glisser dans l’échappée ? Je pense qu’INEOS n’y verrait pas un gros inconvénient, étant donné la force de l’équipe et les possibilités de contrôler les fuyards. Si Esteban tente et accroche le bon coup, peu seront les coureurs capable de le battre en montagne.

Il ne faudra pas se précipiter dans le dernier col, le vent de face rendra les attaques de loin au mieux très difficile, au pire suicidaire. Mieux vaut patienter jusque dans les derniers lacets pavés. La descente peu technique ne devrait pas voir l’écart trop diminuer. Le seul problème résidera dans les 3.5 derniers kilomètres plat, c’est ici qu’il ne faudra pas flancher si un homme a réussi à s’isoler, et espérer que le groupe de chasse se marque.

MES CHOIX

  • Tolhoek @ 12 (0.25%)
  • Chaves @ 15 (0.25%)
  • Cattaneo @ 35 (0.1%)
  • Fabbro @ 35 (0.1%)

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