Troisième étape de ce Tour de Romandie, une boucle de 169 kilomètres autour de la ville d’Estavayer, qui se terminera par un circuit de 35km, que le peloton devra parcourir 3 fois.
LE PARCOURS
Les 66 premiers kilomètres forment un grand circuit autour d’Estavayer. Relativement plat sur les 20 premiers kilomètres, la route deviendra beaucoup plus vallonnée sur les 45 kilomètres suivant. C’est dans cette portion que se trouve la première difficulté de la journée.

La côte de Surpierre sera longue de 2.1 kilomètres à 6.5% de moyenne. Les forts pourcentages se trouvent au pied de la côte. C’est ici que l’échappée pourrait se former, si cela n’a pas déjà été le cas. Effectivement, passé le sommet, la route restera relativement vallonnée sur 6 kilomètres avant d’arriver au pied d’une côte non répertoriée de 1 600m de long à 5.5% de moyenne.
Une fois passé cette enchaînement, la route va descendre progressivement sur un peu plus de 20 kilomètres pour revenir dans Estavayer et le premier passage sur la ligne d’arrivée. Le début des 3 tours sur le circuit final de 35km peut alors commencer.

On le voit, une grande partie plane sur le début du circuit, mais 2 côtes dans les 15 derniers kilomètres peuvent permettre de créer la différence.

Simple dans son pied et les 300 derniers mètres, le kilomètre central est assez violent, près de 9% de moyenne, avec des pourcentages supérieurs à 10%. La proximité entre les deux difficultés (500m de plat au sommet puis 2km de descente avant la dernière difficulté) va permettre aux puncheurs de faire un premier écrémage ici. La proximité des deux difficultés rend le placement primordial dès cette côte, car le pied de la dernière difficulté arrivera rapidement, et il sera dur de se faire une place à l’avant.

Les deux premiers kilomètres sont extrêmement pentu. Mais le plus intéressant est l’aspect même de la côte : une route étroite et sinueuse. Parfait pour étirer ce qu’il restera du peloton et créer des cassures sur les relances en sortie de virage. Il faudra faire bien attention à son placement au pied.

Quelques éléments dans le final auxquels il faudra faire attention : Deux ronds-points situés à peu près à 4 000m de l’arrivée, un autre aux 1 200m puis un enchaînement de deux giratoires aux 600m. Les 8 derniers kilomètres se feront sur une longue deux voies avec peu de virages, qui pourrait ne pas forcément être à l’avantage d’un petit groupe de tête, selon qui roule derrière. Enfin, à noter que les 300 derniers mètres sont en faux plat montant (environ 3%).
METEO
La pluie devrait enfin faire vraiment son apparition demain. Concernant le vent, il proviendra du sud-ouest, ce qui veut dire que la montée de Châbles sera vent de face, celle des Granges vent de côté, mais surtout que les 9 derniers kilomètres seront vent de dos.
LES PRETENDANTS
Le scenario de la deuxième étape me fait réellement douter de ce à quoi nous pourrions assister demain. Amener un train de sénateur dans les 2 côtes, et vous pourrez regarder Sagan, Colbrelli et Bevin se jouer encore la victoire.
Quand je vois le profil de la montée des Granges, je me dis qu’il est impossible de ne pas avoir une course nerveuse, pour le placement, mais surtout car ce sera certainement la dernière chance pour les puncheurs. Samedi sera trop dur pour eux et dimanche contre-la-montre.
Hirschi est venu ici pour remporter une étape, et demain sera sa dernière chance. Il n’a pas attaqué aujourd’hui, et le rythme dans la dernière côte n’était pas assez soutenu pour faire sauter Colbrelli et Bevin. Une 3ème place logique pour le suisse. Il faudra tenter demain pour se débarrasser des hommes rapides.
Encore une fois, l’attitude d’INEOS pourrait être la clé. On l’a compris, ils ne veulent pas lâcher le maillot. Et Dennis devrait sauter dans la roue de certains coureurs. Est-ce que cela suffira à anéantir toutes velléités, et garder un certain tempo que les sprinters pourront suivre ? Pour s’assurer du contraire il faudrait commencer à durcir dès le pied de Châbles, réduire le peloton dans un premier temps, puis faire sauter ce qu’il restera des sprinters dans les Granges. INEOS doit aussi garder des forces pour l’étape de samedi, et chasser tous les mouvements dans le final pourrait ne pas être opportun.
On a aussi vu Woods et Masnada à l’offensive hier. Et comme Hirschi, ils auront besoin d’attaquer pour s’assurer de distancer les hommes rapides. Problème, au sprint Woods n’est pas le plus rapide, et Masnada non plus. Dans un petit groupe où figurerai Hirschi, ils n’auraient pas énormément de chances… Mais toujours plus que face aux sprinters !
Après ce qu’on a vu hier, je ne serai pas étonné de voir les sprinters espérer se jouer la victoire sur cette troisième étape. Leurs équipes rouleront probablement, ainsi que les équipes des puncheurs. Pour cela, je ne partirai pas sur un scénario échappée.
MES CHOIX
Pour demain, je reste sur Hirschi. C’est probablement l’envie de voir une course d’attaque qui parle plus que la raison, car après 2 sprints en 2 étapes, les chances ne sont pas nulles d’en avoir un 3ème ! Mais je fais le pari que demain certains hommes arriveront à s’extirper du peloton dans la dernière (ou pourquoi pas l’avant dernière) ascension, notamment le suisse, Woods et Masnada qu’on a vu remuant. Avec un vent de dos dans les 9 derniers kilomètres après la descente des Granges, résister au groupe de chasse ne sera pas impossible.
- Hirschi @ 10 (0.25%)
- Masnada T3 @ 13 (0.1%)